Carnage Offering c’est le nouveau titre de Futurtech Studio composé d’une seule personne, avec Julien Chaudet. Il s’agit d’ailleurs du tout premier FPS du studio, ce dernier ayant auparavant officié sur des jeux un peu plus éducatifs façon RPG au tour par tour, avec les deux opus de La Forêt de Pago. Pour une première tentative de réaliser un FPS à la sauce DOOM voire Serious Sam, il faut avouer que le résultat est honorable certes, mais peuplé d’énormément de défauts.
Conditions de test : Nous avons terminé les huit niveaux de Carnage Offering Part One en 6 heures de jeu en mode normal. Sur ces six heures, il y a eu notamment pas mal de farm pour débloquer toutes les armes et leurs améliorations, puis enchainer assez rapidement les huit niveaux du jeu. Le titre a été testé sur PC avec 16 Go de Ram, une GTX 1070 et un i5 cadencé à 3.8 GHz.
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ToggleL’attaque des T… Réplicateurs !
Pour bien poser le contexte de Carnage Offering Part One, la production de Futurtech Studio nous envoie en 2527 dans un monde totalement dystopique. Nous prenons le contrôle de Jake, un ingénieur et chasseur de primes, contraint d’atterrir sur une planète inconnue qui se forge par la suite un QG. Notre héros est ensuite contacté par un certain Roy. Ce dernier lui donnera des missions venant directement de l’alliance dans le but d’exterminer les Réplicateurs, menaçant la galaxie entière.
Dans sa vibe Terminator et Stargate, la trame du titre n’en reste pas moins intéressante sur la forme. Les remarques désobligeantes de Jake prêtent parfois à sourire, et le fait de voyager à travers différents panoramas permet une expérience de jeu assez variée. Cependant dans le fond, on reste sur une histoire pour l’heure déjà vue.
Le soft s’inspire effectivement de pas mal de licences de ci de là, et donne un mélange se dotant d’une grosse sensation de déjà vue. Néanmoins, et si dans les prochaines suites le studio maitrise son sujet sur la narration, il y a clairement moyen d’arriver à un résultat sympathique dans l’histoire pure comme le background, qui semble prometteur. Mais l’instant, le tout est relativement classique, et avec assez peu de rebondissements, même si la fin peut clairement promettre pas mal de choses excitantes pour la suite de la franchise.
Sur le point de la direction artistique désormais, elle est pour le moins mitigée. S’il est vraiment plaisant de parcourir des niveaux variés et un bestiaire totalement diversifié à combattre, on lui reprochera malheureusement son aspect un peu terne au niveau des couleurs. C’est clairement le bât qui blesse sur le titre car dans le fond, il est appréciable que le FPS parvienne à nous proposer des environnements très hétérogènes.
Un Fast FPS « arena shooter » convenable qui pouvait prétendre à mieux ?
Comme nous avons déjà pu l’évoquer dans notre aperçu, Carnage Offering Part One se présente comme un Fast FPS à la Serious Sam ou DOOM, mais dans un autre genre. Effectivement, sur tous les niveaux excepté le dernier, vous serez majoritairement dans des maps en arène. Votre but est de venir à bout des vagues d’ennemis, battre évidemment un boss mais aussi d’accomplir certains objectifs que l’on vous demande afin d’ensuite repartir via le vortex à la Stargate, par lequel vous êtes arrivé. Concrètement, le feeling du gameplay est pour le moins jubilatoire dans un premier temps tout en étant nerveux. Les armes offrent un impact correct à chaque tir, même si la plupart restent inégales sur cet aspect. Nous pourrons aussi tiquer sur le corps à corps vraiment mou et peu utile, comme sur certaines animations, rigides et pas des plus agréables.
Ceci dit, pour un Fast FPS typé arena shooter, autant dire que le résultat pour un titre fait par une seule personne est en revanche plus que convenable. Néanmoins, on remarque assez vite quelques couacs dans la jouabilité, à commencer par la hitbox. Il n’est pas rare de voir que certains tirs ne touchent pas forcément notre cible alors que techniquement, cela doit être le cas. Idem pour la localisation des dégâts sur notre personnage ou des ennemis, trop aléatoire. Il nous est arrivé par exemple de voir des monstres encore debout avec un tir de fusil à double canon amélioré à bout portant… Qui plus est, il peut arriver aussi que le calibrage de la visée soit pour le moins étrange, et que le réticule soit beaucoup trop minuscule pour viser plus précisément. Au passage, on notera l’absence d’une roue des armes, qui aurait pu apporter un peu plus de clarté dans sélection de nos pétoires.
