Œuvre du génial Hideki Kamiya, Bayonetta a pour la première fois touché le cœur du monde vidéoludique en 2010 sur PS3 et Xbox 360. Plébiscité depuis dans le milieu du beat’em all, force est d’admettre que les atouts du titre ne jouent pas uniquement sur les courbes de sa protagoniste !
Avoir de l’autodérision, c’est important !
Le moins que l’on puisse dire des beat’em all, c’est que le scénario servant les motivations de leurs héros/héroïnes n’est jamais très fourni (nous sommes en 2010, je le rappelle). Dire que cet opus prend la tangente et s’éloigne de ses homologues, c’est une erreur : ce n’est en effet pas ici que vous trouverez votre dose de « twists » scénaristiques !
Le titre nous met donc dans la peau de Bayonetta, une sorcière aux courbes voluptueuses, aussi cynique qu’insolente qui jongle sans arrêt entre provocation et humour noir. Après s’être réveillée d’un long sommeil, la belle a malheureusement perdu ses anciens souvenirs, et sait juste qu’elle doit tabasser de l’ange à la pelle pour espérer pouvoir les retrouver.
Et pour cela, vous vous en doutez, il va falloir enchaîner coups de pieds, de poings, armes à feu et galipettes dans les airs pour dégommer le moindre petit ennemi (ou le boss exagérément colossal) qui se dressera sur votre route.
Certes, c’est bateau, jouant avec des codes vus et revus depuis des lustres, mais entre nous : est-ce vraiment là que le titre est attendu ? Bien sûr que non, car derrière ce parti pris de l’autodérision, de la satire du genre et du sex-appeal assumé, il y a une œuvre qui utilise des mécaniques plus que rôdées, précises et efficaces, qui place tout de suite Bayonetta dans le haut du panier des beat’em all.
Et c’est justement cette différence de ton, jonglant sans cesse entre humour pataud et gameplay technique que le titre se démarque. Le jeu est régulièrement ponctué de cinématiques dignes de vieux nanars hollywoodiens où les répliques cultes de Schwarzenegger seraient prononcées par une femme fatale. C’est furieusement délicieux, bien qu’honteusement débile !
Concernant la progression, là encore, il n’y a pas vraiment de surprise : c’est un peu toujours la même chose. On avance, on se bat, on récolte, on améliore, et on recommence ! Classique, certes, mais avouez qu’un beat’em all en monde ouvert ferait tâche ! Pour le reste, la direction artistique utilisant ce parti du « gothique biblique » parvient à retranscrire des décors convaincants et étrangement dérangeants.
Du Blockbuster en veux-tu, en voilà !
Vous l’avez compris, il n’est pas question ici de level-design alambiqué, cohérent et pertinent. Il faut prendre le jeu comme il vient : un excellent défouloir nanardesque furieusement efficace dans la manière de s’assumer !
Pour revenir un peu plus en détail sur la direction artistique, il faut bien admettre que l’univers axé sur le conflit Sorcières/Anges a de quoi séduire. Certes, nous ne sommes pas devant les textures les plus fines qui soient ou encore devant un moteur physique prêt à mettre votre console à genoux, mais qu’importe : la recette fonctionne. Au bout du compte, le jeu nous livre un joli message : blockbuster ou pas, je fais ce que je veux ! Surprenant, le jeu est aussi insolent que son héroïne !
Côté bande-son, c’est un peu le même constat. Jonglant entre musiques épiques, « jazzy » et burlesques, c’est un véritable bordel organisé, mais qui fonctionne bien. Le jeu sait quand être grandiose, quand être insolent ou quand être plus léger. En effet, l’utilisation et la composition de l’OST est suffisamment travaillée pour affirmer l’intention des développeurs d’offrir des musiques dignes du titre : barrées !
Pour glisser tout doucement vers la fin de ce test, il serait de bon ton de souligner que Bayonetta n’est bien entendu pas un jeu parfait. Loin d’être le plus beau, jouant avec une frontière qui ne plaira clairement pas à tout le monde et assez redondant dans le fond, c’est un jeu fait pour un public de niche. Pourtant, le jeu vaudra le détour pour celles et ceux qui recherchent une expérience de ce type, puisque le titre est une sacrée référence en la matière. Après, que l’on aime ou non, cela relève des goûts et des couleurs !
Concrètement, la version PC sortie récemment se débrouille vraiment très bien. Proposant un affinage pourtant discret, le jeu propose du 60 FPS constant et verrouillé. À voir donc si cela est une bonne chose ou pas pour les possesseurs de machines hardcore qui auraient peut-être voulu pousser le titre un peu plus haut. Pour le reste, que dire de concret ? C’est une version PC très correcte, mais dont les optimisations ont été faites pour celles et ceux possédant le matériel adéquat.
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