Blackwood Crossing, c’est donc le tout premier jeu développé par le studio indépendant Paperseven. Nous entraînant littéralement dans une histoire tournant autour de deux orphelins qui sont Scarlett et Finn, le titre à l’ambiance imaginaire arrivera-t-il concrètement à nous plaire significativement ? Réponse dans notre test.
Scarlett et Finn, deux orphelins dans un train quand soudain…
L’histoire de Blackwood Crossing commence pour le coup à nous placer dans la peau de Scarlett, orpheline tout comme son frère Finn, qui sont justement dans un train, sans que l’on ne sache pourquoi ils y sont. Nos deux personnages vont très vite faire la connaissance d’un étrange événement inattendu qui les emmènera dans un périple mélangeant la vie ainsi que l’amour. Bon, bien évidemment, l’histoire en elle-même est un peu plus fouillée que cela au fur et à mesure de votre progression mais étant donné que le titre est assez court – nous reviendrons sur ce point un peu plus tard -, nous ne vous donnerons que peu d’indications sur cette dernière.
Très franchement, l’univers totalement illusoire est d’ores et déjà charmeur qu’on se le dise, et il faut savoir bien entendu que l’intrigue tournera globalement entre la relation frère/soeur, soit entre Scarlett et Finn. Il est d’ailleurs intéressant de voir que la fin du titre en elle-même nous a particulièrement surpris c’est un fait, rien que par l’émotion qu’elle procure lorsque nous découvrons la révélation en question. En revanche, et ça c’est bien dommage, on aurait aimé justement que le soft puisse également répondre à certaines questions. Et justement, c’est un peu le soucis du fil rouge du soft : la relation entre Scarlett et Finn est bien exploitée, l’aventure est rafraîchissante, mais il reste néanmoins de grosses zones d’ombre sur certains personnages, et sur l’endroit où nous sommes qui plus est, même si nous nous en doutons un petit peu. On aura néanmoins apprécié ce petit côté énigmatique, avec les divers personnages portant un masque, rendant la situation bizarre, mais diablement appréciable.
D’ailleurs en parlant du scénario, sachez que le soft se dote également de quelques choix de dialogues au cours de votre progression dans Blackwood Crossing. Ainsi, en fonction de ce que vous dira votre frère Finn, vous pourrez répondre de manière sarcastique, autoritaire, douce, colérique etc… Cela permettra donc par conséquent d’entendre la réaction de Finn mais malheureusement, ces choix de dialogues ne sont qu’anecdotiques. Pourquoi ? Tout simplement car ces derniers n’influencent en aucun cas l’histoire du soft, pas même la fin. Car, effectivement, il n’y a qu’une seule fin dans le soft. C’est vraiment regrettable, dans la mesure où il aurait été préférable d’approfondir ce système, pour pourquoi pas proposer plusieurs embranchements pour le final. Hélas, il n’en est rien…
Cela dit, Blackwood Crossing a néanmoins le courage de nous présenter un level-design, ainsi qu’une direction artistique agréable à l’œil. En fait, d’ores et déjà, les décors proposent un peu de variétés, mais également un univers totalement onirique et surréaliste qui arrive à nous enchanter dès les premières minutes. En revanche, il est regrettable que la construction des niveaux nous fait peut-être visiter un peu trop souvent l’intérieur du train, ou encore la fameuse cabane de Finn, bien que d’autres décors un peu plus travaillés seront de la partie. Pour le reste sinon, l’aspect purement artistique fait globalement plaisir à voir, et nous a paru qui plus est assez inspiré. On sent tout de même que ce background a lui aussi été bien travaillé c’est un fait, mais nous lui reprocherons certainement de ne pas avoir été poussé à l’extrême, comme au niveau de l’histoire où il aurait fallu approfondir certaines choses au niveau des autres protagonistes, comme sur la fin qui nous laisse clairement sur notre faim, malgré un révélation relativement intéressante.
Un jeu d’aventure narratif, où le rythme est en dent de scie !
