Ninja Theory, le studio à l’origine des titres comme le remake de Devil May Cry ou même Hellblade Senua’s Sacrifice s’essaye au monde du jeu multijoueur. En effet, cette annonce était pour le moins surprenante venant d’un studio ayant pour habitude de développer des jeux entièrement solo avec un fort caractère narratif. C’est le premier titre à sortir des fourneaux de Ninja Theory depuis le rachat par Microsoft, celui-ci était par ailleurs un projet développé bien avant cette annonce.
Seulement, si on peut bien reprocher une chose à Bleeding Edge dans un premier temps, c’est tout simplement le manque de communication autour de sa sortie. Ce qui est bien dommage pour un jeu entièrement multijoueur qui se doit rapidement de trouver son public avant de prendre le risque de couler dans l’oubli le plus total.
Conditions de test: Le test a été réalisé sur PC et Xbox One durant plus d’une vingtaine d’heures, sans compter nos différentes sessions de jeu sur les phases de test précédant la sortie officielle du titre.
Sommaire
ToggleUn titre coloré qui risque de finir dans l’ombre
Bleeding Edge n’a jamais été vraiment mis sur le devant de la scène depuis son annonce. En effet, que ce soit en matière de publicité ou d’occupation au sein des différents salons, le titre de Ninja Theory n’a jamais vraiment brillé d’un point marketing. Et pourtant quel dommage quand on voit le cachet visuel que propose le titre et la curiosité qu’il aurait pu soulever chez certains joueurs. Avec un éditeur comme Microsoft c’est tout de même étrange, surtout quand le constructeur est en pleine campagne de rachat de studio afin de pouvoir proposer un maximum d’exclu.
En parlant d’exclusivité, Bleeding Edge n’en est pas forcément une puisque le titre est disponible bien évidemment sur Xbox et PC, mais aussi sur Steam. Un indice quant à la bonne volonté de l’éditeur à vouloir proposer ses titres sur un maximum de plateforme. L’avantage qui plus est, c’est que les joueurs ayant acheté le jeu sur la plateforme de Valve pourront tout de même jouer avec les joueurs Xbox et Microsoft Store.
Le jeu est donc bel et bien crossplateforme mais il bénéficie aussi de la technologie Play Anywhere pouvant ainsi permettre de reprendre son profil via n’importe quelle machine. Techniquement le jeu aligne toutes les planètes, aussi bien sur le confort de jeu que sur la qualité intrinsèque du titre. Les serveurs répondent présents, la recherche de matchmaking se fait en un clin d’œil et le titre se veut précis sur l’ensemble de ses actions.
Malheureusement, le titre semble avoir comme un caillou dans la chaussure. Bleeding Edge est en soi un titre avec de grandes qualités, mais pour s’en rendre compte il va falloir s’y essayer. On rappelle donc que le jeu est entièrement multijoueur et que l’on le veuille ou non, sa réussite dépendra en grande partie de sa communauté et de l’implication de ses joueurs.
Octogone avec des rôles et des règles
Le studio de développement a décidé de s’inspirer grandement de l’univers des MOBA avec un univers plutôt bien foutu. Personne ne pourra dire le contraire, les personnages de Bleeding Edge disposent d’un design franchement réussi. Chacun trouvera rapidement son combattant préféré que ce soit pour son esthétique ou son design. La particularité de cette nouvelle licence, c’est que l’ensemble des combats se feront au corps-à-corps uniquement, une idée plutôt originale pour le genre et qui finalement fait mouche. On a le droit à des combats en 4 contre 4 extrêmement nerveux et pourtant tout autant stratégiques.
Si vous pensez qu’il faut simplement foncer tête baissée dans le tas, vous avez tout faux et vous allez rapidement le comprendre. Dans chaque équipe, il est conseillé de partir avec un Tank, deux DPS et un Soutien. Même si le titre ne force personne à respecter cette composition, il ne cessera de vous le rappeler et vous comprendrez rapidement que sans soutien vous courez au suicide collectif par exemple.
Vous l’avez compris, Bleeding Edge est avant tout un jeu d’équipe et on ne saura que vous déconseiller d’y entrer seul. En effet, en solitaire il est possible que vous vous fassiez rouler dessus à chaque partie, rien de mieux pour se dégoûter du jeu. Alors qu’en équipe et avec un peu de communication, Bleeding Edge vous dévoile tout son charme. Il offre une véritable sensation de réussite en cas de victoire, car chaque partie peut être éprouvante.
L’avantage c’est qu’au-delà du fait que le jeu d’équipe soit l’un des ingrédients essentiels à la victoire, le titre laisse tout de même une marge de progression satisfaisante aux joueurs voulant laisser exprimer leur skill.
Combattre avec style !
Chaque personnage offre un gameplay totalement différent des autres, bien qu’il soit plus ou moins tous au corps-à-corps, chacun dispose de compétences originales. Certains DPS seront par exemple amenés à rentrer dans le tas pouvant rapidement prendre des décisions pour s’extirper ou donner le coup de grâce, tandis que d’autres auront la possibilité de faire du contrôle de zone. Il en est de même pour les Soutiens avec Miko qui devra absolument faire du corps-à-corps avec la possibilité de geler un ennemi, en comparaison de Zerocool qui lui aura un apport de soin bien plus important en mono-cible et pouvant rester à l’écart du combat.
Les combinaisons entre chaque personnage sont assez incroyables et cela permettra de sans cesse renouveler l’expérience de jeu en cherchant à s’adapter au mieux à l’ennemi. À cela on ajoute la possibilité de booster son combattant avec des mods, qui permet tout de même d’offrir de nombreuses autres façons de jouer avec un même héros.
Là où le bât blesse, c’est dans l’épaisseur des contenus. Bleeding Edge ne dispose que de très peu d’arènes et de seulement deux modes de jeu. Après quelques heures de jeu, on a rapidement fait le tour de ce que peut proposer le titre. Il faudra donc se reposer seulement sur ce que peut offrir la profondeur des combats et le plaisir pris en équipe.
On regrettera tout de même l’absence d’un mode classé pour renouveler l’expérience et donner aux joueurs un sentiment de progression supplémentaire. Certes l’obtention de récompense est déjà une motivation, mais un système de classement n’aurait pas fait de mal. À noter que le titre ne contient aucune microtransaction et tous les éléments sont déblocables avec la monnaie directement gagnée en jeu.
Malgré un univers déjanté, une bande-son comme on les aime et des combats dynamiques, il est difficile de croire que le jeu aura un avenir à long terme. Un modèle économique en free-to-play aurait sûrement été plus en adéquation de nos jours pour un titre comme celui-ci ne proposant uniquement du multijoueur avec si peu de contenu.
Cet article peut contenir des liens affiliés