Après une bêta qui aura convaincu bon nombre de joueurs, mais aussi laissé quelques inquiétudes, Battlefield 2042 se dévoile à nous dans sa version complète avec son tout son contenu et surtout ses modes. Disponible ce 12 novembre pour ceux ayant précommandé les éditions Gold et Ultimate, ainsi que les abonnés EA Play. Pour les autres, il faudra attendre le 19 novembre prochain.
Conditions de test : Etant donné sa dimension uniquement multijoueur, nous avons pu tester tous les modes du titre via plusieurs sessions de jeu organisé par EA avec d’autres médias/influenceurs pour un total d’une dizaine d’heures de jeu environ. Nous avons joué sur PC avec une très bonne config (RTX 3080) qui nous a laissé joué en Ultra. On précise que nous avons été confronté à quelques soucis mineurs durant la session, mais qui sont déjà connus des développeurs.
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ToggleAprès l’histoire, les enjeux de demain
Battlefield 2042 marque un sacré tournant dans la franchise, de bien des façons. Tout d’abord, la série délaisse l’histoire des grandes guerres du passé pour se concentrer sur une atmosphère à la fois plus futuriste mais aussi plus contemporaine. On retrouve en effet un futur apocalyptique lié aux enjeux actuels que sont le dérèglement climatique, la crise énergétique, l’accès à l’eau potable… Les nations ont pratiquement disparu et bon nombre de leurs soldats se sont agrégés aux deux grandes puissances qui s’affrontent pour le contrôle des ressources restantes : Les Etats-Unis et la Russie (même si l’on aurait plus vu la Chine, si l’on pousse la cohérence jusqu’au bout).
Toutefois, le titre n’ira pas plus loin que ce contexte puisqu’il ne propose pas de mode campagne mais une expérience multijoueur bien fournie avec trois gros modes que nous avons pu essayer dans leur globalité :
- All-Out Warfare, qui propose deux modes : Conquête et Percée
- Hazard Zone
- Battlefield Portal
Avant de les passer en revue, de même que le gameplay, faisons le point sur les grosses forces de ce Battlefield 2042 que nous avions déjà évoqué lors de la bêta. Par ailleurs, si vous aviez joué à cette dernière, soyez rassuré, les améliorations sont bien là. Le jeu est bien mieux optimisé et les ajustements attendus ont bien été faits, comme le fait de mieux différencier les alliés des ennemis.
Ayant pu enfin expérimenter toutes sortes de cartes, on confirme que le FPS de DICE est graphiquement et techniquement bluffant. On évolue dans des terrains de jeu qui flattent très clairement la rétine avec de jolies textures et de sublimes panoramas, bien que certains environnements soient clairement mieux réussis que d’autres (on pense par exemple à Breakaway avec ses jolis paysages enneigés).
Les décors destructibles et le sound-design restent des valeurs sûres que l’on retrouve ici, mais ce qui caractérise le plus cet opus, c’est l’amour du chaos. On parlait de tournant, en voilà un sacré morceau. Avec ses terrains de jeu immenses et ses 128 joueurs, Battlefield 2042 devient une zone de guerre pratiquement désorganisée. Cette approche pourra décontenancer les fans habitués à des batailles un peu plus rangées, mais force est de constater que, malgré les inconvénients, la recette fonctionne plutôt bien. Certes, le teamplay en prend un coup et on pestera contre les zones parfois trop ouvertes (même avec un sprint tactique pour plus de vitesse), mais on en prend plein les yeux et plein les oreilles. L’immersion est totale.
On est sans arrêt entouré de coéquipiers, ça explose de partout, les hélicoptères tombent comme des feuilles d’automne, ect. Sans oublier les effets météos qui en mettent plein la vue et qui peuvent même perturber une bataille sans que cela deviennent pour autant un « game changer ». Bref, un joyeux bordel à la fois frustrant et très jouissif. Un constat surtout vrai pour les modes classiques du All Out Warfare avec le mode Ruée, mais surtout le mode Conquête que les habitués connaissent bien.
Un chaos polyvalent
On pourrait même aller plus loin car même si c’est le chaos, on peut au moins choisir dans lequel on veut se fourrer. Chaque carte dispose de points stratégiques qui demande différentes approches pour les capturer ou les défendre. L’utilisation de véhicules, ou privilégier le tir à longue distance pourront être des choix qui détermineront l’endroit où vous voulez être déployé. Car l’autre maître mot de ce Battlefield 2042 est la polyvalence. Encore une fois, cette prise de position ne plaira peut-être pas à tout le monde mais est clairement assumée et permet de ne pas s’ennuyer trop rapidement.
Le meilleur exemple reste les Spécialistes qui remplacent le système de classes. Chacun d’eux possède une spécialité permettant d’utiliser un gadget unique et un trait donnant une compétence passive, unique également. Pour le reste, on peut littéralement leur attribuer n’importe quel arme, gadgets, et équipement. C’est un peu le problème de ces spécialistes, rien ne les différencie vraiment à part ce que l’on a évoqué, et sachant que l’on peut changer ses configuration à la volée durant un match à chaque déploiement, on revient de nouveau à ce problème de teamplay.
Cela a ses inconvénients puisqu’on pourra se retrouver avec 10 soldats visant un petit hélicoptère enquiquinant, ou bien personne, en pensant qu’un autre s’occupe de la basse besogne. D’un autre côté, cela permet aussi de s’adapter constamment. Par exemple, sans ce système, on aurait encore moins de gens pour nous réanimer (déjà qu’ils sont très peu nombreux). Cependant, le jeu vous encourage tout de même à vous « spécialiser » justement.
