Le jeu de société et le jeu vidéo partagent au final beaucoup de points communs, notamment conceptuels. Les deux partagent trois aspects communs : le game design, le level design et les graphismes. Le jeu de société revit depuis maintenant une petite quinzaine d’années un véritable second âge d’or. Il suffit de voir le nombre de boites vendues, et le nombre de créations mensuelles arrivant rien qu’en France.
Carcassonne fait partie de ces jeux ayant remis le milieu sur les rails en 2000. Avec un concept simple de tuile et de pions (les meeples), le jeu remporte très rapidement un véritable succès et devient un classique instantané. 18 ans plus tard, le jeu est décliné en dix versions différentes et pas moins de neuf extensions pour le jeu original. Une version vidéoludique du jeu nous était d’ailleurs déjà parvenu il y a dix ans sur Xbox 360, Nintendo DS. Aujourd’hui, c’est la division digitale du géant du jeu de plateau Asmodée qui nous propose une nouvelle version à la fois sur mobile et sur Steam.
La science du jeu
Les règles de Carcassonne sont assez simples : chacun son tour, le joueur piochera une tuile au hasard et devra la placer sur le terrain de jeu. A partir de cela, il faudra bien entendu répondre aux différentes contraintes logiques du jeu : on ne peut pas mettre un côté de prairie collé à un côté de citadelle. Une fois votre tuile posée, vous pourrez poser si vous le désirez un meeple. Il prendra alors différents rôles, dépendant de l’endroit où vous le posez. Votre meeple pourra donc être posé sur une route, dans une citadelle ou encore dans un champs.
A ce moment-là, vous pourrez récolter des points, dépendant donc du placement de vos personnages. Si votre meeple est sur une route, vous récolterez un point par case route lorsque celle-ci sera finie. S’il se trouve dans une citadelle, vous gagnerez deux points par case citadelle, et deux supplémentaires par blason présent dans votre cité. Si vous le posez sur une abbaye ou un jardin, et que l’ensemble se retrouve entouré de cases, vous gagnerez 9 points. Pour finir, lorsque vous placez un meeple dans un champs, vous gagnerez en fin de partie quatre points par ville achevée en contact direct avec votre champs. Lorsque toutes les tuiles sont posées, la partie s’arrête et l’on compte tous les projets avortés. Vous récolterez alors un point par case de route et de villes inachevées.
C’est avec ces règles plutôt simples que Carcassonne est un jeu qui marche. Le jeu étant jouable de 2 à 6 joueurs, chaque partie sera différente car vous ne recevrez pas les mêmes tuiles, le terrain sera donc différent à chaque fois, et il vous faudra ruser, réfléchir avec stratégie et calculer ses coups pour vaincre vos opposants. A cela vous pouvez, si vous le désirez, ajouter différentes extensions, changeant et améliorant l’expérience. Deux sont pour l’instant disponibles en digital.
L’abbé est un nouveau meeple permettant d’être posé et retiré d’une abbaye ou d’un jardin à chaque tour de jeu, permettant ainsi d’enchaîner les points si vous pensez que votre tuile ne sera jamais complètement entourée. La rivière quant à elle, rajoute plusieurs tuiles qui seront à poser en début de partie, créant ainsi un terrain plus grand, et de nouvelles possibilités de placement. Les amateurs du jeu de plateau espéreront voir l’arrivée des différentes extensions du jeu de plateau original, notamment les auberges et cathédrales, ou encore les marchands et bâtisseurs. Reste à voir si Asmodée Digital fera l’effort de faire venir les extensions de son jeu sur la version digitale, au prix où la rivière est actuellement proposée (0,99€).
Quelle version digitale pour le jeu culte qu’est Carcassonne ?
La question que nous sommes maintenant en droit de nous poser est comment le jeu de société est-il retranscrit en jeu vidéo ? Dans sa forme, le jeu est plutôt correct visuellement pour ce qu’il propose. Les tuiles sont bien modélisées, restent compréhensibles, et les meeples restent fidèle à ce que l’on retrouve sur un plateau de jeu. Le jeu est jouable jusqu’à 6 joueurs en local, contre une IA et en ligne. Bonne idée, l’IA n’est pas réglée selon la difficulté, mais selon son comportement. Vous pourrez ainsi jouer contre un joueur plutôt pacifiste, agressif ou fourbe. Une bonne idée pour s’entraîner contre certains archétypes de joueurs que l’on peut rencontrer par la suite en vrai.
Là où le bât blesse, c’est dans le mode en ligne. Peu de gens sur le jeu, des soucis de matchmaking, un ranking pour l’instant pas utilisé, on espère que le jeu aura un suivi qui ira dans ce sens. Et puis au final, il reste toujours mieux de s’asseoir autour d’une table, et de jouer au jeu en physique !
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