Suite à un Kickstarter réussi – plus de 2.785.537 $ récoltés sur seulement 250.000 $ demandés ! -, puis également reporté, Battletech est enfin de sortie dès ce mois-ci pour notre plus grand bonheur. Le titre est d’ailleurs développé par les p’tits gars de Harebrained Schemes, à qui l’on doit au passage les Shadowrun, ou bien encore Necropolis. Les titres restaient dans l’idée agréables, et le studio semble continuer sur sa lancée avec ce Battletech, qui fait honneur au jeu de plateau.
Sommaire
ToggleGuerre interstellaire en vue, avec des mechas !
L’univers de Battletech semble être respecté dans cette nouvelle mouture vidéoludique au premier abord car pour rappel, cette licence est également disponible en roman. Le soft nous met directement dans l’ambiance avec une première cinématique, juste après avoir créé notre protagoniste au préalable. L’introduction du jeu nous place au 31ème siècle dans une périphérie nommée Aurigan Reach où le seigneur Tamati Arano II vient de passer l’arme à gauche. Sa fille Kamea Arano doit reprendre le trône sauf que malheureusement, cette dernière est renversée par son oncle, et devra tout faire pour récupérer son précieux Trône et y faire prospérer de nouveau la paix, car une guerre interstellaire est maintenant en approche.
On retrouve là une narration assez classique sous un fond politique dictatorial dans un univers science fiction, mais on se laisse néanmoins prendre au jeu. Et c’est notamment en premier lieu grâce aux diverses cinématiques en illustrations dynamiques qui nous immergent dans ce background futuriste, et arrivant à narrer le tout d’une manière acceptable. Bien évidemment, on se doute très à l’avance de la finalité de ce mode campagne, mais on pourra au moins compter sur un chara design des plus chouettes, et évidemment des protagonistes qui dégagent un charisme certain.
Après, niveau direction artistique, il est difficile de donner un véritable avis concret, surtout sur un jeu de stratégie au tour par tour. Le background de Battletech fait globalement le boulot, et le jeu d’échelle entre la taille de votre mecha et les petits chars qui peuvent parfois vous attaquer est juste totalement saisissante. Tout le level-design est construit de manière au final plutôt intelligente, mais on pourra cependant regretter des maps relativement petites dans le mode campagne du soft du moins, et des maps de tailles moyennes voire grandes n’auraient pas été de refus.
Mechwarriors, à l’attaque !
Outre un didacticiel qui restera malheureusement un peu trop vite expédié au niveau des mécaniques de jeu, Battletech dispose d’un gameplay au tour par tour franchement prenant. Pour la faire courte, le titre de Harebrained Schemes s’inspire d’ores et déjà des mécaniques que nous avions pu voir sur un certain XCOM, sauf que nous nous battons principalement contre des mechas ennemis, ou bien encore quelques petits chars qui veulent nous faire la peau. Comme dans XCOM d’ailleurs, vous pourrez contrôler maximum quatre mechas, avec bien évidemment l’état de ce dernier indiqué en bas à gauche de l’écran. Quant à la partie droite de l’écran, vous pourrez retrouver les infos sur les armes que possèdent chacun de vos mechas, et bien entendu le pourcentage de chance d’atteindre votre cible avec vos différentes pétoires installées sur votre robot.
Concrètement, si vous avez déjà touché à un XCOM en l’occurrence, vous ne serez absolument pas dépaysé par l’interface. Vous retrouverez au centre de votre écran vos personnages à sélectionner, avec les divers ordres que vous pourrez leur donner comme bouger, sprinter, sauter, attaquer, ou encore utiliser d’autres compétences spéciales. L’interface est en soi on ne peut plus claire, mais certains détails comme les points d’action, les divers rounds, ou encore la barre de vie et le moral, ne sont pas dotés en revanche d’une clarté absolue lors des combats, et c’est bien dommage. Harebrained Schemes aurait dû bien mieux travailler ces aspects-là, et on se retrouve du coup avec une interface parfois loin d’être concise pour les joueurs.
Mais qu’à cela ne tienne, les combats restent néanmoins plutôt satisfaisants. Alors oui, certains joueurs pourront les qualifier de mous dans un premier temps et c’est tout à fait légitime. Sauf qu’en réalité, on soupçonnerait plus le studio d’avoir voulu retranscrire tout l’aspect jeu de plateau dans le titre qu’autre chose, et cela fonctionne plutôt bien. Donc oui c’est plutôt mollasson mais ce n’est pas véritablement gênant, et il faut quand même saluer le gros côté stratégique dans le gameplay, assez plaisant avec un paquet de possibilités. Effectivement, chaque partie de votre mecha sera primordiale, et il faudra prendre en compte que votre pilote pourra parfois être étourdi et même tomber à terre si ce dernier se fait toucher un peu trop de fois sur une partie du mecha en particulier. Ce qui fait que cela pourra profiter à l’ennemi, qui pourrait bien vous achever au corps à corps, alors que vous êtes complètement à terre.
