Quatre ans. Oui, cela fait au moins quatre ans que l’on attends sa venue en Europe, si ce n’est plus si l’on compte les premières images diffusées en 2009. Et après cette longue et interminable attente, le MMORPG coréen arrive chez nous et devance son concurrent direct de cette année : Black Desert Online. Mais après tout ce temps, Blade and Soul pourra t-il combler les joueurs qui l’attendent depuis (bien trop) longtemps ? N’aurait-il pas louper l’opportunité ?
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ToggleEnfin sorti !
S’il y a bien un titre que les amateurs de MMORPG attendent depuis longtemps, c’est bien celui-ci. Annoncé il y déjà un bon moment puis sorti en 2012 sur le territoire coréen uniquement, son univers et sa patte artistique en ont aguiché plus d’un et beaucoup souhaitaient toucher le titre ne seraient-ce que pour ces deux points susnommés.
NCSoft, qui publie et édite le titre – à qui l’on doit notamment Guild Wars 2 et WildStar, a officialisé sa venue occidentale assez tardivement avec une sortie plutôt rapide. Alors que nous apprenons à peine l’été dernier dans la foulée de la Gamescom sa sortie en Europe, des phases de tests et autres bêtas se sont enchaînées, si bien que tout le monde s’est rué dessus. Seulement voilà, et je vais peut-être paraître agressif pour certains, mais est-il concrètement et véritablement sorti en version définitive ?
Alors que nous avions eu le droit à plusieurs phases de bêtas fermées puis ouvertes, Blade and Soul est ainsi disponible et sorti officiellement le 19 janvier dernier, et dans une version qui se devait être « finale ». Et là, on peut clairement insister sur les guillemets. A en croire les nombreuses heures de jeu que nous avons passé à plusieurs dans les contrées que nous offrent le titre, on a du mal à croire que l’on soit dans un jeu sorti et qui n’est pas dans un éventuel accès anticipé tellement les bugs et soucis techniques sont nombreux.
Des temps de chargement assez conséquents, une optimisation qui laisse à désirer et sans oublier les sempiternels et nombreux bugs graphiques et sonores. Pire encore, beaucoup de sous-titres et doublages qui ne suivent pas. N’est-il pas choquant de voir un PNJ vous parler, ses lèvres bouger, les sous-titres apparaître mais aucune voix qui en sort ? Alors soit on a pas de chance et l’on tombe sur les seuls soucis existants, soit le soft sort vraiment dans une version à la limite d’être prête. Ou peut-être que je suis tout simplement un vieux râleur.
Si l’on fait fi, le tableau est magnifique
Si l’amertume se fait bien ressentir dans ces dernières lignes, ce n’est pas pour descendre le titre de NCSoft. Bien au contraire, c’est justement pour le défendre, lui qui a tant de qualités pour sublimer nos attentes de joueurs.
Et force est de constater que la patte artistique fait bien évidemment partie de ces qualités. Si le rendu technique se veut un peu vieillot et que l’on ressent le retard graphique sur la technologie actuelle, le style, lui, n’est pas à dépeindre. Les personnages sont très bien travaillés et tirent vers le « Kawaii » tandis que les paysages et contrées que nous visiterons sont d’une beauté incroyable.
Si l’on fait fi des divers soucis techniques précédemment énoncés – et des mains et pieds de nos personnages souvent bien moches, le tableau est magnifique, si ce n’est somptueux. Et pour cause, c’est Kim Hyung-tae qui est derrière la création artistique et si vous avez joué notamment à la série des MagnaCarta, vous reconnaîtrez très rapidement sa plume, notamment au niveau des courbes de nos personnages. On notera que le tout tourne sous Unreal Engine 3, permettant aux développeurs d’appuyer un peu sur le contraste et la luminosité pour tenter d’attirer le regard et de flatter la rétine.
Des personnages, des histoires, une épopée
Si la patte artistique fait mouche, ce n’est pas la seule particularité que le soft a dans le ventre. Et dès notre arrivée, le ton est donné avec l’outil de création des personnages. Après avoir choisi sa race, on vous propose une multitude d’options, vous permettant de customiser comme bon vous semble votre compagnon.
