Même si la licence est très populaire, notamment en France, Captain Tsubasa (ou Olive et Tom pour les nostalgiques) n’a pas connu de vraie adaptation depuis plus d’une dizaine d’années, en dehors du sympathique Captain Tsubasa : Dream Team sur mobile. Le remake de la série anime a certainement donné des idées à Bandai Namco, qui a décidé de sortir la licence du placard avec Captain Tsubasa: Rise of New Champions, qui a impressionné dès son annonce grâce à la qualité de sa mise en scène des matchs et à son aspect visuel très proche de la série. Deux piliers qui semblent soutenir tout le jeu, qui n’a pourtant pas que ça à revendre malgré des loupés évidents.
Conditions de test : Nous avons terminé les deux modes solos et joué durant une vingtaine d’heures sur une PS4 standard, le temps de voir tout ce que le jeu avait à offrir.
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ToggleDe simple collégien à champion du monde
Il faut tout d’abord préciser que Captain Tsubasa: Rise of New Champions s’adresse avant tout à ceux qui connaissent un tant soit peu l’épopée de Tsubasa et ses amis jusqu’au sommet du foot mondial, ou du moins qui s’en rappellent vaguement.
Car si le titre est doté de deux modes « Histoire », il ne commence son récit qu’à partir du troisième championnat des collèges, et met donc de côté le début du manga lors des premiers matchs de Tsubasa en primaire. Un choix logique, qui ne gênera pas tant que ça puisque l’aventure du Nankatsu FC ne sert véritablement que de tutoriel au jeu, avec 7 matchs que l’on bouclera vite pour passer aux choses sérieuses, à condition de passer outre la difficulté parfois mal calibrée de ces affrontements.
L’une des grandes particularités de cet opus est de nous permettre de créer notre propre joueur dans le monde « Nouveau Héros », pour découvrir par la suite un scénario alternatif qui suivra l’équipe du Japon au sein d’une nouvelle coupe mondiale créée pour l’occasion (différente de celle du manga donc).
Après un passage par l’éditeur de personnage très complet, autorisant tous les styles ou presque, notre avatar devra choisir entre trois clubs à intégrer parmi la Toho, Furano et Musashi. Vous pourrez alors vous associer à Hyuga, Matsuyama ou Misugi pour tenter dans un premier temps de mettre fin à l’invincibilité de Nankatsu, avant d’aller vous confronter aux équipes nationales.
Joue-la comme Tsubasa
Ce mode, bien plus complet que le premier, est le plus satisfaisant. Outre la possibilité de jouer avec notre avatar et de le faire progresser, on découvre surtout des scénarios inédits qui permettent d’approfondir l’histoire de certains personnages principaux. Le jeu propose même des dialogues à choix, qui n’auront pas un grand impact mais qui solidifieront vos rapports avec vos rivaux ou coéquipiers.
Rassurez-vous, votre choix d’équipe n’aura pas d’impact sur les personnages avec qui votre joueur pourra se lier d’amitié, puisque vous pourrez choisir avant chaque match une série de plusieurs joueurs avec lesquels vous pourrez augmenter votre affinité, selon votre performance en jeu. Cela vous donnera ensuite accès à des scènes personnalisées avec eux, où ils vous apprendront quelques techniques comme des dribbles spéciaux ou des tirs.
Votre joueur, qui était alors une page blanche, peut assimiler tout un tas de tactique pour faire de lui une arme redoutable. De quoi donner un léger aspect RPG donc, avec la possibilité de choisir ses caractéristiques ainsi que ses techniques, qui donne une profondeur à ce mode très appréciable. Cela compense alors la mise en scène des dialogues, trop simples (quand ce ne sont pas juste des écrans noirs avec une voix off), qui vient contrebalancer le dynamisme effréné des matchs.
Le beau jeu
Ces derniers tiennent à première vue toutes leurs promesses, en retranscrivant à merveille les sensations de la licence. On pense notamment aux animations des supers tirs, des dribbles ou des arrêts spectaculaires, qui contribuent à donner un aspect totalement grandiloquent à ce qui se passe sur le terrain, pour le plus grand plaisir des fans. Les duels aériens sont aussi de la partie, avec des retournés acrobatiques qui équivalent à des bras de fer intenses ponctués de QTE.
