Le studio français Tindalos Interactive n’allait quand même s’arrêter en si bon chemin après un premier Battlefleet Gothic : Armada certes un peu imparfait, mais qui faisait clairement le café. Effectivement, et surtout après moult reports à son sujet, Battlefleet Gothic : Armada 2 arrive bien en ce 25 janvier sur PC. Le STR à la sauce Warhammer et bataille fait-il beaucoup mieux que le précédent opus ? Réponse dans ce test.
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ToggleTrois campagnes pour lutter contre le chaos
Outre la première campagne qui suit toujours l’Imperium et l’Amiral Spire contre la flotte du Chaos sous la houlette d’Abaddon le fléau, Battlefleet Gothic : Armada 2 change de fusil d’épaule sur ce second opus. En effet, le titre ne vous propose non pas une, mais trois campagnes à parcourir. En somme, vous aurez le choix de faire la campagne de l’Impérium, les Tyranids, ou bien encore les Nécrons. Mais avant toute chose, sachez qu’il y a tout de même un prologue pour poser les bases de cette suite de Battlefleet Gothic : Armada, et la chute de Cadia. Il sert en globalité de didacticiel, afin de vous familiariser avec les commandes du soft, et le tout est en soi plutôt bien expliqué.
Une fois cela fait, vous avez le choix entre trois campagnes, avec pratiquement la même cinématique d’introduction après un premier combat pour vous échauffer un peu. Et de manière plus concrète, chaque faction aura plus ou moins le même dessein. En clair, nous aurons l’Imperium en quête de reconquérir la galaxie face à la race du chaos, les Nécrons qui se réveillent de leur sommeil avec pour objectif de dominer à nouveau la galaxie, ainsi que les Tyranids qui seront de la partie pour faire à nouveau régner la terreur dans tous les systèmes de la galaxie. L’objectif final de chaque race sera à peu de choses près le même dans les trois campagnes, mais heureusement que le gameplay ne sera pas sensiblement identique dans la partie STR. Mais ça, nous le verrons bien plus tard. On notera qu’il y a autant de cinématiques que dans la campagne du premier opus, qui suivait seulement l’Impérium et l’amiral Spire, de retour dans cette suite.
Qu’on se le dise, l’intrigue de chaque campagne est plus ou moins captivante, et le titre nous permettra de croiser d’autres races en plus du chaos. Effectivement, nous pourrons rencontrer notamment les Aeldari, les Tyranides, mais également les Nécrons, surtout si vous jouez en premier la campagne de l’imperium. Pour le reste, sachez que les campagnes suivent plus ou moins la treizième croisade noire avec une bonne fidélité en globalité, mais avec toutefois quelques libertés prises sur les personnages. Néanmoins, si le background de Warhammer est toujours séduisant, le trame de chaque campagne est prévisible sur bien des points. Mais indéniablement, un titre qui se passe uniquement dans l’espace est plutôt rafraîchissant, et les quelques cinématiques avec un style visuel gouache et aquarelle ont de quoi flatter la rétine.
L’aspect tour par tour se refait une beauté
Avant d’embrayer sur la partie STR qui a subi des améliorations, sachez que la partie tour par tour a complètement changé sa formule. Alors que le premier opus nous donnait pour objectif de protéger les divers mondes des flottes du chaos tout en réalisant nos objectifs de mission, Battlefleet Gothic : Armada 2 a modifié sa recette. Cette fois-ci, vous devrez reconquérir les différents systèmes de la galaxie, composés de secteurs. Vous déplacerez pour le coup vos flottes à la manière d’un jeu de plateau de secteurs en secteurs, avec forcément une limitation dans le nombre de déplacements. Dès que vous arrivez sur le secteur d’une flotte de la race du chaos ou d’une toute autre race, vous serez forcé d’engager le combat pour reprendre le contrôle du secteur en question. D’ailleurs, la nouveauté du soft, c’est qu’il est désormais possible de simuler le combat, et la réussite du combat est calculée en fonction de la force de vos flottes, et celles de l’ennemi. Vous pouvez en supplément battre en retraite si vous ne vous estimez pas assez puissant pour ce combat. Pour les amateurs de gestion qui ne veulent pas s’embêter à refaire inlassablement les mêmes combats avec le même but – on y reviendra plus tard, cela peut s’avérer intéressant et plutôt utile finalement.
