Quel casse-tête à l’approche de Noël pour trouver un jeu vidéo qui correspondrait à son enfant, son neveu ou sa petite fille n’est-ce-pas ? Car outre les mastodontes Super Mario Party Jamboree ou encore Astro Bot, quelle proposition choisir pour les plus jeunes qui veulent découvrir autre chose que Minecraft ou Fortnite ? A son échelle, Barbie Projet Amitié sorti le 25 octobre dernier sur PC, PlayStation 5, PlayStation 4, Xbox One, Xbox Series et Nintendo Switch pourrait surprendre pas mal de consommateurs prêts à faire leurs achats de Noël en proposant un jeu en semi monde ouvert aux arguments assez solides. Mais est-ce suffisant pour emporter l’adhésion ?
Conditions : Nous avons terminé à 100% Barbie Projet Amitié sur PlayStation 5, platine en poche.
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ToggleAlerte à Ambiance Malibu
Avant de rentrer plus en détails sur ce qui attend nos héroïnes dans Barbie Projet Amitié, il nous faut remettre en contexte l’histoire de la marque. Née il y a déjà plus de 65 ans aux Etats-Unis, la poupée et toutes ses déclinaisons vendues par la société Mattel pèsent pour près d’1,5 milliard de dollars de chiffre d’affaires par an ces dernières années. De cette incroyable longévité sont nés des tonnes de jeux vidéo mais aussi des séries animées dérivées de l’univers, sans compter le long métrage porté par Margot Robbie et Ryan Gosling sorti au cours de l’été 2023 et ses plus d’un milliard de dollars au box office.
En 2023 sortait également sur Netflix (et en France sur la chaine jeunesse Gulli) une nouvelle série animée Barbie : Une touche de magie. Si nous nous attardons sur l’histoire ancienne et récente de la marque, c’est parce que le jeu auquel nous nous intéressons aujourd’hui est issu de l’univers de cette dernière série animée comportant à date deux saisons. En reprenant le même casting vocal en voix originales que la série et en bénéficiant du soutien de la scénariste en chef de cette même série, Mattel tient à renforcer le côté transmédia de sa marque phénomène qui ne désemplie pas des magasins de jouets chaque année.
Barbie Projet Amitié met donc en scène deux variantes de la poupée populaire, Barbie « Brooklyn » Roberts et Barbie « Malibu » Roberts en tant que personnages principaux (oui faut suivre, tout le monde s’appelle pareil). Toutes deux partent en direction d’une station balnéaire qui leur a été recommandée pour les vacances. Arrivées à Ambiance Malibu (c’est le nom du lieu), celles-ci découvriront vite que la station est vide et délabrée. Laissée à l’abandon par l’actuelle direction qui n’a pour objectif que le profit, les filles vont alors se retrousser les manches pour sauver ce lieu et refaire de lui une place forte de la région.
Vous l’avez compris, le scénario ne sera pas au centre de l’expérience de Barbie Projet Amitié. Les quelques retournements de situation étant surtout là pour rallonger la durée de vie, vous ne viendrez pas jouer à ce jeu pour son histoire profonde. Comptez près de 5h pour terminer l’histoire en ligne droite et près de 8h pour tout trouver et tout ramasser. Néanmoins, l’histoire est tout de même bien amenée et bien expliquée pour que tout le monde puisse comprendre les raisons de ses agissements, grâce à une progression efficace et réellement palpable grâce à l’ouverture progressive de zones diverses du domaine, mais aussi par l’arrivée de nouveaux personnages et défis sous forme de mini-jeux avec cependant de grosses ficelles qui ont la peau dure dans ce genre d’expérience et sur de nombreux aspects.
Le livreur passera, et repassera, et repassera
Effectivement, comme de nombreux jeux du même genre, la quasi totalité des interactions et des quêtes dans Barbie Projet Amitié se fera par d’éternelles allers et venues entre divers endroits de la carte, pour aller chercher tel objet, le ramener à tel endroit pour se rendre compte qu’il faut d’abord le réparer à tel endroit grâce à telle personne etc. Inutile de vous faire davantage de dessin, on retrouve ici tout ce qu’il y a de plus classique et que l’on pourrait maladroitement réunir sous la bannière des quêtes « FedEx » par l’aspect livraison exacerbé.
