On se demande ce qui s’est passé chez VARSAV Game Studios pour en arriver à concevoir un jeu tel que Bee Simulator. Trop grande consommation de miel non réglementaire, sans doute. Toujours est-il qu’aujourd’hui, le jeu existe bel et bien et qu’il est temps de découvrir ce que vaut ce soft indépendant finalement bien plus intelligent que les autres « simulator » sans profondeur réelle.
Bee Simulator est disponible sur Humble Store.
Conditions de test : test réalisé sur PlayStation 4 sur une partie d’environ 8 heures. Le multijoueur a également été testé sur toutes les cartes disponibles.
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Personne n’y aurait cru, mais les développeurs du jeu l’ont pourtant fait : Bee Simulator, en plus d’exister, possède un mode histoire. Oui, vous avez bien lu. Sans réelle prétention et s’étalant sur à peine 3 petites heures en ligne droite en difficulté standard (facile ou difficile sont les seuls choix), ce mode scénarisé a le mérite d’être présent et de donner de vrais objectifs au joueur.
Bien que peu de réelles cinématiques soient présentes, vous aurez tout de même droit à quelques moments de narration à base de cutscenes réalisées avec le moteur du jeu ou encore à de petites phases dessinées et légèrement animées. Cerise sur le gâteau, le jeu est intégralement traduit en français, des sous-titres au doublage. D’une qualité loin d’être exceptionnelle, on soulignera quand même l’effort qui fera plaisir aux plus jeunes, le soft semblant principalement s’adresser à ceux-ci.
Bee Simulator nous permet d’incarner Beescuit, petite abeille ouvrière ayant fraîchement quitté l’état de larve. Après avoir appris les bases de la vie sous les ordres de la Reine, une menace incarnée par les humains fera son apparition, troublant la paix régnant au sein de l’arbre dans lequel se trouve notre ruche. Suite à cela, de nombreux objectifs nous seront confiés afin de sauver la colonie.
Concrètement, le jeu se présente sous la forme d’un monde semi-ouvert. On commence dans la ruche, qui sert de HUB central, et lorsqu’on la quitte, un temps de chargement nous emmène dans le parc, terrain de jeu du titre.
Une fois dans le parc sus-cité, vous êtes libre de vos mouvements et pouvez parcourir tout ce petit monde qui, s’il n’est pas énorme, semble bien plus gigantesque une fois à échelle d’abeille. D’une partie zoo à un hangar à bateau tout en passant par une serre à papillons, vous visiterez pas mal de lieux assez variés visuellement parlant, malgré une grosse répétitivité dans les activités, mais nous y reviendront plus tard. Pour l’heure, concentrons-nous plutôt sur les récompenses des activités en question.
Bee Simulator ou le simulateur éducatif
En accomplissant les tâches à votre disposition, vous allez systématiquement débloquer des choses. Des modèles 3D des animaux, des points permettant d’acheter des skins pour votre abeille et j’en passe. Mais le plus intéressant, ce sont les informations sur les abeilles. Croyez-le ou non, mais le jeu n’a pas fait les choses à moitié de ce côté-là, et votre progression vous permettra de débloquer tout un tas d’anecdotes passionnantes.
Saviez-vous que les abeilles avaient deux estomacs ? Ou bien qu’elles indiquaient les itinéraires à leurs congénères via des danses différentes selon la distance à parcourir ? Le titre est une petite mine de connaissances sur les abeilles et se retrouver devant un jeu possédant un réel aspect éducatif est un énorme plaisir. Le jeu peut même se targuer d’avoir un petit côté écolo dans son message sans pour autant tomber dans la moralisation bête et méchante. A ce niveau, c’est une réussite.
Les abeilles ne seront pas les seules concernées par tous ces détails. Il vous sera en effet possible d’observer de près un large panel d’animaux afin d’ajouter des entrées les concernant dans le glossaire, et ainsi en apprendre plus sur eux.
Ca va darder !
Revenons aux activités évoquées tout à l’heure. Plutôt nombreuses au sein du monde semi-ouvert, il n’en existe pourtant que 4 types réellement différents.
Tout d’abord, les combats. Très peu nombreux, ils ne représentent qu’un infime pourcentage du jeu complet. Les rixes se déroulent dans une sorte de tour par tour du pauvre. Dans le bas de l’écran se trouvent des QTE à exécuter dans un timing vraiment large, et seules deux possibilités sont présentes, à savoir se défendre et attaquer. Peu passionnant.
Les choses sont tout de même plus intéressantes si on monte la difficulté ou qu’on joue en local, puisque les QTE disparaissent, rendant dès lors le tout moins assisté. Il faudra alors gérer soi-même ses timings et directions d’attaque (un peu à la manière d’un For Honor) pour vaincre l’adversaire.
Nous avons ensuite les récoltes. Nous en parlerons très peu, elles consistent simplement à récupérer une quantité définie de pollen spécifique en se baladant.
Passons donc directement à la danse. Parfois, vous rencontrerez d’autres abeilles qui auront besoin d’indications pour retrouver leur chemin. Ces activités se déroulent sous forme de test de mémoire. Votre interlocuteur exécute plusieurs mouvements, et vous devez les copier dans le bon ordre. Le tout se déroule en plusieurs étapes, chacune ajoutant un mouvement de plus à retenir.
Enfin, nous avons les activités de courses. Il s’agit simplement de rattraper un adversaire en évitant les obstacles et en suivant du mieux possible l’itinéraire tracé par le jeu.
Ce sont là les seules réelles activités que vous serez amenés à faire durant l’aventure. Cela fait peu, et c’est surtout extrêmement répétitif, peu importe l’endroit dans lequel vous vous trouvez. On se consolera alors en profitant plutôt de l’exploration qui est, quant à elle, agréable et bien récompensée, ainsi que des diverses interactions avec l’environnement (ennuyer les humains, piquer les animaux, faire exploser des ballons, etc.).
Comme dit précédemment, 3 heures seulement seront nécessaires pour boucler l’aventure, mais compléter tous les défis, le glossaire, etc. vous demandera le triple de ce temps. Même si cela rend la durée de vie honnête, la qualité du contenu n’est malheureusement pas à la hauteur et le tarif s’en retrouve alors totalement injustifié (40 € au lancement…). On notera tout de même la présence de quêtes annexes parfois sympathiques et un peu plus diversifiées dans leurs objectifs histoire d’apporter un peu de positif à ce paragraphe.
Touche pas à mon miel !
Le titre essaie tout de même de justifier son prix en ajoutant du multijoueur. Limité à du local uniquement, celui-ci vous permet de jouer jusqu’à 4 en splitté sur 3 cartes exclusives, cartes plutôt réussies en matière de direction artistique d’ailleurs.
Une fois une partie multi lancée, vous et vos amis vous retrouvez lâchés sur la carte sélectionnée sans aucune indication particulière. On est donc là face à un mode libre dans lequel il est possible à la fois de s’entraider ou de se mettre des bâtons dans les roues les uns des autres (au choix) via des activités à trouver sur le terrain. Bien que cela se révèle rigolo les premières minutes, on a tôt fait de s’ennuyer, la faute à une absence d’objectif tangible imposé par le jeu et à la même répétitivité que celle du solo. Dommage.
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