Candle est le premier jeu de Teku Studio, une équipe composée de 6 personnes. Le titre est d’ores et déjà disponible sur Steam pour 14.99€. Accrochez-vous car vos méninges seront mises à rude épreuve. Voyons ensemble ce qu’il vaut, ses qualités et ses défauts.
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ToggleLe feu sacré
L’univers de Candle nous emporte dans un monde proche du notre qui connaît un début de civilisation pacifique et prospère, mais qui sombre vite dans le chaos et la guerre. Comme nous le raconte un narrateur qui nous accompagne tout au long de l’histoire à la manière d’un Bastion, les dieux ont créé la vie sur une planète vierge après quatre tentatives qui ont échoué. Là encore, les vices des hommes ont fini par provoquer la colère divine qui a tout ravagé, ou presque, dans un déluge de flammes. Une fois ce cadre posé, on se retrouve embarqué au côté de Teku, un jeune garçon vivant dans un petit village situé sur une île. L’attaque de son foyer et l’enlèvement du Shaman par le maléfique clan des Wakchas l’oblige à parcourir des contrées inconnues pour sauver son mentor.
Même si on note quelques similitudes, les personnages ne sont pas vraiment humains. Tous les êtres, même les animaux, portent une sorte de masque sans expression. Teku possède une particularité corporelle puisque sa main gauche est une bougie. C’est en quelque sorte le héros qui apporte la lumière de bien des façons. Globalement, l’ambiance rappelle les anciennes civilisations sud-américaines comme les Incas. Sans être un spécialiste en la matière, on peut y retrouver des références comme les masques pour commencer, certains décors, ou encore des statues traditionnelles.
Clairement, l’univers est très attrayant. Beaucoup de jeux indépendants ont ce talent pour obtenir une certaine identité sans vraiment avoir une histoire très poussée et des personnages ultras travaillés à l’image des soft AAA. On prend plaisir à suivre le périple de Teku, et ses rencontres brèves avec différents personnages. Parlant dans une langue incompréhensible, c’est le narrateur qui nous sert de traducteur, même s’il est possible de tout comprendre rien qu’avec les yeux.
Tout en image
Candle est bien plus qu’un jeu de plateforme 2D ou un puzzle game, c’est avant tout une aventure graphique. Il est rare qu’un titre soit aussi visuel. Juste avant, on vous disait que Teku interagit avec d’autres personnages. Ces conversations sont retranscrites au joueur par des bulles truffées de petites images qui expliquent très bien de quoi parlent les interlocuteurs (même si encore une fois le narrateur est là pour apporter des précisions). Evidemment, la première chose qui saute aux yeux dans Candle, c’est sa direction artistique incroyable et ses aquarelles de toute beauté dessinées à la main. C’est avec ce genre de jeu qu’on se dit que l’art et le jeu vidéo font très bon ménage. L’ingéniosité des développeurs espagnols est de s’être focalisé sur cette qualité graphique, mais pas le sens courant où l’on privilégie le réalisme. Les images ne sont pas seulement là pour habiller le jeu, mais elles interviennent directement dans le gameplay d’où le terme qu’ils donnent, « A Dynamic Graphic Adventure ».
Teku possède des commandes simples : courir, sauter, grimper, interagir avec l’environnement, et bien sûr utiliser sa fameuse bougie pour transporter le feu. Le but est donc de progresser pour sauver le shaman en résolvant les différentes énigmes qui feront obstacle à notre petit voyageur. Et ce parcours du combattant est un véritable casse-tête, il est alors nécessaire de réfléchir énormément pour comprendre ce qu’il faut faire. On peut parfois rester bloqués dix minutes sur un passage, et une heure sur un autre. La réponse est souvent cachée dans les magnifiques décors du jeu, et il n’est pas forcément évident de trouver la solution tout de suite. Les indications sont vraiment minimes voire inexistantes, c’est-à-dire pas d’indices avec des Spotlight qui nous montrent clairement quoi faire, et où aller. Et c’est tant mieux, on prend vraiment plaisir à se creuser la tête en parcourant les différents tableaux d’une zone. Le plus souvent, il s’agit de récupérer un objet pour en obtenir un autre, et ainsi de suite. Seul bémol, on peut pester parfois contre les mécanismes qui demandent un certain timing sur des phases de plateformes. Etant donné que les animations de Teku ne sont pas très fluides, on est parfois frustrés sur certains passages.
Le gameplay est également très varié, on ne fait jamais vraiment deux fois la même chose. La seule mécanique récurrente est l’utilisation du feu par Teku pour faire peur à certains animaux ou bien pour dévoiler des choses cachées. Il y a des phases d’infiltration où l’on doit se jouer des Wakchas de différentes façons, mais aussi des puzzles à la Professeur Layton. Pas de combats ou de violence ici, la ruse est notre meilleure alliée pour se défaire des menaces, toutefois cela ne vous empêchera pas de mourir un paquet de fois sur des pièges dissimulés. En soi, le soft n’est pas très long, mais le challenge qui nous est offert compense largement, surtout pour un jeu indépendant. Vous allez vous creuser la tête un bon bout de temps pour sûr. On regrette juste qu’il n’y ait pas d’objectifs secondaires ou de niveaux cachés.
Magnifico !
A-t-on vraiment besoin de préciser encore une fois que Candle est une merveille graphique ? Chaque tableau est un émerveillement pour nos mirettes. Les paysages offrent des panoramas disparates, les effets météos sont impressionnants, bref une direction artistique absolument impeccable. Les arrière-plans ne sont pas non plus en reste surtout que certains passages nous permettent d’atteindre d’autres lieux en passant d’un plan à l’autre. Même les petites cinématiques qui ponctuent les moments clefs de l’histoire sont d’excellentes factures.
Pour accompagner ces œuvres d’art en musique, nous avons droit à différents morceaux très sud-américains pour rester en adéquation avec les inspirations des créateurs. Malgré le fait que l’on puisse rester un moment dans un même endroit, les musiques ne deviennent pas lourdingues à la longue. Pour faire court, l’aspect sonore est aussi très soigné avec pas moins de 30 morceaux différents. Pour finir, sachez que les textes sont en français. La seule voix anglaise est celle du narrateur, mais la langue du jeu (lorsque les personnages discutent) est tout de même rigolote à l’écoute.
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