Tout juste après la simulation florale Garden Life: A Cozy Simulator, Botany Manor nous entraine dans la botanique. Développé par Balloon Studios dont c’est la toute première production, le soft est un puzzle-game focalisé sur la recherche de diverses espèces de fleurs dans l’Angleterre de 1890, soit en pleine époque victorienne. Et il n’y a pas à dire, Botany Manor est aussi reposant qu’envoûtant.
Conditions de test : Nous avons terminé Botany Manor en 3h de jeu, en allant assez vite sur la résolution des divers puzzles. Le titre a été testé sur PC avec 32Go de RAM, une RTX 3070 et un i5-12400 (2.50 GHz).
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ToggleUne aventure florale touchante et accrocheuse
Avec sa petite esthétique qui nous ferait presque penser au très sympathique The Unfinished Swan (avec plus de couleurs), Botany Manor débute dans une serre. Le titre prend place en 1890 lors de l’époque victorienne, et vous permet d’endosser le rôle d’Arabella Greene, botaniste à la retraite. Notre protagoniste travaille accessoirement sur son livre de botanique se nommant « Flore Oubliée ». C’est ainsi que votre personnage, dans son immense manoir, va devoir percer tous les secrets d’éclosion des diverses plantes, et ainsi parvenir à terminer son bouquin pour, pourquoi pas, se faire une renommée par la suite.
Même si le titre ne dispose à aucun moment de dialogue, cela n’empêche pas la trame du jeu d’être des plus réussies. Avec un lore qui prend de l’épaisseur avec les notes laissées çà et là, nous arrivons facilement à nous imprégner de cette époque où l’égalité homme/femme était inexistante.
De plus, le parcours d’Arabella dépeint dans les nombreuses notes laissées est captivant, jusqu’à un final en définitive très touchant. Tout ceci montre par ailleurs toute la force de caractère de notre protagoniste. Comme quoi, un jeu sans dialogue et soumis à interprétation peut se révéler efficace, et Botany Manor nous le démontre d’une fort belle manière.
En supplément de son histoire terriblement prenante, la direction artistique de Botany Manor est elle aussi merveilleuse. Le côté très coloré du soft couplé à son habillage atypique offre finalement une ambiance graphique des plus reposantes. Même cet aspect à mi-chemin entre le cel-shading et le cartoon apporte un cachet vraiment charmeur à la production de Balloon Studio, rendant les décors assez riches visuellement. Tout a été soigné sur cette partie artistique, qui arrive directement à nous taper dans l’œil.
De l’ingéniosité au détriment du classicisme
Botany Manor opte pour une vue FPS classique mais efficace à la sauce puzzle game. Pour aider Arabella Greene à terminer son bouquin, vous devrez dans chaque chapitre, sur les cinq disponibles, trouver un moyen de faire éclore la graine de chaque espèce de fleur dans un pot, et par la suite aller à la loge pour y dénicher une nouvelle clé ou nouvelle lettre. Vous l’aurez compris, le premier petit point un peu dérangeant dans le soft sera sa boucle de gameplay qui aura tendance à se répéter un peu au sein du schéma de progression.
Cependant, Botany Manor arrive à annihiler rapidement cette impression par le biais des divers puzzles à résoudre, variés et très malins. Il faudra systématiquement fouiller chaque recoin du manoir et de ses alentours pour trouver d’abord le sachet de graines de la fleur en question. Par la suite, il faudra évidemment se frayer un chemin afin de faire en sorte que ces graines se développent dans le pot de fleurs. Tout ceci se fera de manière générale via des puzzles très grisants à résoudre, forçant le joueur à utiliser sa matière grise et à faire preuve de pragmatisme. Ces fameuses énigmes disposent d’ailleurs d’une difficulté plutôt accessible, sont plutôt logiques dans leur résolution, et brillent toutes par leur ingéniosité tout en se renouvelant.
Qui plus est, la production de Balloon Studios met la lecture des notes laissées au service du gameplay. Si certaines servent clairement pour le lore du jeu, les autres mises à disposition un peu partout dans chaque pièce du manoir ou en dehors, vont grandement vous aider à comprendre les mécanismes à utiliser pour parvenir à résoudre les puzzles. Ce sera en général par le biais de petites phrases ou mots-clés que vous finirez par comprendre toute la subtilité du puzzle. De plus, les reproductions de l’environnement à effectuer pour faire éclore les fleurs sont clairement astucieuses.
Pour aussi vous aider à résoudre les énigmes, un système d’indices s’invite à la fête, bien qu’il ne nous ait pas semblé si utile. Si l’addition des indices sur la fleur que vous voulez faire éclore est sympathique au premier abord, force est de constater que ceci ne sera finalement que facultatif. Pour ne rien arranger, ces indices n’aident pas tant que ça. C’est l’autre petit point noir, avec également ces quelques allers-retours qui peuvent parfois être agaçants, même si cela reste néanmoins digeste. Néanmoins, le bouquin que l’on construit au fil du jeu représente un côté ludique non négligeable, et vous en apprendra plus sur les différentes fleurs que vous venez de faire éclore.
Aussi chill dans sa technique que son atmosphère
Graphiquement, Botany Manor sublime aussi le côté artistique. Pour un premier jeu, Balloon Studios nous propose ici une aventure totalement soignée graphiquement avec des textures propres, et surtout des effets visuels qui en mettent quand même plein la vue. A aucun moment nous n’avons vu un quelconque écueil dans le jeu, qui dispose en plus d’une optimisation sans le moindre accroc. Pour un petit jeu indépendant, force est d’admettre que Botany Manor a mis le paquet, et cette patte graphique qui joue sur la vibe poétique et touchante fait son petit effet. Nous pourrions juste chipoter en abordant les rares bugs d’affichage ou graphiques mais dans l’ensemble, Balloon Studios maîtrise son sujet.
Pour la partie sonore, le titre dispose d’une aura particulièrement chill et efficace. Outre le fait que le jeu est dénué de doublages, Botany Manor puise sa force dans une puissance sonore via les musiques, qui ne sont pas prise de tête, et prônant des mélodies très reposantes et relaxantes. Il n’y a pas à dire, le titre a bien choisi sa soundtrack pour nous transporter dans cet univers qui va vous faire certainement aimer la botanique une fois l’aventure terminée.
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