Autre chose à prendre à compte également, la surchauffe du mecha. Si votre tas de ferraille tire un peu trop sur les ennemis avec des lasers notamment, son système risque de surchauffer, et deux options s’offriront à vous : soit vous attendez que le système de refroidissement de votre mecha s’active ou alors, vous devez prier pour trouver un point d’eau sur la map, et ainsi refroidir instantanément votre robot géant.
En somme, il faudra concrètement prendre en compte énormément de paramètres tout comme l’état du terrain sur la map, qui peut vous octroyer quelques malus, et vous handicaper en combat pour le coup. Chaque détail compte dans chaque combat, et la moindre erreur de votre part peut s’avérer totalement fatale, et vous faire perdre une mission en cours. Mais bienheureusement, la difficulté dans la campagne est progressive, et ne pénalisera certainement pas les néophytes du genre. Car effectivement, vous commencerez par des missions relativement faciles au début du mode campagne, pour partir ensuite sur des missions forcément plus tarabiscotées. Un petit didacticiel est aussi de la partie en début de jeu, mais le soucis, c’est qu’il est expédié bien trop vite, et ne vous laisse pas le temps de comprendre certaines parties de l’interface. Il y a bien quelques astuces que l’on vous donne une fois que vous entrez dans la partie gestion du soft, mais c’est bien trop peu pour les débutants en la matière…
Pimp ton mecha !
Viens donc par la suite le côté gestion, une fois que vous bouclez une mission. Vous pouvez avancer le temps, et un système de paiement est de la partie dans le soft. En effet, en terminant des missions vous engrangez de l’argent, et vous devrez faire chaque mois un gros paiement. Une fois que vous l’avez payé, vous pouvez choisir le montant de la prochaine échéance via un rapport financier, du moins cher au plus cher. Cela aura évidemment un gros impact sur votre système de moral, car plus vous choisissez l’échéance la moins chère, et plus votre moral baissera à chaque fois. Il faudra donc vous blinder niveau argent pour payer la prochaine échéance, et ainsi d’éviter de faire baisser votre moral progressivement, au risque de rencontrer des événements négatifs qui peuvent nuire à votre partie.
Car des événements aléatoires oui, il y en a. Ils surviennent en général quand vous avancez le temps dans la partie gestion. On vous mettra en face de plusieurs contextes, positifs comme négatifs et en fonction de votre action, vous pourrez bénéficier de bonus comme de malus pour votre équipage comme une perte de moral, ou des points en moins sur l’aspect médical – pour les mechwarriors – et technique – pour les méchas -. Ces différents évents restent particulièrement sympas en soi, mais restent en définitive qu’anecdotiques, et n’influencent qu’assez peu la partie en cours. D’ailleurs, il faut savoir aussi que le système de moral reste anecdotique autant en combat, que sur cette partie gestion, et aurait mérité d’être un peu plus approfondie.
Pour le reste, que retrouve-t-on sur ce côté gestion ? Et bien, mis à part le fait d’avancer le temps, vous avez également un système de magasin pour acheter des mechas ou des armes pour ces derniers, mais aussi embaucher de nouveaux mechwarriors. Cela vous permettra de remplacer notamment quelques mechwarriors qui ont été possiblement blessés pendant les différentes missions que vous aurez menées, mais vous ne pourrez pas forcément embaucher les plus intéressants au niveau de leurs stats. Effectivement, il faudra par exemple avoir une certaine réputation auprès de certains clans pour pouvoir les faire venir dans votre compagnie de mercenaires, tout simplement. Et ces points de réputation se gagnent en effectuant des missions via le mode contrats. Le côté le plus intéressant de la chose, c’est que vous avez la possibilité de négocier le montant de votre contrat au niveau de son salaire, du loot que vous aurez en fin de mission, mais aussi des points de réputation que vous glanerez. Vous l’aurez compris, ce système de contrats, aussi bien ficelé soit-il, sera une partie assez importante pour être bien armé, bien rémunéré, ou glaner bon nombre de points pour votre précieuse réputation.
Au-delà de ça, vous retrouverez forcément la faculté d’augmenter les compétences de vos mechwarriors. Une fois que les bougres terminent différentes missions, ils gagneront des points d’expérience, qu’il faudra dépenser sur un petit arbre à compétences. Dommage que ce dernier soit si peu développé au passage, et celui-ci finira par se ressembler, peu importe le mechwarriors choisi. Effectivement, vous ne pourrez le rendre plus fort que dans quatre domaines bien précis uniquement – pilotage, armement etc… -, et ça s’arrêtera là malheureusement… Mais heureusement, les développeurs ont réussi à exploiter bien comme il faut la personnalisation de notre mecha. Vous pouvez installer à votre guise les différentes armes que votre mecha pourra porter, tout en faisant attention à ne pas dépasser le poids maximal. Il faudra également bien faire attention à lui installer les bon composant d’armes pour que cela fonctionne en combat. Il ne faudra en somme pas faire n’importe quoi, et un système de réparation est également de la partie pour remplacer les parties défectueuses, ou qui ont morflé en combat, mais cela vous coûtera pas mal de jours avant de remettre votre compagnon robotique sur pied comme vos différents mechwarriors, s’ils ont été touchés en pleine bataille.