Au rayon des autres changements employés, sachez que désormais, la renommée et la monnaie du jeu sont totalement séparées. En effet dans le premier opus, la monnaie du jeu se faisait en renommée. Dorénavant, ce n’est plus le cas et toutes améliorations des planètes, ou bien de réparations et d’achats de nouvelles flottes ou vaisseaux, se feront avec des ressources. En fonction de certains territoires neutres ou occupés par les races adverses que vous capturez, vous pouvez améliorer les attributs de certaines planètes moyennant des ressources. Cela vous permettra d’avoir quelques bonus comme des points de constructions supplémentaires – très importants pour fabriquer vos nouveau vaisseaux, des ressources en bonus à chaque tour, et bien d’autres joyeusetés. Au passage, les ressources s’obtiennent également en finissant des batailles, des opérations spéciales qui font avancer l’histoire, ou en s’accaparant des territoires neutres. Concernant la renommée, cette dernière à été complètement retravaillée. Une fois que vous terminez des missions, vous engrangerez des points d’expérience qui feront grimper de niveau votre renommée. Pratiquement à chaque montée de niveau, vous pouvez bénéficier d’une flotte supplémentaire, mais également d’un point de compétence afin d’améliorer vos divers attributs comme l’armement, le moteur, la coque, l’armement, et j’en passe. Egalement, plus votre niveau de renommée sera élevé, plus vous pourrez accéder à des flottes plus puissantes et imposantes. De manière concrète, le système a été très bien retravaillé mais pour le coup, on sent une certaine répétitivité des mécaniques à la longue, et c’est bien dommage.
En parlant des vaisseaux et des flottes, ce système de jeu là a été aussi retravaillé. Effectivement, dites au revoir à la possibilité de composer votre équipage, car cela n’existe plus. En effet, la formule a été largement simplifiée. Concrètement, lorsque vous créez une nouvelle flotte, vous ne pouvez désormais choisir qu’un capitaine d’équipage et puis c’est tout. Ce dernier, comme la plupart de vos vaisseaux, pourront monter en niveau à chaque victoire, et gagner quelques bonus de moral en l’occurrence, où même vous octroyer un point de déplacement supplémentaire. De plus, comme le précédent opus, vous pourrez également réparer votre vaisseau mais moyennant des ressources cette fois-ci, ou bien attendre quelques tours pour qu’ils se réparent automatiquement. En sus, chaque flotte qui se compose de plusieurs vaisseaux se dote d’une jauge de puissance. Celle-ci indique tout bêtement la puissance de votre flotte, et vous permet de voir clairement si vous serez de taille en combat face aux flottes ennemies, qui ont aussi un indicateur de puissance. Ladite jauge de puissance augmente bien évidemment en achetant de nouveaux vaisseaux, ou lorsqu’ils montent également en niveau. L’idée est une fois de plus sacrément bonne et bien pensée, mais on regrette que le côté personnalisation de nos membres d’équipage ait disparu car cela apportait un plus non négligeable sur le premier opus.
Battlefleet Gothic : Armada 2 revoit sa copie pour proposer un côté tour par tour certes grisant mais beaucoup trop simplifié, brouillon et répétitif dans la pratique.
Comme chez son prédécesseur, une jauge d’urgence était de la partie, et vous forçait à accomplir vos objectifs le plus rapidement possible. On retrouve un peu cette même mécanique, toujours en version relifté. Désormais, à chaque tour passé, un point de menace apparaît. Au bout de trois niveaux d’urgence atteints voire plus, la campagne se finit sans sommation. Pour palier à cela, vous glanez au fur et à mesure des tours et de vos captures de territoires, des plans de batailles. Ceux-ci vous donnent la faculté d’enlever un point du niveau d’urgence, et ainsi tenter de calmer le jeu. Bien évidemment, il vous faudra moult plans de batailles si vous voulez calmer le niveau d’urgence, et avoir un peu de répit. Cette mécanique de jeu est clairement grisante car elle force le joueur à réfléchir à deux fois avant de terminer un tour, et surtout à avoir systématiquement la pression de terminer au plus vite les objectifs donnés, avant de perdre le contrôle de la situation. En somme, le côté gestion, même s’il manque globalement de profondeur comparé à son aîné, reste franchement sympa dans toutes ses mécaniques.
En revanche, le titre de Tindalos Interactive souffre inexorablement de quelques défauts flagrants, à commencer par les objectifs. Si, dans le premier opus, les objectifs pouvaient paraître relativement répétitifs sur la longueur, les développeurs s’efforçaient de proposer un minimum de variété pour éviter des batailles beaucoup trop routinières. Là, dans Battlefleet Gothic : Armada 2, sur les trois campagnes évidemment, le principe reste pratiquement le même. On arrive sur la map, on pose nos flottes à notre guise, et notre but, pour remporter la victoire, sera d’éliminer toutes les flottes adverses, ou bien tout bonnement de capturer des points d’intérêts, puis marquer le nombre de points indiqué pour gagner le combat. Heureusement qu’il reste possible de simuler les combats pour palier à cela. Bon, il y aura certes de rares moments où vous devrez aider ou escorter d’autres flottes via des opération spéciales, mais c’est tout ce qu’il y a à se mettre sous dent.