De plus, Captain Tsubasa: Rise of New Champions assume son côté jeu de foot arcade en supprimant la notion de fautes, en dehors des hors-jeu (encore heureux). Ainsi, certains affrontements se transforment parfois en matchs de lutte, où les joueurs peuvent envoyer valdinguer leurs opposants sans se soucier de l’arbitrage.
Le rythme du jeu est alors rarement coupé, ce qui aide encore plus à apprécier l’action. La V-Zone ajoute encore un moment d’excitation, puisque celle-ci donne accès à une compétence d’équipe qui peut faire basculer le cours du match et revitalise les joueurs. Un atout qu’il faut donc dégainer au bon moment.
Les sensations sont bien là, et on s’amuse rapidement une fois les premières mécaniques assimilées. Le jeu en a d’ailleurs de nombreuses à nous faire apprendre, mais la plus importante est de bien gérer l’énergie de son joueur, qui lui sert à déclencher ses techniques spéciales. Une fois cela acquis, en plus de quelques détails sur la bonne façon de défendre, le jeu devient relativement accessible. En accumulant de l’expérience, on se rend alors aussi compte que le système de Tactique est lui aussi tout autant vital, car il permet de jouer sur le comportement de vos coéquipiers, en adoptant certaines stratégies selon la situation.
Le fan-service avant la précision
On aurait en revanche souhaité qu’il ne pollue pas autant l’écran de jeu, alors que le HUD est déjà bien rempli. Il n’est pas rare de voir ce genre d’éléments gêner la lisibilité en plein match, quand ce ne sont pas des dialogues qui s’affichent sur un côté de l’écran nous empêchant de voir des joueurs foncer sur vous. La mini-map n’aide que partiellement à combler cela, et même en reculant la caméra, le terrain n’est que trop souvent confus, surtout lorsque plusieurs joueurs sont regroupés autour du ballon comme sur les corners.
Cela n’empêchera pas les fans de profiter à fond du jeu, même si le gameplay montre vite ses limites. On notera évidemment une part d’aléatoire parfois rageante, la sélection du joueur contrôlé souvent capricieuse, tout comme une certaine répétitivité qui s’installe au fil des heures, la faute à des mécaniques qui tournent en boucle à cause du manque d’équilibrage des joueurs.
Rien de plus normal pour un jeu de foot nous direz-vous, d’autant plus qu’il faut bien respecter le rapport de force du manga, mais certains joueurs sont beaucoup, beaucoup trop au dessus des autres à l’instar de Misugi, Schneider ou Hyuga.
On l’aura compris, Captain Tsubasa: Rise of New Champions cherche avant tout à rester dans le spectaculaire et à assurer le fan-service. C’est pourquoi il met le paquet dans son mode musée, où il est possible d’écouter toute la bande-son du jeu et de l’anime, avec la présence de thèmes cultes. On retrouve également une poignée de cinématiques tirées de l’anime de 2018 (avec d’autres inédites mais du même studio), ainsi que de nombreuses images qui nous racontent les moments cultes de l’anime, ou ceux qui ne sont pas retracés par les deux modes solos.
En prime, vous pourrez aussi vous amuser à créer votre « dream team » en la personnalisant de la tête aux pieds, via une boutique de cosmétiques qui dépend des points gagnés au fil des matchs.
Le magasin dispose aussi d’une partie gacha, où l’on obtiendra des objets à utiliser lors des avant-matchs dans le mode « Nouveau Héros », qui modifieront certaines statistiques, ainsi que des cartes de joueurs, qui seront nécessaires pour vous lier d’amitié avec eux dans le même mode. Avec tout cela, le titre affiche une durée de vie plus qu’honorable, mais on doute que cela soit suffisant pour maintenir l’intérêt des joueurs sur plusieurs mois, sauf des plus acharnés.
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