Dans une période où les jeux narratifs ou « à histoire » ont le vent en poupe, certaines productions souhaitent faire dans la simplicité, ne s’encombrant pas d’une histoire alambiquée pour mieux plonger le joueur dans une aventure où ranger son cerveau au placard et laisser ressortir son instinct primaire de joueur devient le maître-mot. C’est le cas de Butcher, développé et édité par Transhuman Design et sorti sur PC, PS4 et Xbox One. C’est sur ce titre sanglant que vont ici porter nos impressions, avec le test de la version PS4.
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ToggleLa passion du massacre
De l’aveu même des développeurs, Butcher n’est ni plus ni moins qu’un hommage évident aux jeux d’action survitaminés, comme on avait l’habitude d’en voir dans les années 90, à l’image des FPS DOOM ou Quake, qui sont les représentants du genre. Le but de Butcher est donc de nous propulser dans un titre en 2D vue de côté ayant une ambiance et une nervosité similaires à ces licences mythiques. Alors place à la violence à l’état pur, où chaque tir se transforme en feu d’artifices de viscères et de sang !
Ici, il n’est absolument pas question de s’embarrasser d’un scénario poussé puisque l’histoire se résume extrêmement rapidement et le jeu n’en parle que très brièvement, montrant sans ambiguïté qu’il ne s’agit que d’un prétexte pur et simple à la tuerie. Nous sommes un cyborg créé afin d’annihiler toute forme de vie humaine… et c’est tout. Pour remplir cette mission, rien de plus « simple », il faut suivre la méthode infaillible du bon et du mauvais chasseur : quand on voit quelque chose, on tire. Le cyborg doit donc exterminer sans vergogne tout ce qui rentre dans son viseur grâce à un arsenal léger au départ mais qui devient bien fourni au fur et à mesure : tronçonneuse, fusil, mitrailleuse, lance-grenade, lance-flamme, etc. Donc pas de panique, il y a de quoi faire.
On débute alors dans une base spatiale qui fait office de hub et où des portails nous amènent à des mondes différents. Les mondes se débloquent un par un en ayant terminé le premier, puis le deuxième et ainsi de suite. Un monde dispose de quatre niveaux. Chaque niveau est plutôt court et se termine sur le papier en 4-5 minutes lorsqu’on le connaît bien. Parce que oui, les niveaux sont extrêmement rapides à finir mais, en contrepartie, ne vous attendez pas à ne rencontrer aucune résistance. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’au début du jeu on vous indique « Le mode le plus facile est le mode difficile » … le ton est donné.
Une difficulté qui en appelle à nos instincts primaires
Et ce n’est pas peu dire ! Les commandes ont beau répondre au doigt et à l’œil tout en étant extrêmement simples avec la gestion des mouvements, la direction de la visée, une touche action, une touche saut, une touche pour changer d’arme et une pour tirer, ne vous attendez pas à une sinécure. Pour réussir chaque niveau, vous allez mourir… souvent. Le seul moyen de s’en sortir est d’avancer au fur et à mesure tout en mémorisant l’emplacement des ennemis, les meilleures armes à utiliser dans telle ou telle situation ou sur tel ou tel ennemi.
En plus d’être nombreux, les ennemis sont loin d’être des enfants de cœur et leurs réflexes n’ont pas grand-chose à envier à des machines. Chaque fois que vous apparaissez dans leur champ de vision, attendez-vous à vous faire tirer dessus en une fraction de seconde, sans le moindre coup de semonce. De nombreux types d’ennemis sont par ailleurs présents pour vous faire souffrir : des hommes à pieds avec fusils, mitrailleuses, des chiens, des kamikazes, des hommes en jet-pack affublés d’un lance-flammes ou encore d’un énorme disque tranchant au bout d’une chaîne…
Et comme un malheur n’arrive jamais seul, en plus d’être souvent très rapides, vos ennemis tapent dur. En effet, bien qu’il soit possible de récupérer de la vie ainsi que de l’armure dans les niveaux, soit en récupérant des objets ou en tuant des ennemis, les dégâts occasionnés par ces derniers sont conséquents. Il n’est donc pas rare de mourir quasi instantanément pour peu que l’on ne soit pas préparé à une zone. Dans ce cas de figure, une seule et unique solution : arrêter de réfléchir, se concentrer pour laisser parler son instinct de joueur et les réflexes qui vont avec.
Butcher ne vous laisse de toute manière pas le temps de se poser afin d’examiner calmement la situation. Il nous pousse dans nos derniers retranchements, et surtout à faire appel à notre instinct primaire. Plusieurs sentiments se mélangeront alors : Exaltation, satisfaction, frustration, colère. Soyez-en sûrs, le chemin vers la fin de Butcher est court mais intense, et vous passerez sans aucun doute par tous ces stades.
Et si jamais vous ne vous sentez pas capables d’y parvenir, un mode casual est néanmoins disponible, vous offrant plus de vie, de munitions, des ennemis moins dangereux ainsi que tout ce qui va avec. Mais ce mode, on le sent bien, n’a pas été conçu pour ce jeu et le rend beaucoup trop simple compte tenu de la taille des niveaux. Si le jeu se termine en quatre ou cinq heures grand max en difficile, ne comptez pas plus de deux heures en casual… vous êtes prévenus. Peut-être un peu léger pour un jeu actuellement affiché au prix de 9,99€.
Massacres, hémoglobine et tripes à tous les étages
Les différents niveaux, en plus d’être assez courts, sont finalement plutôt simples dans leur conception. Tout est relativement linéaire, on enchaine les couloirs piégés, les ascenseurs, les grandes salles qui font office d’arène et qui ne vous laisseront sortir qu’une fois tous les ennemis réduits en charpie. Rien de très original en somme, même si la petite taille des niveaux permet de les enchainer assez rapidement et donc sans vraiment se lasser. On pourrait également regretter un manque de variété des lieux qui ont tendance à tous se ressembler malgré la présence d’un avant-poste, une base militaire, une jungle, etc.
Et que dire de l’ambiance de Butcher sinon qu’elle remplit relativement bien son contrat ? Le titre vous transporte dans une ambiance cradingue au possible, bien aidée par les tripes de vos ennemis qui s’accrochent aux murs et aux plafonds à chaque de shotgun infligé d’un peu trop près, tout comme le sang qui vient repeindre toutes les surfaces accessibles. On sent également que les développeurs ont souhaité rester raccords au niveau musical, grâce à des compositions électro, métal, industrielles. D’une qualité plutôt correcte, celles-ci sont bien en adéquation avec le reste, surtout avec le design sonore qui met en avant les tirs et nombreux bruits de fonds comme les cris d’agonie de nos ennemis et autres pauvres âmes, synonyme du chaos ambiant.
Autant vous prévenir, c’est une ambiance bien particulière qui ne plaira pas à tout le monde, ou alors à très petite dose dans le sens où tous ces sons tapent très vite sur le système. Donc oui, l’ambiance est cohérente, mais un peu plus de mesure aurait pu être appréciable et aider à ne pas attraper des maux de tête au bout d’une session de jeu un peu trop longue. Le style graphique est lui aussi à attribuer au goût de chacun, bien que nous n’ayons que moyennement apprécié le peu de détails apportés aux personnages qu’on pourrait assimiler à des bouillies de pixels, les ennemis notamment, parfois un peu trop difficiles à distinguer les uns des autres, renforçant certes l’impression de chaos du titre, mais pas forcément dans le meilleur sens possible…
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