A savoir que vous pourrez améliorer votre atelier de mecha au cours de votre progression, mais aussi fabriquer de nouveaux châssis pour les mechas, si vous trouvez trois composants particuliers pour ces derniers. Il existe au passage quatre types de mechas – léger, medium, lourd et assaut -, mais certaines missions vous obligeront presque à ne choisir que des mechas lourds ou d’assaut, et c’est bien dommage car un peu de variété n’aurait pas fait de mal. Car si au tout début vous pouvez faire certaines missions avec des mechas plutôt légers ou medium, le titre vous imposera par la suite de devoir vous équiper de mechas plus huppés. Chose qui peut être parfois impossible car vous n’en avez pas forcément trouvé avec les composants donnés à chaque fin de mission, ou alors vous n’avez pas suffisamment d’argent pour en récupérer un dans un magasin. En clair, il faut voir le coup venir et donc s’y préparer très à l’avance, chose qui pourra peut-être rebuter les débutants en la matière.
Enfin, mis à part la possibilité de checker votre situation financière ou encore la map de toute la galaxie de Battletech qui reste de taille convenable, il y a parfois quelques scènes avec des choix de dialogues. Ceux-ci seront reliés directement à votre quête principale mais hélas, on pourra pester sur le fait que cela n’aura de toute façon aucune véritable incidence sur le déroulement de votre partie. Il est intéressant cependant de voir que la création de votre personnage – son background, sa situation familiale dans le passé etc… – permet de choisir des dialogues qui sont propre à ses origines, mais il est regrettable que cela n’ait pas été exploité, et puisse nous permettre de, par exemple, accéder à plusieurs fins. Pour terminer et côté durée de vie, Batteletech reste assez long néanmoins. Difficile de donner une durée de vie en particulier car il y a une tripotée de choses à faire dans la partie gestion et en plein combat, la durée peut varier. Vous en aurez globalement pour des heures et des heures pour en voir le bout du coup, et vous aurez un mode escarmouche en solo ou multijoueur pour rallonger encore plus la durée de vie. D’ailleurs, il est appréciable de voir que les serveurs en ligne ne sont pas désertés, et vous pourrez donc vous adonner aux joies du mode escarmouche en ligne contre d’autres joueurs à bord de votre mecha.
Une patte graphique pas toujours agréable
Si vous cherchez également une baffe graphique dans Battletech, ce n’est pas sur le titre de Harebrained Schemes que vous la trouverez. Le jeu de stratégie au tour par tour, tournant sur le moteur graphique Unity, n’a pas réellement le don de nous enthousiasmer graphiquement parlant. Si de loin, le jeu peut paraître acceptable, il n’en reste pas moins très vieillot de près, avec des textures totalement à la ramasse, et surtout pas mal de projectiles qui peuvent passer à travers les textures lors des animations en combat. En revanche, on pourra apprécier d’avoir des mechas relativement bien modélisés avec une animation décente, et quelques effets pyrotechniques assez regardables. Mais en revanche, et ce que l’on ne comprendra pas, ce sont les divers freezes sur lesquels nous avons été sujets lors de notre test, et surtout les chargements parfois à rallonge alors que le titre n’est pas exceptionnel graphiquement parlant. On s’attendait à mieux techniquement, surtout avec le budget qu’a dû avoir les développeurs en sus du kickstarter qui a quand même récolté plus de 2 millions. Battletech est donc une grosse déception sur ce point-là et ce, en dépit de cinématiques en illustrations dynamiques plutôt sympatoches.
Bon au moins ceci dit, on aura le mérite de terminer sur une note positive avec la bande-son. Les p’tits gars de Harebrained Schemes ont su choisir les bonnes musiques pour coller à l’ambiance de Battletech. La soft se dote en effet de pas mal de musiques épiques qui forcent le respect, et deviennent en parfaite symbiose avec l’univers science-fiction de Battletech. Les doublages en V.O. sont de très haute volée également, avec un jeu d’acteur sensationnel. A contrario, on lui reprochera de n’avoir des doublages que partiels, dans la mesure où sur les cinématiques en ingame, vous n’en aurez pas toujours et c’est un peu dommage. Pour terminer, il faut savoir qu’à l’heure actuelle le jeu n’est qu’en anglais, ce qui aura le don de rebuter les anglophobes. D’ailleurs, un niveau d’anglais plutôt bon voire très bon est recommandé pour tout comprendre, en attendant pourquoi pas un possible patch pour le mettre dans la langue de Molière.
Cet article peut contenir des liens affiliés