Bus Simulator est une licence que l’on avait presque oubliée, surtout après un Bus Simulator 18 passable. Trois ans plus tard, Bus Simulator 21 pointe le bout de son nez, et va ainsi tenter de faire mieux que son prédécesseur. Qu’on se le dise, très peu d’informations ont circulés à son sujet avant même sa sortie le 7 septembre dernier sur PC, PS4 et Xbox One. Cela dit, force est de constater que curieusement, cette version 2021 des autrichiens de StillAlive Studios semble avoir fait des prouesses extraordinaires. Bien entendu, il n’empêche que le titre traîne encore les nombreux défauts du précédent volet comme un vulgaire boulet.
Conditions de test : Nous avons joué au mode solo de Bus Simulator 21 durant huit heures, ce qui était largement suffisant pour découvrir toutes les possibilités qu’il a à offrir, dont ses deux cartes. Ensuite, nous avons un peu navigué sur les serveurs en ligne du soft afin de tester son mode multijoueur. Le titre a été testé sur PC majoritairement à la manette et en combinant le tout au clavier. Le titre tournait sur 16Go de ram, une GTX 1070 et un i5 cadencé à 3.8 Ghz.
Sommaire
ToggleDirection les USA et l’Europe !
Contrairement à son prédécesseur, Bus Simulator 21 propose deux cartes bien distinctes. La première n’est autre qu’Angel Shores, qui se déroule carrément aux USA. Quant à la seconde, il s’agit plus ou moins de la map de Bus Simulator 18 avec Seaside Valley, située donc dans un village d’Europe centrale. Bienheureusement, cette dernière n’est déblocable que bien plus tard, une fois que vous avez bien avancé sur Angel Shores.
D’ores et déjà, force est d’admettre que le bébé de StillAlive Studios a fait des efforts en proposant une nouvelle carte ouverte totalement inédite, et doté de paysages plus variés et transpirant l’Amérique. Des montagnes, en passant par des îles paradisiaques voire des quartiers typés Chinatown, Bus Simulator 21 ne manque pas de diversités sur les panoramas. De plus, les deux cartes en question fourmillent un peu plus de piétons et voitures, donnant ainsi beaucoup plus de vie à ces environnements par rapport à Bus Simulator 18.
Bien entendu, l’environnement sonore restera très lambda et peu intéressant. Cependant, il bénéficiera au moins de doublages en VO honnêtes, bien qu’assez plats et ultra répétitifs dans les dialogues. On pourra en revanche remarquer que le titre semble avoir beaucoup d’autodérision sur certaines lignes de dialogue, ce qui est déjà ça de pris.
Pour le reste, et au-delà de ces deux cartes qui restent assez gigantesques et pouvant ainsi favoriser une durée de vie assez conséquente voire pratiquement infinie, le titre s’est grandement amélioré sur l’éditeur de personnages. Trop simpliste et rudimentaire dans la mouture 2018, il est ici relativement complet avec beaucoup plus de choix dans les modèles de protagonistes, la tête, les cheveux voire l’habillement de votre individu. L’effort est donc présent de ce côté-là et au moins, vous n’aurez pas souvent le même personnage que les autres joueurs en ligne.
Plus libre, et avec des améliorations qui vont dans le bon sens
Une fois lâché sur la carte et après un didacticiel bien expliqué histoire de ne pas se perdre, on remarque que Bus Simulator 21 a déjà changé sa formule. Désormais, tout l’aspect gestion est directement imbriqué avec la map ouverte, via un menu qui est pour le coup retravaillé. Vous y retrouverez dans un premier temps la carte et les itinéraires. Assez anecdotiques chez son prédécesseur, les itinéraires sont désormais beaucoup plus profonds qu’il n’y parait.
