Deux ans, c’est le nombre d’années qu’il aura fallu attendre avant de retrouver la licence Bus Simulator. En effet, la franchise n’était plus revenue depuis Bus Simulator 16. D’ailleurs, ce dernier volet avait connu un retour très mitigé de la presse. Du coup, Bus Simulator 18 fait-il beaucoup mieux que son prédécesseur ?
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ToggleUn mode carrière trop simpliste
Pour commencer, il n’y a pas de quoi se prendre le choux quand il s’agit de commencer une partie. Effectivement, vous aurez un mode carrière, où vous devrez gérer votre entreprise de bus, avec du multijoueur en coopération. Et on va commencer par ce fameux mode, finalement pas aussi palpitant que cela puisse paraître. Après avoir créé votre propre personnage avec un outil de personnalisation ultra limité au possible, vous aurez des objectifs à accomplir. Vous devrez créer vos itinéraires pour les futurs trajets de vos bus, acheter un bus, ou encore embaucher des conducteurs.
Après un didacticiel bien expliqué en l’état, votre objectif sera tout simplement à terme, de développer votre entreprise fraîchement créée. Le gros premier problème auquel on se heurte assez vite malheureusement, c’est le manque de profondeur flagrant de ce mode de jeu. On se retrouvera systématiquement à faire à chaque fois la même chose. Vous devrez créer un itinéraire et effectuer le trajet, faire en sorte d’atteindre un pourcentage de rentabilité, générer du revenu avec les trajets, et j’en passe.
L’aspect gestion n’évolue jamais, à notre grand dam. Il n’y a par exemple aucun événement négatif au cours de notre partie, ou encore aucune possibilité d’installer des infrastructures. Il est d’autant plus frustrant que l’on ne puisse pas gérer non plus la réparation de nos bus par exemple…
Répétitif et sous-exploité
Vous l’aurez compris, le déception est grande en y jouant, et l’ennui vous gagnera assez vite. Ce que vous ferez à chaque fois dans Bus Simulator 18, ce sera de faire inlassablement les mêmes trajets que vous aurez créés – ou des nouveaux – récupérer des revenus, et s’en servir par la suite pour embaucher des conducteurs ou acheter des bus, pour ainsi générer des recettes. Honnêtement, c’est tout ce que l’on fera dans le soft.
D’ailleurs, le challenge est totalement inexistant tout le long du jeu, et on finira assez vite par lâcher l’affaire pour y revenir bien plus tard. Très franchement, cette progression ultra répétitive casse les bases de ce mode carrière pourtant solides, et qui demandent juste à être peaufinées. Au moins, l’interface restera cependant claire et limpide, et on s’y retrouvera de façon intuitive, c’est déjà ça.
En sus, on aura soit dit en passant un mode multijoueur en coopération. Les serveurs sont étonnamment bien remplis sur les dernières parties que nous avons pu faire. Concernant ce mode multijoueur, il n’est finalement qu’assez dispensable. Il ne s’agira-là que de faire quelques missions en coopération dans trois modes de jeu, dont l’un vous force à devenir l’assistant du chauffeur de bus, pour contrôler les billets des passants notamment.
Car oui, et c’est l’un des autres aspect réalistes du jeu, vous pouvez avoir des fraudeurs dans votre bus, ou encore des trouble-fêtes écoutant de la musique forte dans le bus. Vous pourrez aussi ramasser certains déchets que les passants ont laissés à l’intérieur de votre car, ou encore des affaires que certaines personnes ont oubliées afin de leur ramener. Cet aspect là renforce le réalisme, mais ces trois éléments reviennent bien trop souvent à notre goût. Mais bref, au-delà du fait qu’il soit sympathique de jouer avec un ami en ligne, l’ennui se fera également vite sentir dans ce multijoueur plus que dispensable. Vous y jouerez certainement un petit moment, avant de lâcher l’affaire très vite.
Chauffeur de bus jusqu’au bout de l’ennui
Stillalive Studios a vraiment fait de gros efforts afin de rendre Bus Simulator 18 le plus réaliste possible. D’ores et déjà et premier point positif, le soft se dote de bus avec les marques officielles. C’est un aspect qui renforce clairement l’immersion, comme le cockpit de nos différents cars plutôt bien foutus. Tout est fait pour que l’on se plonge dans la peau d’un chauffeur de bus. Effectivement, on nous propose même plusieurs paramétrages avant de commencer notre trajet à bord de notre bus.
On peut activer la caisse pour encaisser les clients voulant prendre un ticket – que vous désactiverez vite car cela devient vite pénible, ou encore activer la conduite simple ou réaliste. De plus, on a la possibilité d’activer des événements aléatoires comme les jours fériés qui augmenteront logiquement le nombre de passagers qui attendront devant un arrêt de bus.