De la profondeur des yeux à la couleur de cheveux, la taille de votre nez, la longueur de vos mains, votre coupe, votre tour de poitrine… Bref, tout y est. Mais si tous les paramètres y sont présents et permettent une personnalisation complète, notons également que chacune de ces options possèdent un large éventail de choix et vous permet ainsi de créer LE héros qui vous correspond, à quelques pixels prêt peut-être.
Mention spéciale également au fait que si la multitude de possibilités pourraient pousser les joueurs à créer d’immondes choses, ce n’est pas le cas. Même en poussant le vice assez loin avec des paramètres totalement insolites ou bourrés au maximum, les personnages restent étonnement charmants. Et vous aurez beau exagéré, vous arriverez toujours à un résultat parfois excentrique, mais jamais moche.
Au niveau des races, vous aurez le choix entre quatre différentes à savoir :
- Jin : Apparentés le plus aux humains, « Jin » signifie « effort implacable » et ils sont réputés pour leur volonté de fer. Ce sont également les héritiers de la Tortue Noire et il faut bien l’avouer, c’est eux qui ont sans doute le plus la classe.
- Gon : La race la plus imposante physiquement, ils sont principalement véloces pour le combat et les champs de bataille.
- Yun: Race exclusivement féminine, ce sont les représentants du Phénix, empereur des oiseaux. Les Yun suivent les rythmes de la nature et dansent au son des émotions de ses éléments.
- Lyn : Sans doute le coup de cœur de la rédaction, ces petits êtres sont les descendants des Qilins, des animaux légendaires réputés pour leur malice et leur humeur vagabonde.
Chacune de ces races aura le droit à plusieurs classes, parfois restreintes à telle ou telle personnage. Il en existe sept, toute ayant des particularités différentes. On y retrouve ainsi le Maître du sabre, le Destructeur, le Gardien de la nature, le Maître des éléments, le Maître du kung-fu, l’Assassin et la Lame dansante.
Evidemment, on passera sur le fait que chaque classe possédera des attributs qui lui est propre et des compétences différentes, fait évident pour tout joueur de RPG.
Un système de combat original, fluide et aérien
On enchaîne sur un autre point fort de Blade and Soul, son système de combat. Si celui-ci est peut-être davantage sujet à controverse, notamment par un manque de nervosité dans certaines phases, on ne pourra lui reprocher sa prise de risques et son originalité : fini le trio légendaire tank/heal/dps, ici, tout le monde compte sur ses capacités pour gérer efficacement son assaillant.
Il faudra alors connaître ses forces et faiblesses parce qu’ici, il n’est pas question d’attendre le sort de soin. Vous devrez anticiper et prévoir pour attaquer au bon moment, vous défendre lorsque cela est nécessaire ou contrer, contre-attaquer ou mettre à terre votre ennemi à l’instant propice.
Chaque combat nous propulse comme dans un film d’arts martiaux ou d’une production de John Woo. Notre personnage pourra aussi bien attraper votre adversaire, le tacler, l’enchaîner grâce à divers combos mais l’un des plus grands intérêts de ce système de combat, c’est sans aucun doute sa particularité de pouvoir frapper vos ennemis dans les airs. Une qualité indéniable et il est vraiment kiffant de pouvoir enchaîner son ennemi tout en restant plusieurs instants dans les airs. Dommage que le tout soit un peu mou. L’agilité et les mouvements sont de ce fait mis en avant et se ressent à travers chacun de nos échanges de coups.
Les compétences seront liées aux touches habituelles, de 1-4, clic droit, clic gauche et diverses lettres de vos claviers et se rapproche du gameplay habituel que l’on a du côté de Aion ou Tera. Mais l’on retrouve également quelques références aux jeux de combats comme Street Fighter avec des combos et compétences utilisables de temps à autres et qui pourront être utilisées tactiquement pour maximiser les dégâts et prendre un avantage certain sur votre ennemi.
World of Arena
Ce qui me connaissent savent que je suis principalement un joueur PvP. Après avoir été gladiateur et multi-duellistes sur World of Warcraft, force est de constater que je n’ai jamais réellement retrouvé de plaisir dans d’autres MMORPG, soit parce qu’il était trop axé PvE, soit parce que les mécaniques n’étaient pas assez poussées.