En effet, il se n’agira plus de créer un itinéraire à la va vite et y assigner votre bus. Grosso modo, il est désormais possible de confectionner des itinéraires de bus équilibré, avec un système d’offre et de demande, représenté en violet et bleu. Et le but sera de faire un itinéraire équilibré afin de gagner beaucoup plus d’argent lors de votre jour de paye. Il existe évidemment un système traditionnel de création d’itinéraires, mais aussi basé sur les heures de pointes. En somme, le fait d’avoir approfondi les itinéraires de bus est une pure bonne idée, et oblige le joueur à réfléchir avant de les créer.
Viens ensuite l’ajout d’un journal de quêtes. Autrefois inexistant sur Bus Simulator 18, ce journal de quêtes regroupe désormais les missions primaires, mais aussi secondaires. De manière générale, ces dernières s’affichent directement sur les arrêts de bus, et vous donne la possibilité de gagner des récompenses comme de nouvelles couleurs pour votre bus, ou des autocollants. C’est donc une manière chouette de récompenser le joueur, même si les quêtes restent très répétitives sur la longueur car le schéma sera toujours le même à savoir relier tels itinéraires d’une ville à une autre, ou encore acheter un nouveau type de bus via le concessionnaire affiché sur la carte, et j’en passe. Notez au passage que le soft bénéficie de véhicules officiels come VOLVO ou Blue Bird.
Test Bus Simulator 18 – Le come back de la simulation de bus ultime !
Les bonnes idées sont là, mais les limites se font vite ressentir. Toutefois, le garage est bel et bien de retour dans l’interface de Bus Simulator 21, avec de petits changements agréables. Accessible directement via la map ouverte ou directement sur l’interface du jeu, le garage permet de customiser votre bus. Il est possible de modifier son look ou son intérieur via un large nombre de choix qui seront déblocables en jouant. Cerise sur le gâteau, il est maintenant possible de mettre des publicités sur les bus, et ainsi générer des revenus supplémentaires.
Décidément, les divers ajouts par petites touches sont très agréables ce qui embelli le système de jeu, et sa progression. Si chacune des courses dans le précédent volet vous faisait gagner de l’argent, la donne change sur Bus Simulator 21. Les bonus et malus effectués lors de vos divers itinéraires parcourus vous font désormais remplir une jauge. Une fois celle-ci remplie vous gagnez un rang, et vous obtenez à ce moment-là votre paye. Le système de progression est ainsi plus clair et fluide dans son ensemble, donnant une once de fun et de satisfaction chez le joueur.
Le réalisme accessible ?
Dans la conduite et sa difficulté globale, sachez également que Bus Simulator 21 est accessible pour tous. C’est carrément le point de vue des développeurs sur cet épisode, tant les options de personnalisation sont hyper complets. De la conduite en passant par les nombreux événements voire l’interface, la difficulté est modulable à tout moment. C’est ce qui fait indéniablement sa force, et permet au titre d’être accessible à tous les types de joueurs via quatre niveaux de difficulté proposé dès le début du jeu, et ensuite modifiable plus tard.
En revanche, au niveau de la conduite du bus, le soft doit encore s’améliorer. Si la conduite en mode simplifié et réaliste est très loin d’être mauvaise, elle n’est absolument pas parfaite pour autant. Si la sensation de lourdeur du véhiculé est justifiée, l’impression d’imprécision dans les virages est discutable, comme la manipulation du véhicule, parfois étrange. Il s’agit là de l’un des points qui fait tiquer, et peut assez vite devenir frustrant. Cependant, le lot de consolation sera une interface du véhicule assez bien ficelée pour effectuer diverses actions sur votre bolide.
Dans les autres points négatifs gênants, il y aura fatalement la localisation des dégâts et la physique. Ce n’était pas le point fort de Bus Simulator 18, et c’est toujours pas le cas sur cette mouture 2021. La localisation des dégâts est effectivement toujours inexistante tout en frisant le ridicule, et la physique des diverses voitures est tout juste risible. Au moindre accident, attendez-vous à envoyer valdinguer le bolide comme un vulgaire carton. Pour un jeu qui sort en 2021, il serait peut-être temps d’améliorer tout ça.
