Brigador fait partie de ces petits jeux développés par de petites équipes avec des moyens relativement limités. En l’occurrence, il s’agit ici d’un petit studio sans prétention, nommé Stellar Jockeys, et qui s’est acharné pendant cinq bonnes années sur son bébé. Sorti le 2 juin dernier sur Steam, nous vous proposons enfin le test de ce jeu d’action au style rétro-futuriste, disponible uniquement sur PC. Alors, faut-il faire un détour par Solo Nobre ?
Votre mission, si vous l’acceptez…
Pour commencer, précisons tout d’abord que Brigador est un jeu d’action stratégique en vue isométrique et proposant de prendre le contrôle de nombreux méchas afin de parvenir à ses fins. L’histoire est on ne peut plus simple puisqu’elle tiendrait sur un timbre-poste, sachant qu’elle constitue un simple prétexte pour tout détruire sur votre passage lors des missions : Suite à l’assassinat du tyran de Solo Nobre, des groupes armés créent le chaos. Vous cherchez alors à vous échapper de la planète en vous rendant dans l’espace. Mais tout ceci coûte de l’argent, alors vous serez chargés d’en gagner en réalisant des missions qui sont au nombre de 21. Pour cela vous serez donc aux commandes de méchas tous plus dévastateurs les uns que les autres.
Chaque mission possède un objectif différent et vous serez souvent chargés d’éliminer des cibles avant de pouvoir réussir un niveau. L’intérêt du titre est surtout sa dimension stratégique qui permet de tirer parti d’un environnement entièrement destructible. Vous pouvez donc très bien choisir de détruire les bâtiments pour vous déplacer avec plus de facilité ou alors en tirer profit afin de vous cacher et vous protéger des assauts ennemis qui seront nombreux. Néanmoins, la prudence est de mise sachant que certains éléments de décors peuvent exploser, comme les stations essence. Ceci peut s’avérer être un avantage stratégique comme une faiblesse, selon si vous vous trouvez à proximité ou pas. L’environnement prend donc une place importante dans le titre, avec également la possibilité de vous ravitailler en munitions dans les niveaux, soit en éliminant des ennemis, soit en vous dirigeant vers les bâtiments faisant office de réserves de munitions. Les ennemis vaincus lâchent également du ravitaillement afin de régénérer l’armure de votre méchas, ce qui est primordial pour la survie.
Chacune des missions peut s’accomplir avec quatre méchas différents, dont le total est bien plus élevé dans l’ensemble du jeu, et qui ont chacun leur capacité propre. Ainsi, l’un aura une orientation offensive tandis qu’un autre sera plus disposé à réaliser ses objectifs en ayant recours à la discrétion. Ceci nous montre l’une des richesses du jeu, puisque chacun des véhicules possède un tir principal, un tir secondaire ainsi qu’une compétence. Ces capacités sont propres à chaque machine et s’avèrent être suffisamment variées les unes par rapport aux autres, amenant une véritable variété au titre.
Brigador présente une histoire simple mais propose un contenu suffisant pour occuper un petit moment les amateurs du genre.
De fait, si vous terminez une mission avec un des méchas proposé, vous pourrez aussi la faire avec trois autres. Et si l’on aurait pu trouver le jeu un peu court, le fait de pouvoir terminer les missions avec des méchas différents pousse à tenter chacune d’elle de différentes manières, puisqu’il faut bien savoir qu’en choisissant l’une ou l’autre machine, la façon de procéder ne sera pas la même. Un méchas orienté infiltration et qui dispose d’une petite barre de vie ne pourra pas jouer les bourrins comme d’autres appareils pourraient le faire.
De plus, en dehors de la campagne, vous avez également droit à un mode libre permettant d’effectuer les mêmes missions que dans le mode campagne, tout en ayant la possibilité de personnaliser complètement la partie, sans être confrontés aux restrictions que vous pouviez trouver dans ce premier mode de jeu. Même si ce n’est pas la folie en terme de possibilités, la durée de vie s’en trouve relativement augmentée, ce qui est plutôt plaisant. Maintenant, il faut que ce type de jeu plaise pour avoir envie de le creuser au maximum.
Dans ce titre, même si les types de véhicules sont variés (machines sur roues, bipèdes, volantes…), le gameplay reste, dans les grandes lignes, relativement identique avec chaque véhicule, c’est-à-dire que vous contrôlez indépendamment la direction de vos déplacements et votre ligne de visée pour toutes les machines, comme c’est le cas dans un FPS. Comme pour tous les jeux de ce type offrant une vue isométrique, il faut aimer ce genre de contrôles. Ces derniers font par ailleurs la particularité du titre, aussi bien dans les bons que dans les mauvais côtés.
Un jeu difficile mais artistiquement réussi
Effectivement, avoir la possibilité de se déplacer dans la direction opposée à celle où l’on tire est plutôt plaisante au premier abord et permet de nombreuses libertés et possibilités, mais dans un jeu de cette difficulté, cela peut être un frein pour de nombreux joueurs. Il faut en effet tenir compte de nombreux paramètres, et si les premières missions sont plutôt simples et permettent de se familiariser doucement avec son environnement ainsi qu’avec les possibilités offertes, il faudra rapidement faire preuve de prudence pour ne pas se faire éliminer en moins de temps qu’il ne faut pour dire « Solo Nobre ». Le plus gros challenge est surtout d’être à la fois attentif où l’on tire, tout en restant mobile pour ne pas être une cible facile, et enfin, surveiller la direction de nos déplacements.
Le système de visée, lui, se présente sous la forme d’un rayon montrant la trajectoire de vos tirs. Ce dernier manque un peu de précision, notamment parce qu’il est compliqué de distinguer clairement votre viseur dans certaines situations. Pour le cas des armes explosives avec une grande déflagration, cela ne pose pas de problèmes particuliers, mais dans le cas d’un véhicule disposant d’armes de précision, il est nettement plus compliqué de viser juste. N’oublions pas non plus qu’une alerte peut être déclenchée dans le cas où l’on fait un peu trop de grabuge, ce qui implique d’ameuter tous les ennemis de la zone, qui se feront un plaisir de vous atomiser rapidement. Ainsi, lorsque les ennemis viennent un par un, la visée ne pose pas de problèmes particuliers, mais quand vous êtes assaillis de toute part, c’est une autre paire de manches…
Brigador est une expérience attirante artistiquement réussie mais avec une difficulté assez relevée.
Tout ceci amène au problème de la difficulté. Le titre ne présente en rien une tâche impossible, mais il aura tôt fait de décourager les non-initiés qui pourront se sentir un peu dépassés par certaines missions et par l’agressivité extrême de nombreux ennemis. C’est certes le lot de nombreux jeux, mais il est dommage qu’il n’y ait aucun ajustement possible de la difficulté, particulièrement pour un petit jeu qui ne peut pas vraiment se permettre de faire dans l’élitisme.
Néanmoins, c’est également du côté artistique que Brigador vient tirer son épingle du jeu. Le travail effectué par cette équipe de quatre personnes au niveau graphique est une réussite, les amateurs de styles rétro-futuriste seront ravis ! Les architectures sont inspirées, les méchas sont variés et l’univers est original. Les cartes ne manquent pas d’animations puisque, malgré le chaos qui règne, on peut encore y voir pas mal de vie, rendant l’univers assez crédible. La bande son est également l’un des points forts du jeu. La musique électronique proposée par Makeup And Vanity Set, compositeur du titre, colle parfaitement à l’univers dystopique dépeint dans Brigador. Celle-ci s’avérera même assez plaisante à écouter en dehors du jeu !
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