Cela faisait un moment justement que je n’avais pas pris autant de plaisir à parcourir un tel jeu où l’on pouvait s’amuser autant en JcJ. Sans pour autant être imposé, vous pourrez porter un costume pour définir votre faction et ainsi vous faire aborder par les joueurs adverses. Mais il est également vraiment plaisant de sentir que les compétences priment sur le stuff équipé.
Ici, qu’on se le dise, Blade and Soul est clairement axé sur les combats Joueur contre Joueur et l’on se retrouve avec des classes équilibrées et une avancée qui nous pousse à nous tourner vers les combats contre les autres, au détriment de l’histoire principale.
Parce que avouons-le, le titre de NCSoft délaisse la partie JcE avec des quêtes sympathiques mais sans véritable profondeur. Les donjons sont également plutôt discrets et si le tout reste bien ficelé, cela reste un peu pauvre et en retrait face à ce que nous propose le MMO du côté PvP. On se retrouve avec un système de quêtes proches de celui de Guild Wars 2 sans aucune originalité et particularité spécifique.
Si l’on retrouve aucune spécificité du côté PvE, parcourir les donjons a cependant quelque chose de spéciale si l’on se retourne du côté du gameplay. Alors que l’on peut mentionner les très belles cinématiques entre certaines phases de votre avancée ou avant un boss, notons que la réussite du donjon se fera avant tout selon vos compétences. N’oubliez pas, ici, il n’est pas question de tank ou de heal, et vous devrez ainsi survivre pour terminer l’instance. Vous ne pouvez compter que sur vos et les talents de vos compagnons.
Mais justement, pour avancer et déterminer les meilleures stratégies en combat, on ne peut passer à côté de son arbre de talents et des différentes techniques de chacune de nos classes. Et qu’on se le dise, le système est vraiment touffu. On se retrouve avec des dizaines de combinaisons possibles, toutes aussi intéressantes les unes que les autres et les spécialistes pourront tenter de dénicher le meilleur parcours possible.
Les développeurs nous proposent également trois cheminements possibles selon votre style de jeu, l’un plutôt axé PvP, l’autre PvE tandis que le dernier vous permettra d’avoir le meilleur arbre de talent pour les instances. Une idée toute bête mais qui prend tout son sens pour les néophytes qui pourraient être confrontés à la complicité et à l’ampleur des compétences.
On retrouvera également un des points forts que l’on a du côté de Final Fantasy XIV ou WildStar avec un système d’événements aléatoires où un ennemi plus ou moins puissant peut surgir à différents spots du monde ouvert, vous permettant de gagner des récompenses en assiégeant votre ennemi avec des joueurs rencontrés au hasard.
Un peu maigre, tu devrais manger un peu toi
Autre particularité intéressante du titre, c’est son monde ouvert et plus précisément, son exploration. Si chaque secteur de la carte aura sa propre ambiance, on se perdrait presque à vouloir tout explorer tant il est intéressant de parcourir les vastes contrées que nous offrent le jeu.
Au détriment de la nervosité et de l’action, vos phases d’exploration vous accorderont une certaine liberté étant donné que vous pouvez sauter assez haut, glisser de manière gracieuse sur l’eau, rebondir sur les murs et j’en passe. C’est sans constat, la verticalité que nous offre le soft est sans appel, on pourra ainsi s’élancer dans les airs façon Tigre et Dragon et se déplacer a vraiment quelque chose de jouissif. Et histoire d’enfoncer le clou, la bande-son est magistrale et colle particulièrement bien à vos séances découvertes de l’univers.
Niveau contenu, s’il y bien des choses que l’on pourrait encore détailler comme la fusion, les différentes régions à parcourir, il y a bien quelque chose que l’on regrette : c’est son manque par rapport à la version coréenne. On se retrouve avec pas mal de choses en moins et bien que les développeurs nous promettent du contenu à venir régulièrement, ils devraient déjà se concentrer sur les divers soucis et bugs présents.
On notera également que le MMORPG est disponible dans sa version free-to-play et vous n’avez donc pas à débourser pour jouer au titre. Cependant, comme tout modèle économique, si vous souhaitez profiter du titre à sa juste valeur, il faudra passer par la case achat, celle-ci n’étant pas trop axée sur le pay-to-win (bien que la boutique semble loin d’être finalisée).
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