Cyanide n’a pas été le premier studio à travailler sur un jeu Blood Bowl. En effet une première adaptation vidéoludique a vu le jour en 1995. Mais pour trouver l’origine de la série c’est dans l’univers de Games Workshop qu’il faudra remonter, avec un premier jeu de plateau en 1987. Le concept est plutôt original, il s’agit de faire un jeu de sport, le football américain en l’occurrence, en y ajoutant les races, et le coté jeu de stratégie de la franchise phare, Warhammer.
Un mélange, certes étrange sur le papier, mais diablement addictif et profond. Une réussite commerciale et qui a toujours de nombreux adeptes au jour d’aujourd’hui, avec pas moins de trois éditions faisant de nombreuses mises à jour des règles. Si l’avant-propos est aussi long c’est pour bien vous faire comprendre que les règles n’ont rien de simple, et le premier Blood Bowl sorti par Cyanide pouvait être déroutant pour ses règles plus que peu compréhensives pour le joueur, en tout cas celui n’ayant aucune connaissance du jeu d’origine.
Ce qui frappe en premier quand on lance la campagne de Blood Bowl 2 c’est le long prologue sous forme de tutoriel. Bien que fastidieux et interminable pour les habitués, celui-ci explique, de manière très simple, les différentes options disponibles aux joueurs. Ainsi vous apprendrez progressivement les déplacements et les esquives, pour ensuite enchaîner sur le corps à corps avec le blocage, les blitz et les turn-over. Le tout est en plus légèrement mis en scène et assez libre pour ne pas s’ennuyer.
Chaque équipe aura ses forces et ses faiblesses : Ainsi, alors que les elfes sont bons en passe et en esquive, les orques et le chaos seront plus forts au corps à corps tandis que les humains sont, comme d’habitude, moyens en tout. Au total, on comptera huit races, toutes bien différentes, dont une nouvelle avec les Brétonniens, des chevaliers comme ceux de la table ronde d’Arthur. Un regret par rapport au première opus.
Jeu tactique de sport ou de combat ?
La but du jeu est évidemment de prendre possession du ballon, d’arriver jusqu’à la ligne de fond du terrain adverse, le tout, sans se faire massacrer par l’équipe d’en face. La tuerie et la brutalité des matches, soutenues par les races guerrières de Warhammer, vont souvent rendre le terrain sous des airs d’arène de gladiateurs, et bien souvent la partie tournera au bain de sang. Evidemment, l’ensemble est entièrement basé sur les lancers de dés et les capacités que vos personnages gagnent à leur montée en niveau.
L’interface est d’ailleurs beaucoup plus claire que dans le premier essai du studio de développement. On voit tout de suite à combien de dés les affrontements se joueront, le nombre de cases où l’on peut se déplacer, le pourcentage de réussite aux éventuelles esquives à réaliser. En laissant le pointeur sur un personnage, on aura un visuel de la fiche du joueur, nous indiquant son nom, ses statistiques et ses compétences. Une vraie réussite qui était clairement l’un des principaux reproches à l’encontre de son aîné.
Un système de blessures est aussi de la partie : La recrue blessée est évidemment évacuée du terrain pour le match, ce qui n’est pas le cas lors d’un K.O., où le joueur a une chance de revenir à chaque remise en jeu. Chaque blessure peut avoir des complications plus graves, allant de l’absence au prochain match jusqu’à la mort définitive de la victime. Et ici, pas de résurrection, la punition peut frapper n’importe quand, il suffit d’un mauvais lancé de dés ou d’un coup en trop.
Gérer une équipe de Blood Bowl, ça vous tente ?
Parce que oui, il est aussi question de gestion dans ce jeu. Que ce soit dans la campagne ou dans une ligue personnalisée, avec une équipe préconstruite ou une création de votre part, le plaisir est bien entendu de suivre votre propre team, de ses faibles débuts, où les finances seront rudes et le moindre remplaçant sera hors de prix, jusqu’au firmament de la gloire avec une brochette de joueurs façonné avec soin.
L’argent vous servira à plein de choses utiles. Que ce soit pour le remplacement d’un mort ou la location d’un joueur d’élite, très souvent bien supérieur à vos propres troupes, votre magot sera le nerf de la guerre. Vous pourrez également vous offrir des atouts tels que la possibilité de relancer les dés lors d’un tour, de vous payer les services d’un apothicaire – seul soigneur du jeu, ou de soudoyer l’arbitre. Et tout cet or, c’est à la sueur de vos victoires qu’il faudra le gagner.
Coté réalisation; on est dans le bon sans être dans l’excellence avec par exemple, des textures assez peu détaillées sur certains joueurs et autres petits reproches visuels. Malgré ces quelques faiblesses techniques le jeu tourne très bien, et le style de la franchise est suffisamment particulier pour les faire oublier. Mention spécial aux animations en gros plan, pouvant être désactivées dans les options, qui renforce le suspens de certaines actions et retranscrivent bien la violence des coups.
Pour finir, la partie sonore du titre s’en sort très bien. Les thèmes musicaux collent bien à l’ambiance de la franchise et les commentateurs sont une nouvelle fois, vraiment excellents. Ils bénéficient de plus d’une très bonne version française même si,comme tout jeu de sport qui se respecte, ils finissent par se répéter à la longue.
Cyanide nous livre ici une copie propre de sa vision du Blood Bowl. Enfin simple d’accès pour les néophytes, il possède une interface de bien meilleure facture que celle du premier opus – et heureusement, et garde la profondeur du jeu de plateau d’origine. Plutôt joli et addictif, que ce soit en solo ou en multijoueur, il est soutenu par une bande son et des voix parfaitement dans le thème. Les équipes sont variées et équilibrées et la création de ligue personnalisée pourra vous tenir en haleine pendant de très longues heures. En définitif, Blood Bowl 2 est clairement une bonne surprise et a su perfectionner et corriger les erreurs du passé pour nous proposer une aventure incroyable et drôlement jouissive.
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