Captain Toad : Treasure Tracker sera disponible sur Switch et 3DS le 13 juillet 2018. Vous pouvez également consulter notre preview donnant un premier avis sur les premiers niveaux.
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Quand Nintendo flaire une bonne idée, il la pousse parfois jusqu’au bout dans un souci d’innovation constant. Parfois ça ne marche pas, et parfois il s’agit de quelque chose de purement éphémère. Bien entendu, cela peut aussi donner de belles pépites. Une bien belle histoire que celle de notre valeureux champignon qui a pris du galon avec son grade de Captain tel un super héros américain armé d’un bouclier. D’abord apparu dans Super Mario 3D World sous forme de niveaux spéciaux (Les aventures du Capitaine Toad), on le retrouve plus tard sur Wii U dans un jeu qui est totalement dédié à ce concept. Une petite revanche pour ce personnage populaire de l’univers Nintendo qui ne s’était alors cantonné qu’à des seconds rôles. Seul Wario’s Wood (sorti sur Super Nes en 1995) lui accordera le titre de personnage principal parmi d’autres. Il faut dire que l’échec de la machine au gamepad a restreint son audience comme beaucoup d’autres titres d’ailleurs. C’est donc un réel plaisir de revoir Captain Toad : Treasure Tracker sur Switch et 3DS.
N’oublions pas non plus sa fidèle partenaire, Toadette, qui est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles Toad part à l’aventure. En effet, alors que nos deux explorateurs trouvent une étoile de puissance à se mettre dans la poche, un oiseau géant du nom de Wingo chipe le trésor en embarquant Toadette par la même occasion. C’est ainsi que notre héros à la fois courageux et stressé se lance à leur poursuite pour accomplir une mission de sauvetage. La magie du prolongement scénaristique inversera les rôles dans un « twist incroyable » histoire de prendre en main l’un et l’autre. Bien que Toad soit très sympathique, on lorgnera plus du côté du système de jeu inspiré des « Hakoniwa », ces jardins japonnais en boîte. Ce jeu mêlant puzzles et plateformes propose donc de petits niveaux où l’on peut diriger la caméra dans un espace en trois dimensions pour avoir plusieurs angles de vue différents afin d’atteindre une étoile en évitant de nombreux pièges et obstacles.
Qui ne saute pas n’est pas Mario !
Un jeu de plateforme sans saut ? Hérésie diront certains, mais force est de constater que cette absence bouscule nos habitudes et nous force à nous creuser les méninges. A cause de son sac à dos trop lourd, Toad est lent et ne peut donc pas sauter comme son ami Mario. Pour atteindre son but, il doit marcher à vitesse réduite et se tracer un chemin droit vers l’étoile. C’est sous la forme d’un livre que le menu nous donne la liste des niveaux représentés par des pages qui se dévoilent au fur et à mesure. Chacun propose son lot d’interactions ou mécaniques de jeu inédites en mettant le plus possible les fonctionnalités des consoles en avant. Des blocs que l’on peut déplacer via l’écran tactile ou encore le gyroscope qui permet de viser et tirer des navets dans une vue à la première personne sont quelques exemples bien parlants. Il est agréable de voir que les talents d’une console sont mises de temps en temps pleinement à contribution autrement que via quelques gadgets. De plus, le soft ne manque pas de nous étonner en proposant des expériences différentes afin de varier les plaisirs même si l’on évite pas quelques redites quand on enchaîne pas mal de pages. C’est surtout au niveau des boss que cette impression de « déjà-vu » est la plus forte avec un dragon à qui l’on échappe trop souvent sous un torrent de lave.
Mis à part ce dernier point, la réutilisation des concepts, comme la cerise créant un clone de Toad ou les phases d’infiltrations, offre des approches différentes en matière de challenge. Car on ne peut pas dire que Captain Toad soit un véritable défi pour les amateurs de puzzles alambiqués, toutefois il offre assez de résistance pour rester amusant ce qui lui permet de viser un large public. Ainsi, les gamers de la première heure pourront prendre plaisir à terminer les niveaux de fond en comble tandis que les joueurs plus occasionnels pourront y aller à leur rythme en faisant ce qu’ils peuvent dans un premier temps. Il faut savoir que, mis à part l’étoile qui est le but ultime pour concrétiser un niveau, il est également nécessaire de récolter des joyaux (qui sont à chaque fois au nombre de trois) mais aussi de remplir un objectif secondaire (ramasser un certain nombre de pièces, trouver le champignon doré, ne pas prendre de dégât…). La véritable prouesse est donc de terminer toutes les pages à 100% sans oublier que chacune d’elles dispose d’un mini-jeu de cache-cache. L’objectif est de reparcourir les environnements pour trouver un petit Toad pixelisé et de le toucher via l’écran tactile. Et comme les coins à champignons, il est parfois bien caché.
Si même avec ça vous trouvez encore le soft trop difficile ou bien que vous voulez faire jouer des enfants en bas âge, le mode deux joueurs exclusif à la switch permet d’aider un camarade contrôlant Toad avec le premier Joy-Con en lançant des navets un peu partout avec le deuxième. Et si ça ne suffit pas, un champignon d’invincibilité peut vous rendre invulnérable aux dommages histoire de se concentrer uniquement sur les pièges et les obstacles. A titre personnel, je ne suis pas tellement fan de ce genre « d’option anti-frustration » que l’on retrouve dans bon nombre de jeux Nintendo. Une solution de facilité qui n’encourage pas trop le dépassement de soi.
Treasure Troqueur
Malgré les bons moments que l’on passe en résolvant les différents casse-têtes, on remarque tout de même un certain manque de contenu. On est vraiment à la limite de l’acceptable, et heureusement que la cartouche est vendue une trentaine d’euros à peine. Par contre, on remarque que les quatre niveaux bonus issus de Super Mario Odyssey ont remplacé ceux de Super Mario 3D World. Difficile de comprendre un tel troncage. Dommage car ces derniers sont excellents en tant que clins d’œil. On aurait bien imaginé quelques niveaux supplémentaires rendant hommage à d’autres titres comme Mario Galaxy ou encore Mario 64 (pourquoi pas Zelda aussi vu qu’à l’origine c’est Link qui était le héros de la toute première démo technique) pour venir corriger ce manque de contenu.
Visuellement, nous sommes devant un rendu ultra propre et maîtrisé. Chaque environnement est agréable à l’œil, les décors sont très colorés, mais ils peuvent aussi être très sombres avec une lampe frontale qui fait son petit effet. Techniquement, c’est super fluide, rien à redire. On note tout de même quelques soucis de visibilité sur certains plans avec une caméra à l’ouest. Pour ce qui est de la maniabilité, on préférera largement le mode portable qui est beaucoup plus confortable que le mode dock notamment à cause des fonctionnalités tactiles et du gyroscope.
Nous n’avons pas énormément parlé de la version 3DS étant donné que nous n’avons eu accès qu’à la version Switch, mais je me permets de rajouter que cette mouture est un ajout plus que bienvenu pour la console portable d’autant que le downgrade graphique est loin d’être catastrophique bien au contraire. Sans parler du double écran et de la 3D qui doivent sans aucun doute apporter un petit plus.
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