Entre features enlevées et divers écueils évitables
Au rayon des fonctionnalités surprenantes qui ont été sucrées, il y a tout d’abord cet aspect faillite. Assez paradoxalement, cela a été purement et simplement enlevé sur cet épisode. Pourtant, nous avions bien regardé si une telle option n’était pas de la partie lors du test, mais il semblerait que ce ne soit pas présent. Une chose pour le coup incompréhensible, dans la mesure où cette fonctionnalité permettait à minima de donner un certain challenge, et de faire attention à deux fois avant d’effectuer des achats, d’embaucher des conducteurs, et j’en passe.
En parlant des conducteurs justement, Bus Simulator 21 a aussi enlevé la possibilité de les embaucher. Désormais à chaque achat de bus, les conducteurs sont hélas assignés automatiquement, et font leur trajet en autonomie totale. Par contre, vous pouvez au moins les remplacer si vous désirez faire le trajet à leur place pour faire monter votre rang, voire contrôler les tickets des passagers, qui peuvent parfois éventuellement frauder.
Tout ceci est donc regrettable, comme la répétitivité du titre dans sa globalité. Il sera clairement dommage de voir des événements un peu trop répétitifs sur les passagers qui écoutent de la musique trop forts, qui s’endorment ou encore qui bloquent les portes du bus. Cette routine devient vite pénible, et heureusement que ceux-ci peuvent être personnalisables dans les menus afin de ne pas être enquiquiné longtemps, comme l’encaissement des tickets que les passagers veulent acheter.
Bien entendu, le titre continue de plus belle avec une IA calamiteuse. Le comportement des piétons comme des automobilistes peuvent parfois devenir agaçants par le fait que ces derniers mettent parfois un temps fou à réagir, voire à être tout aussi bugué que dans Bus Simulator 18. En voulant donner un peu plus de vie aux deux maps ouvertes du soft, les développeurs ont oublié de proposer une IA un peu plus cohérente et réactive. Le système d’amendes fait aussi son retour, tout en étant lui aussi très inégal et avec des pénalités un peu trop aléatoires. Bienheureusement, certaines amendes sont désactivables. Sur pas mal de points, Bus Simulator 21 se cherche encore dans l’équilibre.
Toutefois, on notera quand même un mode multijoueur en coopératif jusqu’à quatre joueurs permettant d’avancer rapidement dans ces maps ouvertes, et surtout de proposer une expérience multijoueur enrichissante et satisfaisante. En effet, vous progresserez plus rapidement qu’en solo car les jours de paye des autres joueurs vous aideront à gagner plus d’argent et vous pourrez même jouer les contrôleurs de tickets, tandis qu’un autre joueur conduira le bus en question. Inévitablement, le mode coop est tout aussi fun que véritablement utile si vous voulez avancer dans le jeu le plus vite possible.
La technique est encore à revoir…
Convenable dans Bus Simulator 18, cette édition 2021 n’est pas réellement convaincante. Le moteur graphique reste hélas le même, avec les bugs en plus. Si le titre tient parfois la route sur les textures, la production de StillAlive Studios est moins flatteur sur les modèles 3D datés, et son aspect graphique global qui n’a que très peu évolué. Il y a de quoi être aussi de marbre face aux nombreux clippings violents sur des voitures ou éléments du décor qui disparaissent et réapparaissent comme par magie en face de vous, ou encore les diverses animations digne d’un C-3PO.
Bus Simulator 21 ne s’arrête pas là sur les problèmes. En sus d’une optimisation moyenne sur PC, il y a également les nombreux murs invisibles qui viennent gâcher le tout. On ne compte pas les arrière-plans qui font parfois de la peine, ou encore certains crashs intempestifs qui peuvent parfois se pointer lorsque vous allez jeter un œil au menu du soft. Décidément, il est temps de changer le moteur graphique qui commence à se faire vieux, même si les effets météorologiques et le cycle jour/nuit font plaisir. Cependant il y a de quoi regretter l’absence de neige, ce qui aurait pu apporter une contrainte intéressante – au passage, la pluie ne change même pas la conduite du bus, ce qui est regrettable -.
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