Quand il a été annoncé, les développeurs ont clairement insisté sur le fait que le soft sera un jeu d’aventure narratif, et cela se ressent incontestablement. En effet, la première chose qui vous sera demandée dans le soft sera tout simplement d’avancer à travers les différents décors que ce soit de la simple cabane de Finn, en passant par le train que vous parcourrez assez souvent. Ce qui est original dans le gameplay de Blackwood Crossing, c’est que vous devrez à certains moments parler aux divers personnages dans l’ordre, afin de pouvoir avancer dans l’intrigue. En clair, il suffira d’écouter ce que le protagoniste a à dire, puis de trouver à quelle personne ce dernier parlait et ainsi de suite pour pouvoir avancer plus loin dans votre périple mélancolique. Cette idée est en soi assez sympathique et rafraîchissante dans l’idée, mais il n’y a pas que cela pour varier le tout dans sa jouabilité.
Effectivement, Blackwood Crossing mélange également des petites phases d’énigmes très, très légères. De passer un passage en feu, en passant par utiliser divers objets que vous ramasserez dans votre inventaire pour pouvoir les placer là où il faut, votre cerveau devra un tout petit peu réfléchir. Le titre a du coup bel et bien un inventaire en temps réel, mais qui a parfois un peu de mal à répondre, et dont on aurait aimé à la limite que ce dernier ait une interface pour plus de praticité. En sus, il y aura également l’utilisation dans ces énigmes du feu et de l’ombre, pour pouvoir une fois de plus progresser dans le titre. En somme, nous n’allons pas tout vous énumérer mais entre les choix de dialogues certes légers, les quelques petites phases où il faudra un peu réfléchir – mais attention ça reste très léger, jeu narratif oblige – et l’utilisation du feu de l’ombre quand on vous le demande, c’est clairement très varié dans l’esprit, et nous n’arrivons pas vraiment à nous ennuyer et ce, malgré quelques répétitivités dans ce que l’on vous demande autour de ces phases.
Il est vrai que l’on ne s’ennuie pas grâce à sa variété et que le soft – bon, le côté répétitif est un peu présent mais soit -, mais il y a quand même un gros problème que l’on pointe du doigt : c’est un manque de rythme dans le soft. Si à première vue, la narration n’est pas déplaisante, nous avons la désagréable impression par moment que le jeu manque un tout petit peu de rythme, la faute peut-être aux déplacements de notre protagoniste plutôt lents, et surtout un peu rigides. Cela se ressent incontestablement dans la maniabilité et c’est un peu dommage. C’est globalement LE reproche que l’on peut lui faire, comme le fait qu’il y a peut-être quelques petites phases qui se répètent légèrement pour pinailler encore un peu. D’ailleurs, on se demande pourquoi les diverses phases où l’on se sert du feu et de l’ombre n’ont pas été beaucoup plus exploitées ? Car clairement, le tout tombe un peu comme un cheveux dans la soupe, et auraient demandés à être un peu mieux exploitées ! Mais sinon, pour 2h30 de jeu, soit le temps qu’il vous faudra pour terminer Blackwood Crossing, cela ne reste pas une expérience totalement déplaisante non plus, même si on aurait aimé que cela soit un peu plus long, et encore plus fourni sur les diverses phases de gameplay.
Au rayon des petits soucis d’ordre technique dont dispose le soft, il y a également ses chutes de framerate dans le titre. Bien qu’elles ne soient pas non plus très voyantes encore, il faut bien avouer que Blackwood Crossing souffre encore de quelques saccades à certains passages du jeu, mais sans que cela ne ternisse toutefois l’expérience de jeu, c’est juste que cela fait un peu tâche. On notera également des bugs de collisions également puis globalement, le titre n’est pas une bombe graphique, techniquement parlant. On sent des textures quand même un peu vieillottes tout comme son moteur graphique qui est également vieillissant. Cela se voit notamment au niveau des modèles 3D comme des arrières-plans un peu floutés. Heureusement que la direction artistique est là pour adoucir le tout, c’est un fait.
Pour en terminer avec la bande-son de Blackwood Crossing, il s’agit là d’une assez bonne surprise. Les musiques accompagnent bien les divers moments que vous traverserez dans le soft, et il faut bien admettre que la musique de fin arrive à accentuer terriblement l’émotion de la scène finale. Les doublages sont quant à eux en V.O. et d’excellente qualité, même si nous pourrons hélas noter un problème de son sur la toute fin du jeu. Rien de bien gênant qu’on se le dise car sinon, le reste est en soi d’assez bonne facture durant tout le jeu.
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