Pour bien commencer 2022, quoi de mieux que de revenir sur un titre de 2021 sorti dans une certaine discrétion ? Oui, aujourd’hui nous allons parler de l’une de mes surprises personnelles (c’est rare de me voir parler en je) de l’année dernière : The Caligula Effect 2.
Certes, le titre édité par NIS America arrive après une première itération plutôt mal reçue à travers le monde. C’est donc presque sans pression que Historia Inc. nous présente son nouveau titre pour lequel de nombreuses améliorations ont été faites. Proposer une meilleure histoire et un meilleur gameplay que pour son grand frère, The Caligula Effect, ça n’a rien de bien compliqué, pas vrai ?
D’ailleurs, et choses intéressantes à savoir, il est tout à fait possible de plonger dans ce second opus sans avoir fait le précédent. Certes, certains éléments scénaristiques peuvent être manquants, mais les scénaristes y ont pensé et de nombreux rappels sont proposés lors des dialogues, comblant ainsi les trous possibles pour les nouveaux venus. Ainsi, pas besoin de souffrir de trop pour découvrir cette nouvelle histoire. Mais, en elle-même, que vaut-elle vraiment ?
Un titre intéressant, au scénario prenant
Côté scénaristique, The Caligula Effect 2 prend place cinq ans après les événements du premier titre. Dans ce dernier, une idole du nom de μ avait piégé de nombreux humains dans un monde virtuel du nom de Mobius, dans lequel ils pouvaient vivre une vie merveilleuse, jusqu’à ce qu’un groupe d’adolescents vienne à bout d’elle pour reprendre le contrôle de leur vie. Dans ce second opus, l’histoire se répète puisqu’une idole virtuelle du nom de Regret a piégé, à nouveau, de nombreuses personnes dans un monde du nom de Redo.
Très rapidement, le joueur prend conscience de la situation via plusieurs dialogues avec la fille de μ, χ. Cette dernière, consciente des erreurs de sa mère veut empêcher que cela ne se reproduise. Le héros (ou l’héroïne) se doit alors de rassembler d’autres personnes conscientes (via un réveil de leurs souvenirs terrestres) de la situation afin de venir à bout de Regret et regagner leur monde. Pour cela, ils doivent faire face aux généraux de l’idole, à savoir The Ostinato Musicians. Ces derniers sont des compositeurs qui, grâce à leur musique et le monde créé par Regret, peuvent contrôler l’esprit des gens normaux, non-conscients d’être piégés.
D’emblée, on comprend que le scénario de The Caligula Effect 2 a tout pour être profond. D’ailleurs, ce dernier évolue à un rythme parfait, dans lequel les éléments viennent au bon moment, avec un casting de qualité qui permet d’apprécier les échanges et les combats. Ces échanges permettent également d’en apprendre plus sur les vies passées des personnages, notamment leurs rêves, leurs traumatismes et leurs regrets. C’est alors que nous apprenons que ce monde offre aux piégés le physique dont ils ont toujours rêvé ainsi que l’opportunité d’avoir leur vie « de rêve » dans le monde virtuel.
Dès lors, et un peu à la façon d’un Persona ou de Fate/Extella Link, le joueur peut apprécier moult histoires annexes qui permettent d’en savoir plus sur les alliés du héros. C’est alors aussi l’occasion de les aider de passer outre leurs tramas et de retrouver peu à peu leurs facultés et le contrôle d’eux-même. Des thèmes très matures voient alors le jour, comme le questionnement identitaire ou le sacrifice de soi, ce qui rend le jeu encore plus intéressant.
Une bande-son qui parvient à rythmer l’aventure
Côté gameplay, maintenant, The Caligula Effect 2 propose des combats stratégiques basés sur une ligne du temps. Le joueur choisit les actions de ses personnages et ces derniers les effectuent selon un temps donné, qui prend place en temps réel, en même temps que les mouvements des ennemis. La phase de choix de ces actions se fait d’ailleurs en mode « pause », où les ennemis ne bougent pas. Si cela permet de bien s’organiser, ça a aussi un défaut : les esquives sont bien souvent totalement aléatoires. Par ailleurs, chaque personnage possède ses propres compétences, techniques et une bonne organisation du groupe est alors nécessaire pour affronter les boss dans les meilleures conditions.
Et, pour gagner du temps, le joueur peut aussi décider de déléguer la gestion des autres membres du groupe à l’IA elle-même. Contre les ennemis basiques, c’est un choix assez viable puisque cela permet de gagner du temps. L’IA prend généralement les bonnes décisions. Par contre, face à des ennemis plus haut niveau que l’équipe (ce qui arrive souvent quand on explore les zones à 100 % pour récupérer tous les objets dès la première visite) ou face à un boss, gérer l’équipe par ses propres moyens est nécessaire. Cela permet d’anticiper les soins, d’effectuer des attaques combinées ou d’utiliser une technique spéciale ou de rupture au bon moment. C’est-à-dire, des attaques qui permettent d’annuler celles de l’ennemi, puisque chaque technique a un style (mêlée, distance, etc) et possède donc un contre qui permet de l’annuler.
Dès lors, on peut dire que les combats de base sont assez simples, tandis que les affrontements contre de plus puissants adversaires peuvent proposer une pointe de challenge. Bien entendu, rien à avoir avec d’autres titres voulus délibérément ardus. Chaque combat peut se gagner en une seule tentative pour peu que l’on réfléchisse et tous sont rythmés par une musique électro assez entraînante. Bien que ça ne soit pas mon style musical de prédilection (loin, loin, loin de là), on parvient à s’y acclimater et à prendre du plaisir lorsque la musique se lance.
En outre, The Caligula Effect 2 propose aussi des quêtes annexes. Elles sont divisées en deux groupes : les quêtes de groupe et les quêtes génériques. Pour les secondes, il suffit simplement de trouver un personnage et de lui donner ce qu’il demande. Il peut s’agir d’un mouchoir, du nom d’une personne, ou parfois de choses plus complexes, mais jamais rien de bien compliqué et qui n’apporte absolument RIEN au jeu ou à son univers. Les autres, cependant, proposent un peu plus de challenge et d’intérêt. Il s’agit de quêtes où le joueur rencontre des groupes de personnages qui font face à un problème et pour qui il va falloir effectuer plusieurs petites quêtes afin d’en voir le bout. On pense notamment à la quête des délinquants ou celle des hôtesses de restaurant. Celles-ci proposent alors une profondeur plus importante de l’univers du titre, bien qu’elles soient entachées de barrières inutiles telles que le nécessité de posséder obligatoirement tel ou tel objet ou compétence… qu’on trouve souvent au hasard à travers le monde de Redo. Un peu dommage mais toujours plaisant quand même.
Et tout cela a un but, puisque cela permet de compléter le glossaire du jeu où l’on retrouve une carte des relations entre les personnages. On peut ainsi y découvrir leur « soi réel » et leur « soi virtuel ». Un chouette ajout qui montre toute la profondeur du titre. Un autre chouette point reste la patte graphique qui, bien que très simpliste, va de paire avec l’univers. On apprécie rapidement se balader dans les donjons du jeu et les explorer en affrontant quelques humains changés en monstres par les horribles musiciens.
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