Le studio Pixel Crow nous délivre là une interprétation de vieux polars américains très intéressante, quoique difficile, qui vous met dans la peau d’un ancien détective accusé à tort de meurtre. Reconverti en policier, vous allez vite apprendre que dans la rue, les règles ne sont pas les mêmes pour tout le monde.
My name is Kelly… Jack Kelly !
Au cours d’une sale affaire, un brin mystérieuse, vous devenez suspectés de meurtre et êtes rétrogradés en tant que « simple agent de police » dans un commissariat de quartier. Et quelle chute, puisque vous êtes affectés à la circulation et devrez ressortir votre vieux calepin afin de coller de bonnes vieilles amendes sur les véhicules mal stationnés.
Un capitaine intransigeant et colérique, des équipiers absolument détestables, des mafieux, des pizzas, des cabines téléphoniques et j’en passe : tous les bons vieux codes sont là pour proposer une expérience riche et inspirée.
Beat Cop use de la formule du point’n click, et votre objectif sera de faire correctement votre travail de policier (ou pas) afin de découvrir la vérité sur cette sordide affaire de meurtre dont vous êtes accusés. Il faudra donc gérer au fil des jours les demandes de votre boss (coller tant d’amendes, arrêter tant de criminels, etc.) tout en enquêtant de façon discrète sur l’autre affaire. Au début de chaque nouvelle journée, on ne sait pas vraiment comment tout va finir.
Le titre vous laisse librement la façon de remplir votre journée, mais le fait parfois d’une manière trop imprécise !
Tout cela serait dans un monde parfait, car dans les faits, vous êtes systématiquement interpellés par des citoyens en détresse, des agents de la mafia vous proposant de l’argent facile et, bien sûr, votre travail. Tout le sel du jeu est donc là : il va falloir faire des choix, car souvent le licenciement est au bout du tunnel.
Il faudra donc bien prendre en compte que si vous aidez un pauvre citoyen qui vous demande de l’attention, vous perdrez du temps sur vos autres tâches. Tout n’est donc pas noir ou blanc. Dans Beat Cop, et les solutions les plus « justes » ne sont pas forcément les meilleures : tout est question de point de vue !
Il y a donc une espèce d’intimité qui se crée entre vous et les gens du quartier, que cela soit les diverses bandes qui opèrent lors de petits trafics douteux, ou les commerçants, qui ne demandent souvent qu’à être à l’abri des menaces extérieures.
La vie de policier, c’est surtout du flair !
Sous ces mécaniques de gestion plutôt efficaces, qui parviennent à accrocher le joueur, se cache un bémol assez frustrant. En effet, il est assez difficile de prévoir les retombées d’une action, ou les conséquences d’un choix. Ainsi, il est fréquent de devoir choisir « au hasard » en espérant que cela puisse tomber à notre avantage.
C’est assez dommage, car cela enlève un peu de piment aux décisions de notre héros : on ne décide pas vraiment d’être gentil ou méchant, on suit la logique du jeu ! S’opère donc une période « d’essais/erreurs » au bout d’un moment qui nous force régulièrement à recommencer notre journée du début. Rien de bien méchant, et on ne demandait pas un arbre de choix à la Mass Effect, mais tout de même.
Pour ce qui est de la direction artistique, il faut bien admettre que la recette fonctionne bien. Les effets visuels, les animations, l’ambiance et autres petits détails nous plongent véritablement dans cette aventure policière aux allures de prohibition. L’OST se veut être dans la même veine, beaucoup axée sur les 80’s et qui donne un certain cachet à la « Vice City » au titre.
Beat Cop est donc un jeu à deux vitesses. D’un côté, il y a des mécaniques de gameplay addictives et efficaces qui réussissent le pari de nous plonger dans une histoire pertinente, bourrée d’humour et accrocheuse à la fois. D’un autre, le côté un peu aléatoire de certaines actions, le fait que le jeu ne soit qu’en anglais (avec pas mal de dialogues) et la redondance de certaines séquences plombent un peu les bonnes idées du titre.
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