Toujours en matière d’adaptation, DICE pousse encore le bouchon avec le système Plus qui vous permet de changer les équipements d’une arme en temps réel (en faisant les pré-configurations au préalable dans une section du menu principal). Une très bonne idée que l’on salue de nouveau ici et qui peut se révéler très utile face au chaos ambiant.
Hazard Zone, la bonne surprise
Heureusement, tout ne tourne pas autour de ce boxon généralisé, preuve en est avec le mode Hasard Zone qui vous place dans des matchs bien plus stratégiques avec un total de 32 joueurs (24 sur PS4 et Xbox One). Nous étions dubitatif lors de son annonce officielle avec sa dimension « Battle Royale qui n’en est pas un » et son inspiration empruntée à Escape from Tarkov.
Pourtant, il s’agit selon nous du mode le plus réussi de ce Battlefield 2042. On trouve ici la joie du jeu en équipe qui manque aux autres modes. Le rôle des spécialistes se justifie donc bien plus ici, et on peut dire que Hazard Zone et All-out Warfare se complètent bien finalement. Dans ces joutes, plusieurs équipes de 4 joueurs ont pour but de récolter des disques de données un peu partout sur la carte, et d’ensuite s’extraire de la carte pour valider ces récupérations. Seulement, ces données sont protégés par des IA qui engageront systématiquement le combat, ce qui vous laisse vulnérable à l’attaque d’une autre équipe qui pourra aisément vous repérer.
Les extractions se font également à des lieux qui changent au fil du temps, sachant que le temps est limité pour monter à bord des appareils. En outre, les approches des équipes pourront être différentes avec celles qui se focalisent sur la récolte de données, d’autre qui cherchent à voler les autres escouades ou encore ceux qui attendent sagement aux points d’extraction pour préparer une embuscade à ceux qui ont les poches pleines.
Si vous mourrez, le seul moyen de revenir passe par le redéploiement qui s’active via un gadget d’un équipier. Et sachant qu’on ne peut avoir deux spécialistes identiques dans chaque équipe, les configurations dépendront grandement de votre stratégie de base. Il y a aussi une certaine continuité avec du Metagame puisque la monnaie récupérée après chaque partie vous permet d’acheter de nouvelles armes et de nouveaux équipements. Evidemment, si l’on est derrière, on évitera les attitudes agressives pour remonter la pente.
Battlefield Portal : un mode qui doit encore faire ses preuves
Battlefield Portal, que l’on doit principalement au studio Ripple Effect, est sans doute le mode le plus intriguant mais également celui recelant le plus de potentiel. Concrètement, il s’agit d’un outil vous permettant de créer des modes sur mesure en appliquant tout un tas de paramètres comme vos propres règles, et en utilisant les éléments de précédents opus de la franchise. Nous avons pu naviguer à travers l’outil de création sur le site officiel, sans plus. Bien qu’il faille un temps d’adaptation pour le maitriser, il reste relativement ergonomique et simple d’utilisation au vu de ce qu’il propose d’après nos premières observations. Il va sans dire que Battelfield 2042 sera alimenté en contenu à l’avenir, mais d’après les questions qui ont pu être posées aux développeurs, Portal est sans doute amené à évoluer en proposant de nouvelles options.
Les modes proposés par les développeurs ne nous ont pas vraiment convaincu pour le moment, mais pour être honnête, il s’agissait plus d’une démonstration rapide pour illustrer de quoi ce mode est capable. On ne rentrera pas dans les détails pour éviter l’overdose, mais on pense que le potentiel est là et que les joueurs créatifs proposeront sans doute des expériences qui sortent des sentiers battus. Battlefield Portal est en quelque sorte un Joker par rapport aux deux précédent.
Nous avions par exemple un mode « VIP Fiesta » où s’affrontent 2 équipes de 12 joueurs. L’un des joueurs de chaque équipe est désigné comme VIP et devient une cible à abattre pour gagner des points. L’équipe qui arrive la première à 15 points gagne la partie. Ou encore un « free for all » où l’on jouait chacun pour sa peau avec uniquement un couteau et un lance-roquette. Pour le recharger, il était nécessaire de sauter 5 fois d’affilé.
Cependant, le plus intéressant est que l’on peut emprunté le contenu des anciens Battlefield avec des cartes, des armes, des soldats, des équipements, ect. Les limitations du modes ne permettent toutefois pas d’apprécier la nostalgie autant qu’on le voudrait, même si la refonte des anciennes cartes reste une réussite indéniable. On retrouve notamment :
- Battlefield 1942 : Bataille des Ardennes et El Alamein.
- Battlefield: Bad Compagny 2 : Arica Harbor et Valparaiso.
- Battlefield 3 : Caspian Border et Noshahr Canals
La fidélité va même jusqu’au mécaniques de jeu avec des sensations parfois déconcertantes comme pour Battelfield 1942 où l’on ne peut pas changer de direction en sprintant. On en profite d’ailleurs pour confirmer nos bonnes impressions concernant Battlefield 2042 en matière de sensation avec les armes. Sans avoir pu tout tester avec toutes les améliorations possibles, on imagine tout de même que l’ensemble fera débat et qu’on lui reprochera de faire quelques appels du pied à Call of Duty. Si votre avis était déjà tranché sur ce point précis lors de la bêta, vous ne risquez pas d’en changer.
Cela n’aura échappé à personne, Battelfield 2042 prévoit une sérieuse longévité et se modernise aux standards avec l’ajout d’un Battle Pass ou encore la personnalisation de sa carte de joueurs. On ne s’en fait pas trop pour le suivi régulier du jeu, cela va sans dire. Rappelons également que le titre est cross-play et supporte le cross-progression.
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