Autre défaut à signaler, ce sera l’interface du côté gestion, pas des plus ergonomiques au premier abord. On vous gave tellement de didacticiels dans le soft qu’en définitive, vous n’en retiendrez que la moitié, et serez assez perdu dans l’interface du soft dans les premières heures, qui est beaucoup trop chargée en informations. C’est dommage, car on ressent vite que le jeu aurait dû bénéficier d’un peaufinage supplémentaire pour obtenir un peu plus de clarté. En voulant faire un système simplifié et en reprenant pas mal de bases du premier volet, Tindalos Interactive semble s’être compliqué un peu la tâche. On notera surtout une personnalisation de nos vaisseaux inexistante à notre grand regret.
Un gameplay retravaillé sur des bases solides
Du côté de sa partie STR, Tindalos Interactive s’est très clairement reposé sur les bases solides du premier Battlefleet Gothic : Armada. Comme d’habitude, nous avons en premier lieu la phase de déploiement. Cette dernière a été légèrement retouchée, et il est désormais plus pratique de pouvoir poser nos flottes, avant d’entrer en pleine bataille spatiale à la sauce Warhammer. Au niveau de la caméra, le tout reste également aux petits oignons avec la possibilité de zoomer, et de contrôler directement la caméra via le clavier, ou en cliquant sur la molette de la souris afin de choisir un angle de caméra convenable en fonction de votre façon de jouer. Enfin, la nouveauté plutôt intelligente et intéressante du soft, c’est qu’il est désormais possible de mettre en pause totale, ralentir, ou bien accélérer l’action si la progression des combats et de vos flottes parait un peu trop lente.
De ce côté là, le soft semble bien parti, tout comme son interface, qui a subit une refonte. Cette fois-ci, comparé au premier opus, l’interface de notre jauge d’accélération de nos vaisseaux, de nos préférences de tir – tirer de manière latérale, frontale, à tribord ou bâbord, ou encore nos compétences bien plus épurées, et on s’y retrouve très instinctivement sans être perdu. Ensuite, pour ce qui est de la maniabilité, on retrouve quelque chose d’assez classiques des STR. On peut sélectionner à notre guise nos flottes séparément ou en groupe, leur donner plus ou moins des ordres d’attaques sur une partie du navire ennemi en particulier, ou bien balancer diverses compétences. Le titre se laisse jouer sans véritable déplaisir, et quel pied de voir les flottes ennemies se détruire après nos attaques rondement menées. Cependant, on regrettera amèrement que les combats deviennent vite brouillons et confus, lorsque nous avons cinq ou six flottes qui se frittent en même temps. Cela fait que l’on a du mal à s’y retrouver pour le coup, et c’est incontestablement là que le bât blesse malheureusement, en dépit du côté dépaysant et surtout spectaculaire. Au passage, vous pouvez enlever votre crainte sur la jouabilité des différentes factions. Celles-ci restent chacune très différentes à jouer, et elles ont forcément des compétences et navires qui diffèrent, tout comme leur approche offensive.
Le bébé de Tindalos Interactive revient dans un second volet avec un côté STR retravaillé, tactique, punitif mais diablement jouissif.
En revanche, au niveau des bonnes idées du studio pour redonner un peu de fraîcheur au gameplay de Battlefleet Gothic : Armada 2, ce seront les divers événements à chaque bataille, mais aussi l’aspect abordage bien mieux approfondi. En effet, à certains moments de la campagne, vous pourrez être confrontés à certains événements sur certaines batailles. Vous pourrez être confronté à des carcasses de vaisseaux se faisant passer pour des flottes ennemies, des astéroïdes qui peuvent se pointer à tout moment, en passant par des méduses qui, une fois touchée par inadvertance, vous explosent à la tronche et occasionnent des dégâts considérables sur vos navires. Cela pimente beaucoup plus les parties en somme, et vous force à redoubler de vigilance en sus des navires ennemis. Qui plus est, sachez que le soft se dote désormais d’une jauge de moral sur chaque navire. Tout ceci n’était pas forcément présent sur le premier volet, et a été rajouté sur cette suite.