Loin de nous l’idée de jeter la pierre sur Outright Games et Mattel puisque Barbie Projet Amitié est loin d’être le seul jeu proposant ce type de gameplay, mais il faut avouer que voir en 2024 un jeu en user autant nous fait nous demander ce que nos jolies têtes blondes ont fait pour mériter une proposition ludique de prime abord assez faible. Puis vient l’évolution du gameplay, l’ajout d’une base à personnaliser, de tenues déblocables et échangeables à volonté à l’envie, et surtout la présence de mini-jeux, qui à défaut de se renouveler à chaque fois, méritent, par leur présence, qu’on leur accorde un crédit certain.
Principalement basés sur la préparation d’objets pour votre future clientèle, ces mini-jeux vous demanderont un certain dynamisme, de l’anticipation et de l’organisation pour glaner les trois étoiles. Vous pourrez d’ailleurs demander à quelqu’un de vous rejoindre pour jouer à deux sur ces moments précis, afin de mieux gérer les demandes affluentes de commandes, car le gameplay ne s’adaptera pas si vous jouez seul, ce qui est d’ailleurs dommage. D’autres types de mini-jeux vous demanderont également de jouer au tennis ou de la musique en rythme, avec une belle dose de défi là aussi dans les niveaux supérieurs.
Ces mini-jeux vous permettront d’obtenir des Points de Communauté, indispensables pour pouvoir débloquer de la décoration ou des tenues. Des Points que l’on peut aussi obtenir en arrangeant le complexe (herbe, banc cassé etc.) ou en terminant les quêtes principales et secondaires dans les différents lieux qui composent ce complexe assez étendu et équipé d’un voyage rapide une fois toutes les quêtes principales du lieu écoulées.
Les poupées rustres
Refuge pour animaux, plage animée, amphithéâtre, atelier ou même camping, tout y est dans ce centre suréquipé qui ne proposera malheureusement que peu d’interactions hormis les éléments scriptés. On pourra par ailleurs reprocher au jeu de ne proposer finalement que peu d’indications à ses joueurs et joueuses notamment sur la direction où se rendre, demandant à consulter les cartes présentes à quelques endroits clés pour trouver la localisation d’une prochaine quête ou l’endroit où tel personnage vous attend.
Un accès par le menu aurait grandement facilité les choses tout comme un écran de contrôle des quêtes restantes ou du nombre d’objets à ramasser dans une zone précise, car près de 40 collectibles sont disséminés un peu partout dans le complexe, vous permettant de confectionner une collection à regarder dans votre base
Un manque de finition certain, bien que le jeu soit jouable sans heurt du début à la fin et sans bug bloquant. Quelques défauts de textures, de dialogues ou de sous-titres étaient encore à signaler pour notre version test, tandis que de nombreux bugs de collisions et murs invisibles enlèvent encore un peu d’immersion. D’autant plus que les graphismes ne sont pas dignes de nos consoles de génération actuelle et auraient mérité un peu plus de soin. Les déplacements de nos poupées (que vous pouvez alterner à tour de rôle à votre guise via une zone dans le bureau) sont également assez peu travaillés, tandis que l’on notera une localisation complète à l’écrit comme à l’oral (avec quelques manquements par endroits tout de même).
Ceci dit, on ne peut que saluer l’effort pour rendre cohérent le jeu aux standards actuels de la marque, en incluant plusieurs personnages de la série animée dont il est tiré, dont le beau-gosse Ken, autre égérie de la marque qui vous servira de fabuleuses glaces… préparées par vous-même ! Un jeu sans prétention, qui a le mérite de proposer quelque chose de solide, suffisamment complet pouvant tenir durant de longues heures les plus fouilleurs d’entre nous. En définitive, Mattel et Outright Games limitent la casse mais ne cassent pas la baraque pour autant.
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