Cela fait un grand nombre d’années que la mode est au retour de vielles franchises. L’occasion pour Microsoft, via son studio Rare de faire revenir du placard Battletoads. Vous savez, les grenouilles qui font des vannes dans un beat them all 2D ! Eh bien nos trois héros sont de retour avec un nouveau jeu multi-genres. L’occasion de voir si c’est toujours une bonne idée de faire revenir les vielles licences aujourd’hui.
Conditions de test : Nous avons eu l’occasion de jouer à Battletoads sur PC via une version envoyée par l’éditeur. Nous avons joué à la fois dans des sessions solo, mais aussi des sessions à 2 sur un canapé, allant de pair avec le principe même du jeu.
Une animation à tomber
Le gros point fort de Battletoads, c’est tout son enrobage. La direction artistique cartoon/comics est sublime, l’animation fonctionne à fond. Le jeu de 2020 arrive ainsi à reprendre les codes des différents épisodes de la série, mais aussi à développer un poil le Lore au niveau des environnements.
Dans cette volonté de faire un titre over-the-top, la règle d’or de ce Battletoads est d’éclater constamment le quatrième mur. L’humour est par ailleurs un peu graveleux. Et que l’on vous prévienne tout de suite, si ce n’est pas votre truc, vous devrez supporter cet humour sur l’ensemble de l’expérience de jeu.
Toujours dans cette volonté de proposer un jeu avec vraie belle forme, tout le son a été très finement pensé. Les doublages sont vraiment réussis, donnant une personnalité à chaque protagoniste. Quand au sound design, il arrive à un juste équilibre entre quelque chose d’actuel et le rétro.
La composition est également une belle réussite, qui séduira les amoureux de gros sons et de guitares électriques bien énervées. Les thèmes fonctionnent super bien tout en étant, pour les amateurs des jeux originaux, des modernisations de thèmes déjà connus pour certains. On retrouve, de plus, des rappels sonores avec l’utilisation par moments de synthé. La musique sait également se calmer, avec des pistes davantage ambiantes.
Pour l’instant, ce Battletoads estampillé 2020 a une très belle carapace, très aguichante, mais qu’en est-il du gameplay ?
Trop de gameplay tue le gameplay
Battletoads se veut principalement comme un beat them all 2.5D comme nous en avons vu et joué depuis l’aube du jeu vidéo (ou presque). On a le choix entre 3 personnages ayant chacun leur palette de coups, et on progresse selon un scrolling horizontal pour taper tous les ennemis, arriver devant un mini-boss puis avancer encore jusqu’à tomber sur le boss final du niveau. Jusque-là, on est en terrain connu. Un terrain plutôt confortable pour les amateurs du genre, qui ont déjà été gâté cette année par l’excellent Street of Rage 4 qui a clairement mis la barre très haute. Notamment par son soin apporté en terme de détails de gameplay, de finesse des hitbox et des feedbacks.
Et c’est là que Battletoads faillit déjà. Tout d’abord car la dimension brouillonne, inhérente au genre, l’est pour le coup un poil trop. Les hitbox semblent ici un peu capricieuses et la palette de coups, aussi variée soit-elle, possède pas mal de soucis au niveau de la frame data. Tout comme le jeu de combat, le beat them all est un style qui demande une rigueur spécifique sur les frames en amont du lancement de l’attaque, de l’attaque en elle-même et du retour.
Le soucis dans Battletoads est que sur une bonne partie des attaques, il y a des frames d’entre-deux difficilement quantifiables par moments, faisant que nous sommes obligés de subir des dégâts, étant donné qu’il est impossible d’annuler à ce moment-là ladite attaque.
Le second souci, et pas des moindres de ce Battletoads, c’est sa volonté d’en faire plus qu’un simple beat them all. Une idée sympathique sur le papier, mais qui, dans sa réalisation, échoue complètement. On se retrouve ainsi à faire un niveau classique, puis avoir un mini-jeu où il faut marteler des boutons, puis avoir un niveau de course sur scrolling vertical, puis refaire un niveau classique, avant d’avoir un puzzle. Le jeu finit par n’avoir ni queue ni tête, et ne jamais réussir à proposer une séquence de jeu à 100% bien réalisée. Il y a toujours un truc qui ne va pas.
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