Le 6 février dernier sortait un certain Big Helmet Heroes, par Exalted Studio. Il ne s’agit pas à proprement parler de leur première production, mais plutôt d’un accomplissement d’une vision pour le studio montpelliérain, qui avait débuté avec le développement de son jeu mobile Big Helmet Heroes PvP Arena. De quoi démarrer une nouvelle licence forte pour le développeur indépendant, qui s’essaye désormais au genre beat’em up avec ce Big Helmet Heroes. S’il n’a que très peu fait parler de lui, indy oblige, le titre est finalement une vraie bonne surprise même s’il n’est pas parfait, entendons nous bien.
Conditions de test : Nous avons terminé les 20 niveaux de Big Helmet Heroes en 4 heures de jeu dans son mode moyen. Le jeu a été testé sur PC avec 32 Go de Ram, une RTX 3070 et un i5 12-400 (2.50 Ghz).
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ToggleAu secours de la princesse !
Les beat’em up en 2D n’ont jamais connu d’histoires profondes, et Big Helmet Heroes ne déroge évidemment pas à la règle. Nous incarnons ici un chevalier appelé Big Helmet, qui devra aller sauver la princesse des griffes d’un dragon mécanique. Vous l’aurez compris, la trame tient sur un timbre poste et même s’il y a un léger rebondissement auquel on ne s’attendait pas deux niveaux après, force est de constater que c’est tout ce qu’il y aura à se mettre sous la dent au niveau de l’intrigue. A la limite, il y aura bien la fin totalement tournée vers l’autodérision, mais ce sera tout.
Toutefois et il faut largement le reconnaitre, la production du studio montpelliérain Exalted Studio a mis le paquet dans les références à gogo et les divers clins d’œil. Entre des références marquées à certains titres cinématographiques comme Old Boy ou encore John Wick, et il s’agit là d’une infime partie des easter eggs qu’il y a dans le jeu. De plus, nous ressentons tout le talent du studio avec un titre qui ne lésine pas sur l’humour, qui fait mouche à chaque fois.
Un autre point qu’il faut aussi souligner, c’est la réussite avec brio dans l’esthétique du jeu. A mi-chemin entre du LittlebigPlanet et Castle Crashers, l’habillage graphique est mine de rien plutôt joli. L’ensemble est globalement soigné, et la production d’Exalted Studio est diversifiée avec pas mal d’environnements différents. Nous ne traversons jamais les mêmes panoramas, et sa variété fait un bien fou, avec un bestiaire qui parvient même à se renouveler à travers les 20 niveaux du soft. S’il y a encore des bugs qui persistent et peuvent agacer, notez que le résultat est déjà bien meilleur qu’à sa sortie il y a maintenant un peu moins d’un mois. En tout cas, le titre, en plus d’être plutôt beau avec des couleurs chatoyantes, est aussi bien optimisé, du moins sur la version PC testée.
Les gros casques en action
Il ne fallait pas s’attendre à une révolution, et Big Helmet Heroes reste dans les codes du beat’em up traditionnel. Autrement dit, vous progressez en 2D en dézinguant des ennemis, et ainsi de suite. Ce n’est pas très original vous en conviendrez, comme les combos que l’on effectue à bases d’attaques basiques, que l’on peut combiner avec des attaques plus lourdes. De plus, nos différents héros peuvent soulever des adversaires, et les balancer par la suite comme des malpropres. Le feeling est donc assez générique pour un beat’em up en 2D avec un petit système d’esquive qui fonctionne, même s’il manque parfois d’une vraie réactivité. Néanmoins, le mood global dans les combats est diablement dynamique, et le plaisir d’enchainer nos adversaires est finalement des plus jouissifs.
Dans son classicisme, Big Helmet Heroes parvient toutefois à offrir une vraie diversité avec les nombreuses armes que l’on peut ramasser sur les ennemis et dans le décors. D’une tapette à mouche en passant par l’épée du roi Arthur encore dans sa roche, quelques arbalètes ou des bombes élémentaires, autant dire qu’il est aisé de prendre ce qui nous tombe sous la main pour dézinguer nos ennemis. On pourrait même affirmer que nous sommes dans un aspect plus poussé qu’un Castle Crashers, même s’il faut bien avouer que l’on fait vite le tour de ces armes éphémères. Par ailleurs, le bébé d’Exalted Studio propose quatre vraies classes différentes. Vous aurez ainsi le chevalier, l’assassin, la brute et le moine. Ceux-ci disposeront de mouvements et combos plus ou moins différents.