En fait, en réalisant des attaques d’abordage ou une frappe éclair sur des vaisseaux ennemis, cela fera perdre des troupes à votre adversaire, mais influera forcément sur sa jauge de moral. Du coup, si la jauge de moral de l’adversaire tombe à zéro sur un de ses bolides, s’ensuivra une mutinerie sur ce dernier. Dans ce cas, bon courage à lui pour tenter de récupérer son navire, à moins d’une compétence qui lui permettra de supprimer le forcené, afin de reprendre le contrôle de son navire. Très clairement, cette idée de gameplay est mieux amenée, plus approfondie, et nous sommes forcés d’admettre que le soft est franchement aussi exigeant que le premier opus, mais surtout aussi tactique et punitif. On appréciera comme chez son aîné, la possibilité de viser précisément les parties du navire adversaire que ce soit le moteur, l’armement ou encore les générateurs. Cela pourra provoquer un incendie à son bord, et pourra vous donner une petite chance de lui faire plus de dégâts.
On termine la partie STR inévitablement avec la durée de vie, mais aussi son aspect multijoueur. Concrètement, il est tout bonnement difficile d’établir une estimation précise sur la durée de vie Battlefleet Gothic : Armada 2, car cela dépendra surtout du joueur à prendre son temps sur la campagne, ou à tout bonnement tenter de se sortir de situations périlleuses rien que sur la partie tour par tour. Un bon paquet d’heures vous attendent, que ce soit en mode normal, difficile ou épique. D’ailleurs, la difficulté en normal est relativement abordable et équilibrée, même si nous regrettons l’absence d’un mode facile pour les néophytes en la matière, qu’il y avait, on le rappelle, sur le premier volet. En effet, force est de constater que le titre en mode normal sera quand même tarabiscoté pour les néophytes en la matière, car il n’est parfois pas facile de maîtriser le gameplay très technique de Battlefleet Gothic : Aramada 2.
Pour le multijoueur ensuite, sachez que vous pouvez jouer sans soucis les 12 factions du soft, et dans les mode 1v1 ou 2v2 en classé ou escarmouche. L’objectif est globalement le même que sur le mode campagne au passage, et sachez qu’il est possible de jouer bien entendu le mode campagne en coopération à deux, rien que ça. A savoir en revanche, que cette feature n’était pas encore au point, car elle est en phase « d’accès anticipé » actuellement. Rien de bien méchant cela dit vu qu’il s’agit d’une excellente de pouvoir jouer à deux au trois modes campagne. En clair, de nombreuses heures de jeu vous attendent sur Battlefleet Gothic : Armada 2, surtout qu’une quatrième campagne devrait arriver plus tard dans l’année, ce qui n’est pas rien. Une chose est sûre : Tindalos Interactive sera toujours derrière le jeu pour fournir un contenu qui ne cessera de s’accroître, pour le bon plaisir des joueurs.
Une technique plus maîtrisée
Le premier Battlefleet Gothic : Armada était franchement joli visuellement, et il semblerait que sa suite le soit une nouvelle fois tout autant. Les développeurs semblent avoir entendu les critiques que le soft avait pu se taper sur son premier opus, et le boulot accompli semble bien abouti. Le titre est optimisé, très fluide, et se dotant d’une finesse vraiment agréable au niveau des textures. Le détail des différents navires est juste monstrueux, et les arrières-plans ont également gagné en détails, quand son prédécesseur adoptait des décors spatiaux qui faisaient un peu vides. Le jeu est aussi techniquement propre dans son ensemble et sans la moindre trace d’aliasing. Qu’on se le dise, en zoomant comme en dézoomant en plein partie, Battlefleet Gothic : Armada 2 est clairement flatteur pour notre rétine, c’est incontestable. Bon, il y a encore quelques bugs et quelques mini freezes à régler mais étant donné qu’il s’agissait encore d’une version pratiquement définitive, il est sûr et certain que tous ces soucis seront réglés à sa sortie le 24 janvier.
Sur la bande-son, pour clôturer ce test, Battlefleet Gothic : Armada 2 réalise une bonne performance avec un bémol. Les doublages en anglais ont toujours été une force dans les Warhammer et cela continue de plus belle, avec une bonne traduction des sous-titres français. Quant aux thèmes musicaux, on commence à être habitué avec Warhammer. On rajoute des musiques épiques dans les cinématiques comme en combat, et on obtient un mariage tout simplement parfait de bout en bout. Par contre, la plupart des musiques sont plutôt famélique sur le nombre, et ressemblent pratiquement à celles du premier volet… C’est sans surprise donc, et notez que sur la version presque définitive que nous avons testée, certains passages n’étaient pas encore traduits. Cela sera encore une fois corrigé à sa sortie officielle dans sa version totalement définitive, donc pas de panique de ce côté là.
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