L’un des paliers du Kickstarter qui avait ramené pas moins de 5 545 991$ était la sortie d’un prequel à Bloodstained sous la forme du Castlevania original sur NES. Un peu dans la veine de ce qu’avait proposé Shovel Knight, l’idée est de proposer une aventure au feeling NES impeccable et de retrouver ce qui faisait tout le sel des premiers épisodes de la légendaire série. Bloostained : Curse of the Moon a donc plus à faire que singer les titres des différents épisodes pour convaincre.
Souffle dans le HDD
Le premier pari de Bloodstained : Curse of the Moon est rempli haut la main et ce dès les premières secondes du jeu. Nous sommes ici face à un rétrotrip NES parfaitement légitime, si bien qu’on a presque le réflexe de chercher la cartouche avant de relancer le jeu. Tout est fait pour avoir l’impression de jouer sur NES, et à ma connaissance il n’y a pratiquement aucun jeu qui est parvenu à un tel degré d’authenticité. Le code couleur est le même que dans le premier Castlevania, l’interface et la technique qui se permet carrément quelques bugs d’affichage digne de l’époque finissent de vendre le bouzin. Là où le jeu fait bien plus fort qu’à l’époque, c’est avec ses boss gargantuesques qui bénéficient de sprites absolument superbes, joliment animés et très originaux dans leur design. C’est d’ailleurs un compliment que l’on peut faire à l’ensemble des héros également, tous uniques et très réussis sur l’aspect visuel.
En revanche on ne peut pas en dire autant pour la bande-son du jeu. Si l’effet authentique est bien présent dans les bruitages et les sonorités, ce sont bien les compositions qui peinent à convaincre. Rarement inspirées, les quelques morceaux qui sortent du lot ne permettent pas d’élever l’ensemble et souffrent de la comparaison avec les Castlevania. Pourtant quelques grands noms sont présents tels que Michiru Yamane (compositrice historique à qui l’on doit notamment la fabuleuse OST de Symphony of the Night) ou encore le brillant Jake Kaufman (derrière les musiques de Shantae ou Shovel Knight), difficile à comprendre. L’autre bémol est à mettre sur le compte du scénario, pour un prequel on pouvait s’attendre à un peu plus que le trop peu d’éléments que nous fournit le jeu. Outre un peu de background sur le quatuor de héros et une fin secrète qui cache une petite révélation, il ne faut pas s’attendre à voir une grosse mise en place de l’univers.
Les quatre fantastiques
Ce qui s’applique à l’apparence s’applique aussi à la prise en main du jeu, l’impression d’être sur NES est épatante lorsque l’on joue à Bloodstained : Curse of the Moon. Dès les premiers déplacements de notre personnage on retrouve cette rigidité dans les mouvements ainsi que le très court délai pour dégainer son arme avant de pouvoir attaquer. Attention ici je ne parle pas de rigidité comme quelque chose de péjoratif, mais bien comme faisant intégralement partie de l’expérience originale Castlevania. Les néophytes risquent donc d’être un peu décontenancés et vont avoir un peu de mal à se faire au timing des attaques ou à l’impossibilité de quitter des escaliers en sautant directement. En revanche, la bonne nouvelle c’est qu’on peut sauter sur les escaliers, 2018 mesdames et messieurs. Le jeu a de toute façon pensé aux nouveaux joueurs en proposant un mode casual avec des vies infinies, des checkpoints plus généreux et pas de knockback lorsque l’on prend un coup.
Les puristes pourront compter sur un mode vétéran un poil plus retors mais qui ne devrait pas les mettre trop dans le dur. En effet ce Curse of the Moon est très loin de la difficulté de ses modèles, même en mode Nightmare que l’on débloque après avoir fini le jeu une première fois. Le challenge reste tout à fait acceptable mais on mourra plus souvent sur des knockback qui nous font tomber dans des trous que sur les combats de boss. Ces derniers sont d’ailleurs vraiment très réussis et tous différents, on aurait simplement apprécié un poil plus de lisibilité sur certains patterns. Le titre est de toute façon simplifié par sa nature permettant de switcher à la volée entre les 4 héros, et donc de rallonger sa barre de vie. Attention cela dit, si le moindre d’entre eux meurt c’est retour au dernier checkpoint, ça vaut donc le coup d’en garder un sous le coude pour encaisser certaines attaques.
Nos quatre héros sont tous très différents, chacun dispose de sa propre barre de vie, son attaque standard et ses armes secondaires uniques ainsi que des déplacements qu’il ne partage avec personne ou presque. Par exemple, Miriam peut glisser sur le sol, a la plus grande allonge grâce à son fouet et saute beaucoup plus haut que n’importe qui alors que Zangetsu a bien plus de points de vie et se déplace plus vite. On passe l’essentiel du temps avec le personnage que l’on trouvera le plus efficace dans un maximum de situations mais le jeu parvient à donner envie de passer régulièrement de l’un à l’autre et pas seulement par nécessité. D’ailleurs le new game + est l’occasion de découvrir de nouveaux embranchements dans les niveaux inaccessibles lors de notre premier passage. Le titre se plie en une grosse heure de jeu mais bénéficie donc d’une bonne rejouabilité.
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