Bleak Sword DX est une version mise à jour du jeu mobile sorti en 2019, développé par More8Bit et édité par Devolver Digital. Disponible depuis le 8 juin, le soft embarque du contenu supplémentaire pour l’occasion. Derrière un son esthétique simpliste se cache un jeu d’action aussi efficace qu’implacable, embrassant pleinement ses influences venues de la dark fantasy pour l’univers, des Souls de Hidetaka Miyazaki pour la partie combat.
Condition de test : Nous avons joué sur PC via Steam et avec une manette PS4. Il faut compter plus ou moins 4 heures pour terminer le jeu une première fois en normal. Bien que cela dépende de vos talents. La durée de vie peut facilement s’étendre grâce aux deux modes de jeu présents et les paliers de difficulté.
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ToggleLa Voie des ombres
Gare à vous qui mettez les pieds dans la dizaine de dioramas divers et variés qui vous attendent dans Bleak Sword DX. Derrière cette apparence visuelle dépassée, ne comptant que des pixels, du noir, du blanc et des teintes de rouges qui se feront de plus en plus présentes au fil du périple, se cache un monde brutal.
Cruel même. Un monde de dark fantasy où les batailles sont rudes. Et qui, au fur et à mesure que vous viendrez à bout des dix niveaux composant la dizaine de mondes de Bleak Sword DX, dévoilera ses plus sombres menaces. Le soft de More8Bit impressionne par sa simplicité. Moins sur la narration, mais ce n’est ici qu’un détail.
Les limitations imposées par le choix d’une direction artistique aussi minimaliste ont permis aux équipes de redoubler d’inventivité pour créer leur univers. Si le contexte narratif proposé n’a que peu d’intérêt et aurait peut-être mérité un peu plus de présence à notre goût, Bleak Sword réussit quand même à nous embarquer.
Le soft sait offrir des environnements reconnaissables et variés. Capable de dépayser, à son échelle attention, avec peu de moyen. La structure du level design n’est d’ailleurs jamais complexe, mais est suffisamment habile pour tirer parti des carrés de jeu restreints. Une performance bien exécutée.
The Dark Ages
On peut toujours trouver certains moments plus dispensables que d’autres, sauf que cela semble laisser le temps nécessaire à la progression des joueurs et joueuses, nous y reviendrons. Ce travail sur la construction des dioramas que sont les niveaux passe par des agencements de structures, physiques comme élémentaires, différents.
Ainsi que des mondes avec une ambiance visuelle unique, comme ça se faisait déjà à l’époque de l’arcade. Un soin que l’on retrouve sur les trois seules couleurs en jeu, et qui parviennent là aussi à affiner les environnements, tout en transposant une ambiance. On sent d’ailleurs la cohérence de tout ça en parcourant les dioramas.
Comme dit plus haut, par la présence plus marquée du rouge, entre autres, au fil de l’aventure, on sent aussi que le challenge se corse et prend de l’ampleur. Sans parler des monstruosités qui attendent de croiser notre route. Petit à petit on s’enfonce, bercer par des musiques d’une redoutable efficacité.
Les compositions musicales de Jim Guthrie sont totalement dans le ton et nous motivent dans l’adversité. Bleak Sword DX ne paye pas de mine mais arrive à imposer une véritable ambiance. A défaut de plus habilement exposer son lore et sa narration, bien que les objectifs de développement n’étaient clairement pas là.
De sang et d’ombres
More8Bit ne s’est pas privé pour reprendre des mécaniques bien connues des Souls. Pour les combats forcément, mais on pense aussi à l’exigence demandée et le sentiment de satisfaction qui peut découler une fois une épreuve validée. Alors que le premier essai laissait planer le doute quant à vos talents.
Loin d’être insurmontable, grâce notamment à une prise de niveau augmentant les statistiques d’attaque et de défense, ainsi que des objets et/ou boosts pouvant être glanés sur le terrain, le jeu ne vous épargnera pas pour autant. L’apprentissage obligera à rejoindre sa tombe plusieurs fois, tout en suscitant un désir ardent de vengeance en vous.
Comme chez FromSoftware, nous avons des commandes simples et efficaces, avec un contre au bouclier, une attaque à l’épée qui consomme de l’endurance et l’esquive. Ajoutez une attaque chargée et vous êtes parés pour l’action. Le but étant de venir à bout des dioramas dans lesquels vous devez éliminer les vagues ennemis. Prenez soin de votre santé, vous en récupérez.
Il faudra apprendre à reconnaître les patterns adverses. Parfois, des éléments du décor pourront infliger des dégâts, à vous comme aux ennemis, il faut savoir en tirer partie. C’est important de bien appréhender son environnement car les monstres n’hésiteront pas à se montrer vicieux. Bien que la lisibilité soit bonne, certains rusés n’hésiteront pas à attaquer dissimulés.
Ascension
En fonction des situations, l’action n’est pas toujours lisible comme espéré. Cela peut conduire à des morts prématurées, d’autant plus que la réponse des inputs laisse à désirer. Le timing est primordial et, malgré des feedbacks percutants et un sound design fonctionnel, une latence de se type peut porter préjudice.
Pas suffisamment pour gâcher l’expérience cela dit. On prend plaisir à réussir un niveau puis à enchaîner les suivants. Il va sans dire qu’il faut prioriser l’esquive, très permissive. En faisant monter progressivement la complexité des situations, on progresse vite, de surcroît quand sortir du champ de bataille les pieds devant n’est pas punitif.
L’échec ne fait que perdre son exp et ses équipements actuels. De plus, en cas de victoire sur la seconde tentative, vous récupérer tout. Chacun des mondes se termine sur un combat de boss plus ou moins marquant, mais avec de bonnes réussites. La tension est là, et on profite de chara design vraiment convaincants, apportant toujours plus de poids à l’atmosphère générale.
Bleak Sword DX ajoute deux modes. Du boss rush, un classique toujours appréciable dans un jeu de ce type. Qui plus est quand les boss sont les meilleurs moments de l’aventure. Et le mode arène. Il s’agit ni plus ni moins que d’un moyen de se battre, encore et encore, sans fin programmée. Si ce n’est votre mort.
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