Officialisé début 2019, Bright Memory Infinite, le reboot du projet expérimental Bright Memory, a su attirer l’attention des joueurs et des joueuses grâce à une démonstration technique particulièrement convaincante lors du tout premier Inside Xbox dédié à la next-gen. Développé par une seule personne entourée d’une équipe restreinte au sein de FYQD-Studio et avec le soutien de l’éditeur asiatique Playism, cette production chinoise très intrigante est-elle à la hauteur des attentes qu’elle suscite depuis l’an dernier ? Réponse dans ce test.
Conditions de test : Test réalisé à la manette sur un PC possédant une mémoire vive de 16 Go de RAM et équipé d’un processeur Intel Core i5-9400F (2,9 GHz) et d’une NVIDIA GeForce RTX 2060 (6 Go). La build Review du jeu a tourné en 1080p dans la configuration graphique la plus élevée (ray-tracing désactivé, DLSS activé) pendant 6h, temps nécessaire pour terminer le jeu deux fois en difficulté « Violent », l’équivalent du mode Normal du titre. Cet article est garanti sans spoilers.
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ToggleUne narration chaotique
Prenant place dans un contexte futuriste au début de l’année 2036, Bright Memory Infinite nous place dans la peau de Shelia Tan, une jeune femme membre du SRO, une organisation spécialisée dans les recherches scientifiques touchant au domaine du surnaturel.
En vacances pendant le Nouvel An chinois, elle reçoit un appel du directeur Chen l’informant qu’un phénomène météorologique anormal est en train de se produire à environ vingt kilomètres de sa position. Chargée d’enquêter dessus, elle part en reconnaissance sur place mais, bien entendu, rien ne va se passer comme prévu et son moyen de transport se crashe.
Confrontée à un environnement chaotique ainsi qu’à des forces militaires dirigées par le général Lin et d’étranges ennemis qui semblent venir d’une autre dimension, l’héroïne doit progresser dans ce milieu hostile en enchaînant les phases de combats et de plateformes la majeure partie du temps (exit les énigmes de Bright Memory). Son objectif : mettre un terme à ce cataclysme tout en terrassant les nombreux adversaires qu’elle croisera sur sa route.
Proposant un pitch de base accrocheur sur le papier, le FPS souffre malheureusement d’une narration extrêmement nébuleuse du début à la fin à tel point qu’on se demande si FYQD-Studio a cherché ne serait-ce qu’un minimum à lui donner le moindre sens. Et n’espérez pas trouver certaines réponses à vos questions via une petite encyclopédie accessible depuis les menus ou dans des documents à récupérer pendant la partie, il n’y a rien de tout cela.
Même en relançant une run en « New Game + » (oui il y en a un même si le jeu ne vous le dit pas !), nous sommes toujours incapables de comprendre ce que les développeurs ont voulu nous raconter précisément dans leur scénario. Et le pire, c’est que, lorsque les crédits de fin apparaissent à l’écran, nous avons la désagréable impression de n’avoir joué qu’au premier acte d’un script qui aurait pu et dû être bien plus long et travaillé.
Se bouclant en à peine trois heures de jeu, l’histoire est donc traitée de manière expéditive et l’écriture des rares personnages qui y sont intégrés frôle l’inexistence. Le bestiaire, en revanche, s’avère assez varié pour une production à la durée de vie aussi courte.
Quant à la mise en scène, elle est simpliste mais réussie malgré le cruel manque d’expressivité faciale de Shelia et du général Lin, la présence de quelques plans de caméra un peu trop serrés ainsi que certaines animations de mort plus théâtrales que naturelles.
Un gameplay nerveux et plaisant
A défaut de nous proposer une narration attrayante, Bright Memory Infinite parvient à nous offrir un gameplay dynamique et efficace. Bien aidé par un sound design et une bande-son renforçant agréablement la dimension grisante des affrontements, il mélange habilement des mécaniques issues des genres FPS et beat them up sans être révolutionnaire dans sa conception.
Peu importe les armes à notre disposition (fusil d’assaut, fusil à pompe, Lumi-lame, Exo-bras…), on prend du plaisir à terrasser nos assaillants de différentes façons même si le côté sanglant des éliminations ne plaira pas à tout le monde.
Shelia peut également esquiver, contrer tout en renvoyant les attaques adverses avec un bon timing et surtout utiliser plusieurs compétences améliorant l’efficacité de ses munitions spéciales (obus téléguidés, bombes à fragmentation, grenades incendiaires et adhésives) et mettant à profit sa Lumi-lame et son Exo-bras via les touches Y et LB de la manette.
Pour débloquer ces aptitudes, il suffit de récupérer des reliques et reliquaires en tuant vos adversaires, détruisant des caisses en bois ou tout bêtement en observant le sol. Et, autant vous le dire tout de suite, vous passerez rarement à côté de ces éléments puisque la progression est linéaire au sens strict du terme. Un cloisonnement forcé assez frustrant d’autant plus lorsqu’on se heurte à des murs invisibles en voulant passer par des endroits qui paraissent accessibles.
Sachez aussi que, contrairement à ce que plusieurs trailers pouvaient peut-être laisser penser, l’usage du grappin est entièrement scripté. De plus, nous avons remarqué de rares imprécisions dans le système de parkour ainsi que dans certaines phases de plateformes.
Enfin, notez que l’IA oppose un challenge satisfaisant dans l’ensemble malgré quelques moments d’égarement. Son comportement n’a rien de très extraordinaire mais elle pourra vous faire mal si vous la prenez un peu trop à la légère.
Une petite claque graphique ?
Terminons ce tour d’horizon de Bright Memory Infinite en abordant le point sur lequel il fait sensation depuis plus d’un an : l’aspect technique.
Bonne nouvelle, le FPS affiche un rendu visuel aussi abouti, détaillé et fluide que celui montré dans les différents trailers. Même si nous étions cantonné à une résolution 1080p et que le ray-tracing était désactivé, l’ambiance chaotique imaginée par FYQD-Studio se ressent constamment.
Arpenter les différentes zones qui puisent leurs inspirations dans des lieux réels de Chine, comme le pont du vent et de la pluie de Chengyang ou encore le village Miao de Xijiang Qianhu, est un plaisir pour les yeux. C’est très joli et il s’agit d’une véritable prouesse pour une si petite équipe. Autant dire que si vous avez le matériel nécessaire pour en profiter à fond et en 4K, il n’est pas impossible que vous preniez une petite claque graphique.
Cependant, les développeurs n’ont malheureusement pas fourni tous les efforts nécessaires pour peaufiner leur production à 100 %. Malgré un PC de test capable de faire tourner le titre dans d’excellentes conditions, de rares chutes de framerate et quelques bugs divers et variés sont légèrement venus ternir notre expérience de jeu. C’est dommage.
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