Tout ceci permet de varier les plaisirs dans le gameplay, et de permettre aux joueurs de choisir leurs préférences en matière de style de jeu. Par ailleurs, sachez qu’il est possible de libérer d’autres compagnons lors de votre périple. À la manière d’un Rayman, vous pourrez casser des cages au détour des niveaux, et ceci vous permettra de débloquer un nouveau chevalier avec l’une des quatre classes citées, en supplément d’un pouvoir spécifique qui lui est propre. En martelant la touche de combo sur vos adversaires, vous remplissez une jauge qui, une fois utilisée, libère une capacité ultime pour chaque personnage. L’un pourra se transformer en géant et tout dévaster, tandis qu’un autre pourra ralentir le temps sur une zone, voire balancer un méga rayon laser et faire le ménage. Après plusieurs heures, on se rend vite compte que ces features de gameplay complètent un peu le cœur lambda du jeu même si, une fois encore, on tournera quand même vite en rond.
Également, outre ces petits aspects rendant le gameplay vraiment fun, ce sera la progression qui souffrira de répétitivité. En dehors de très courts passages de plateformes peu intéressants et imprécis à cause d’une l’appréciation des distances douteuse, le soft va nous balancer entre des phases calmes ou peuplées d’ennemis. Tantôt vous devrez les combattre et avancer, tantôt vous devrez survivre à des vagues d’individus à tataner afin de continuer le niveau en cours. Malgré un ou deux passages sympas à bases de petits mini-jeux, Big Helmet Heroes n’arrive jamais à vraiment se renouveler dans ses séquences, offrant à tour de rôles des moments un peu monotones, mais également des boss qui ne marquent pas assez.
De plus, et on aura de quoi être déçu, la difficulté est relativement enfantine que ce soit dans son mode moyen ou difficile. Sur les 20 niveaux, en mode moyen, nous ne sommes morts qu’une ou deux fois grand maximum. Autant dire que les amateurs de challenge devront pousser le curseur bien plus haut avec le plus haut niveau de difficulté à débloquer une fois le jeu terminé. S’il y a bien les chevaliers restants à libérer une fois que vous avez fait le tour des 20 niveaux, force est de constater que la rejouabilité sera quasiment nulle, et c’est bien dommage.
Parmi les autres petits soucis regrettables, on note la caméra voire quelques bugs et légers écueils de level-design. La caméra n’est par moment pas suffisamment bien placée pour voir correctement l’action. Ce qui est un vrai problème, surtout quand cela vient se coupler avec quelques bugs de collision ternissant l’expérience, menant à de purs moments de rage. Enfin pour le level-design, certaines séquences avec la caméra en vue du dessus même si elle rendent hommage à une certaine scène dans John Wick 4, ne sont pas optimales. Il nous est arrivé de nous perdre pendant plusieurs minutes.
Coopération et bande-son, ça matche presque
Techniquement, Big Helmet Heroes a de la coopération à deux joueurs, mais pas comme nous l’aurions voulu. Oubliez la possibilité de jouer en ligne avec un ami, car le soft ne proposera que du local ou de l’écran partagé. Voilà de quoi nous faire souffler très fort, surtout quand des petits jeux indépendants de la trempe d’un Castle Crashers, parvenaient à proposer cela jadis sans la moindre concession. Il y aura certainement toujours possibilité d’y jouer en remote play via Steam, mais encore faut-il avoir la connexion nécessaire, et disposer d’un PC de bonne facture pour ce faire. Si les développeurs nous entendent (et on croise les doigts très fort), il ne serait pas de refus d’avoir enfin un mode coopération en ligne, ce qui pourrait réellement permettre aux joueurs de se plonger à deux sur cette aventure sympathique.
Pour le reste, sa bande-son est plutôt bonne, tout en nous laissant sur notre faim. En dehors du remix sympathique de La Tribu De Dana de Manau, le soft s’engouffre dans des thèmes tantôt médiévaux, tantôt un peu plus électro/rock. Hélas, aucune de ces musiques n’arrive à sortir du lot, bien que le sound design reste clairement un bon point.
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