Sinon, comment ça se passe une fois en jeu ? Tout simplement, vous devrez systématiquement emmener à bon port votre superbe bolide d’arrêt en arrêt, jusqu’à arriver au terminus de la ligne. D’ailleurs, sachez que vous n’êtes pas obligé de ramener par la suite votre bus au dépôt, soit la tâche la plus ennuyeuse au monde. On apprécie de ce fait tout cet aspect paramétrable, qui fera sûrement plaisir aux joueurs.
La conduite dans le soft est par ailleurs immersive, et on prend un plaisir certain à conduire notre bus en premier lieu. On ressent bien la lourdeur du véhicule à chaque virage, et le tout se joue vachement bien au clavier, comme à la manette. A noter qu’il est aussi possible d’y jouer avec un volant, mais nous n’avons pas pu tester avec cet accessoire, car nous n’en avons pas eu un sous la main. On pourra au passage tout activer entre les portes du bus, les clignotants, les essuie-glaces, la radio, ou encore le limiteur de vitesse, rien qu’avec notre clavier ou directement à la souris.
Pas mal de petits soucis
Malheureusement, il y a malgré tout des défauts plutôt gênants dans le soft, et ils sont nombreux. La conduite peut parfois avoir quelques ratés et faire partir le bus dans tous les sens, mais il y a aussi ce système de pénalités. En gros, dès que vous frottez un trottoir avec une roue de votre bus, que vous écrasez malencontreusement un piéton, que vous percutez un élément du décor ou bien un véhicule, vous serez pénalisés. Et évidemment, de fil en aiguille, vous allez forcément perdre de l’argent sur le résultat final de votre trajet.
Le souci, c’est que ce système de pénalités est parfois complètement bugué, et on aura de quoi pester à chaque fois que l’on se fera flasher de façon random par un radar, ou que l’on frottera notre roue sur un trottoir alors que techniquement, ce n’est pas le cas. Il y a un manque d’équilibrage certain, et c’est tout ce système qui est à revoir. Au rayon des défauts, il y aura également son système de progression fort inutile.
En effet, à chaque fin de trajet vous gagnez de l’expérience et en augmentant de niveau, vous obtenez quelques éléments cosmétiques pour votre bus notamment. Du coup, cela ne reste finalement qu’assez peu utile, et aurait dû être repensé, car ce système était déjà présent sur Bus Simulator 16.
En plus d’une map qui manque globalement de vie malgré les nombreuses voitures que l’on croise, que vaut finalement l’I.A. du soft ? Elle peut faire vraiment de bonnes choses à certains moments, mais être aussi complètement débile à la fois. En voulant rendre les trajets trop réalistes, les développeurs se loupent avec des véhicules qui mettent parfois des plombes avant de se décider à avancer, et ce n’est certainement pas un coup de klaxon qui va les aider à avancer…
On peut même trouver parfois quelques passants qui tournent un peu sur eux-mêmes, ou qui semblent complètement perdus… Vous l’aurez compris, la réactivité n’est pas le maître mot dans cette mouture 2018 de Bus Simulator…
Une amélioration visuelle et sonore significative
Graphiquement, on ne pourra certainement pas dire que Sillalive Studios n’a pas fait de gros efforts. Le titre s’offre désormais l’Unreal Engine 4 au niveau du moteur graphique, et les effets sont déjà bien meilleurs que son aîné. On a droit pour le coup à de beaux effets de lumières et d’ombres, suivi d’une distance d’affichage plutôt correcte.
Par contre, on sent que les développeurs ne maîtrisent pas encore leur sujet. En effet, en plus de quelques pertes de FPS fréquentes et pas forcément agréables, on se tape des animations de voitures, de passants, et même des bus totalement saccadées à mort…
Même le rendu des effets météorologiques – qui n’apportent d’ailleurs rien au gameplay, a le don de ne pas être très impressionnant, surtout qu’il manque la neige… On rajoute à cela des bugs d’affichage, un moteur physique à la rue et une absence de localisation des dégâts, qui n’aide pas trop au réalisme… Très franchement, même si le moteur graphique tient déjà un peu la route, ce n’est pas encore ça.
Surtout que la variété au niveau des paysages et des piétons est clairement limitée, et il faudra également retravailler ce point… En somme, l’upgrade graphique est rafraîchissant mais techniquement, c’est toujours pas vraiment flatteur en soi. Cela dit, on peut néanmoins retrouver un intérieur des bus soigné et fidèle, mais avec parfois une proportion qui laisse à désirer.
Sinon, à quoi avons-nous droit dans ce Bus Simulator 18 à propos de son sound design ? Si l’on excepte une traduction plutôt grossière qui fait peine à voir, les doublages s’en tirent bien. Le mixage sonore n’est pas dégueulasse, mais il devient rapidement agaçant d’entendre toutes les 5 minutes les mêmes répliques ou jérémiades des divers passagers…
Les bruitages des bus sont en revanche un peu plus convaincants que chez son prédécesseur au niveau des klaxons, ou des bruits de moteur par exemple. Il y a de l’amélioration, et nous les encourageons vivement à mettre les bouchées doubles pour proposer quelque chose d’encore plus solide sur le prochain volet.
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