Qu’il semble lointain, aujourd’hui, le temps des bornes d’arcade. Cette ère mythique du jeu vidéo où chaque titre était pourvu d’une difficulté effroyable, afin de faire dépenser jusqu’au dernier des deniers de tout joueur passionné. Il aura fallu attendre l’avènement des micro ordinateurs, puis des consoles, pour que ce nouveau média prenne place dans nos salons. Une façon de casualiser le jeu vidéo, mais aussi de le rendre moins frustrant, d’une certaine manière.
Pourtant, bien que tout le monde s’accorde à dire que ce changement drastique dans la consommation du média ait été une excellente chose, certains conservent une véritable nostalgie de l’arcade. Une information qui a visiblement su se frayer un chemin jusqu’aux oreilles des éditeurs nippons, puisque l’on ne compte plus les portages et collections diverses qui inondent le marché du virtuel ces dernières années. Et ce en grande partie sur l’eShop de la Switch.
Dernière collection en date, Capcom Arcade Stadium est un peu plus prometteuse que les précédentes. Avant tout parce que le travail sur l’immersion est remarquable, ensuite parce que le choix des titres intégrés semble plutôt judicieux. Et pour finir, une trentaine de jeux pour une quarantaine d’euros, c’est plutôt honnête, voire aguicheur, vous en conviendrez. Mais tous ces arguments sont-ils suffisants pour rendre cette compilation indispensable ?
Conditions du test : Nous avons essayé tous les titres présents sur cette compilation, pour un total d’environ 8 heures de jeu. Bien sûr, nous n’avons pas fait le tour exhaustif du propriétaire. Mais nous avons bien avancé dans plusieurs titres mythiques, et ce principalement en mode portable.
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ToggleQuestion de tarif
Il y a quelques mois, nous vous avions parlé de Psikyo Shooting Stars Alpha et Bravo. Deux compilations vendues une quarantaine d’euros chacune et qui ne nous avaient guère emballés. Pas que le choix des titres embarqués soit idiot, loin de là. Mais proposer seulement six vieux jeux arcade par compil, au tarif incompréhensible de 39,99 euros, c’est un brin fâcheux. Encore plus lorsque l’on ne constate aucun effort du coté de la présentation.
À ce niveau, on sera d’emblée moins cassant avec Capcom Arcade Stadium. En effet, vous pouvez télécharger gratuitement l’application sur l’eShop de la Nintendo Switch, et profiter, pour quelques temps tout du moins, de 1943 : The Battle of Midway et de Ghosts’n Goblins. Un bon moyen de se replonger dans la seconde licence, sans sortir son portefeuille, en attendant l’arrivée de Ghosts’n Goblins Resurrection, véritable reboot de la série attendu pour le 25 février.
Capcom fait preuve d’une générosité plutôt surprenante, et elle ne s’arrête pas là. En effet, ce sont 32 jeux au total qui peuvent rejoindre l’Arcade Stadium. Parmi eux, légion de classiques du genre, tels que Final Fight, Sreet Fighter II (et ses variantes), Bionic Commando ou encore Strider. Des noms qui ne parleront pas ou peu aux plus jeunes, mais qui ont fait le bonheur des joueurs se rendant en salle d’arcade dans les années 1980 / 1990.
Ce que l’on retient donc, de prime abord, c’est que le choix des softs intégrés est parfaitement judicieux. Mais aussi que les tarifs pratiqués sont très honnêtes. Il existe trois packs de jeux, correspondant à des sorties de 1984 à 1988, de 1989 à 1992, et pour finir de 1992 à 2001. Bien sûr, certains trouveront plus d’intérêt dans les titres les plus vieux, d’autres non. Notez toutefois que chacun des packs est vendu 14,99 euros, un tarif très abordable.
Mieux encore, pour vous offrir la totalité du catalogue, soit 32 jeux, il vous faudra débourser 39,99 euros. Le tarif que pratiquait NIS America sur les compilations Psikyo Shooting Stars qui, elles, ne comprenaient que six malheureux titres. Moins cultes de surcroît. Il faut avouer que Capcom ne se moque pas de nous à ce niveau !
Un habillage soigné
Mais outre les tarifs souvent assez élevés, ce que l’on pourra reprocher aux différentes compilations de jeux d’arcade, c’est un manque cruel de finitions. Reprenons l’exemple parfait que représente Psikyo Shooting Stars : le menu principal n’est qu’un listing sans fioriture des jeux disponibles. Pas de quoi donner envie de se lancer dans de longues sessions, ni de revenir souvent. Et à ce niveau aussi, Capcom Arcade Stadium fait beaucoup mieux !
Chacun des jeux disponibles est visible sous la forme d’une borne d’arcade, dans une salle où toutes celles que vous possédez sont alignées. Le tout est très joliment présenté, la musique des titres que l’on fait défiler est diffusée en fond, et l’ambiance est clairement là. On n’a peut-être pas la sensation de retourner dans une salle d’arcade, mais on croirait presque sentir les effluves de fumée de cigarette et entendre les touches martelées frénétiquement, comme à l’époque.
Deuxième grosse force pour Capcom Arcade Stadium, donc, qui peut sans conteste être considérée comme la plus belle compilation arcade de la Nintendo Switch, bien que cela ne signifiera pas grand-chose pour certains. Par ailleurs, il existe plusieurs modes d’affichage in game : de la vision Super (borne d’arcade devant nous et caméra libre) au Classique (zoom sur le jeu). Et ça ne s’arrête pas là, puisqu’il est aussi possible de changer la borne ou d’ajouter des filtres à l’image. Du gadget, certes, mais du gadget qui fait plaisir.
À qui s’adresse cette compilation ?
Enfin jusque là nous ne nous sommes attardés que sur l’aspect visuel, le contenu et le prix. Mais quelle est la cible précise de ce Capcom Arcade Stadium ? Eh bien c’est évidemment difficile à dire. Nous aurions tendance, dans un premier temps, à pointer les amoureux du jeu vidéo rétro, désireux de se forger une petite collection sur Switch. Une console qui possède, par ailleurs, une liste longue comme le bras de portages NeoGeo et autres rétrospectives.
Mais avec sa présentation, la possibilité de jouer en multijoueur, et le partage de High Score sur le net, on sent bien que cette compilation ratisse plus large. Le gameplay a certes pris un coup de vieux tout relatif, mais le charme qui se dégage de l’ensemble est indéniable. Il est aussi possible de profiter de différentes fonctionnalités disponibles en emulation, comme le retour en arrière ou la sauvegarde. Ainsi, d’une certaine façon, on peut dire que Capcom Arcade Stadium s’adresse plus largement aux curieux, à ceux qui n’ont pas forcément eu l’occasion de toucher aux bornes lorsqu’elles couraient encore les rues.
Ce qui est tout à fait plaisant aujourd’hui, malgré quelques mécaniques archaïques dans certains softs. La difficulté a beau être très prononcée, on n’est finalement guère ennuyé par cet aspect, que l’on soit néophyte ou non. Parce qu’évidemment nous avons droit à un nombre de continues / pièces illimités. Ce qui ne nous empêche pas de jouer dans les conditions d’époque, puisqu’il faudra insérer nous-mêmes notre denier virtuel dans la borne pour poursuivre la partie en cas de défaite.
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