En dehors de ça, sachez que le système d’amélioration des armes est de la partie. Il est possible de le faire via votre QG, où vous pouvez également sélectionner vos niveaux, qui sont au nombre de huit au total. Mais qu’on se le dise, ce système d’amélioration mais n’est pas aussi bien ficelé que bien exploité. En effet, si la possibilité d’upgrader notre arsenal est bienvenue, la manière de les améliorer avec de l’argent devient trop vite redondante et répétitive. Car pour obtenir votre oseille, vous serez forcé de refaire les niveaux proposés en boucle, et ainsi avoir assez de monnaie en dollars afin de pouvoir donner un gros coup de boost à vos armes.
Et du coup, vous serez majoritairement obligés de refaire les niveaux proposant le plus d’argent possible si vous voulez améliorer de votre artillerie rapidement, voire vous ravitailler en munitions. En somme, le principe est pourtant bon, mais la boucle de progression devient vite lassante. Un système de compétences pour Jake n’aurait clairement pas été de trop. A savoir que vous pouvez également obtenir un gilet par balle ou aussi un exosquelette, qui permettent à minima de mieux aborder vos missions car cela vous donne la faculté de prendre moins de dégâts, et de sauter plus haut.
Notez également que l’apparition des ennemis à chaque fois que vous recommencez un niveau est totalement aléatoire, ce qui force réellement à revoir votre stratégie d’attaque. Pareil pour l’utilisation des armes, dont certaines seront plus ou moins très utiles à chaque niveau. Car pour faire simple, les monstres seront évidemment différents, et il faudra donc vous équiper comme il faut en conséquence. Sur ce côté là, force est de constater que c’est une réussite incontestable, et le titre dispose d’une bonne palette d’armes, donnant pas mal de possibilités de vous extirper de situations chaudes. Soit dit en passant, on notera le système de santé façon DOOM de 1993 très original. En effet, vous pouvez voir en temps réel l’état de santé de votre personnage via une petite icone affiché en haut à gauche de l’écran. Pour l’immersion, cette feature est des plus sympathiques qu’on se le dise.
En globalité, le sentiment qui prédomine sur ce Carnage Offering Part One est néanmoins mi-figues mi-raisins concernant le gameplay, qui se dote aussi de pas mal de bugs. Outre la hitbox, il y a parfois quelques légers bugs de scripts sur certains boss, mais aussi des bugs de collisions gênants, qui vous font quelquefois sauter un peu trop haut pour rien. Ce sont de petits détails qui rendent clairement le jeu frustrant sur la durée, en dépit de quelques combats de boss bien trouvés. On regrette par contre certaines maps en arène qui auraient gagné à être un peu plus détaillées à l’image du dernier niveau, qui fait un peu vide. D’ailleurs, on aurait aimé avoir une interaction avec le décor sur chaque niveau en arène comme dans un Shadow Warrior 3, mais ce n’est hélas pas le cas…
Néanmoins, la durée de vie proposée par le soft est honnête, avec pas moins de six heures de jeu pour voir le bout des huit niveaux. Ce temps prend en compte les nombreux farms à effectuer, afin de débloquer les armes et leurs améliorations. Pour un jeu tarifé à 20,99€, c’est plus qu’abordable.
Bonne technique et bande-son, avec des doublages qui font tiquer ?
Concernant son côté purement technique, Carnage Offering Part One n’est pas si vilain que ça. Tournant sur de l’Unreal Engine 4, le titre de Futurtech Studio propose une modélisation globale relativement décente du côté des textures, comme des divers modèles 3D. S’il y a fatalement des écueils du côté des animations qui n’en restent pas moins très rigides, le FPS reste plus que présentable dans sa partie graphique. On pourra cependant pester sur quelques chutes de framerate de ci de là quand il y a trop de choses à afficher sur quelques niveaux en particulier. Sinon pour le reste, le jeu se dote d’une bonne optimisation dans l’absolu, avec quelques effets graphique honorables.
Enfin pour la bande-son, c’est assez partagé. En dehors de musiques typiquement métal qui décoiffent et se marient bien avec l’action frénétique du soft, les doublages sont quant à eux décevants. Si certaines voix arrivent à passer, d’autres nous paraissent relativement plates, la faute à l’utilisation d’un logiciel de synthèse vocale qui ne parvient pas toujours à retranscrire comme il faut une voix humaine dans l’intonation, et les émotions. Ceci dit, le résultat n’est pas catastrophique non plus car l’illusion est presque parfaite, même si on ressent fatalement le manque de moyen par l’utilisation de ce procédé. On a bon espoir d’avoir un doublage de qualité sur les prochains volets de la licence.
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