Sorti initialement sur Xbox 360 en 2009 et en 2010 sur PlayStation 3 et PC, Castle Crashers s’était offert une seconde jeunesse via une version remasterisée à destination de la Xbox One en 2015, boudant ainsi la PlayStation 4. Aujourd’hui, le vice est réparé puisque le titre est enfin disponible sur la console de Sony, mais également sur la Switch de Nintendo. Reste à voir si cette mouture transcende l’original, ou si elle lui nuit.
Conditions de test : Test réalisé sur PlayStation 4 en solo et en coopération locale et en ligne sur une partie complétée en environ 8 heures auxquelles s’ajoutent une bonne dizaine d’heures de jeu supplémentaires pour profiter de la générosité du contenu.
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TogglePour le Roi !
Alors que le peuple festoie au sein du château, le Royaume est attaqué. Vous accourez vers votre souverain afin de recevoir vos ordres : poursuivre les assaillants et récupérer les 4 princesses kidnappées. C’est ainsi que débute l’histoire. Le scénario ne fait pas dans la finesse ni dans le détail, et cela se constate tout au long du jeu. Est-ce une tare ? Pas dans le cas présent, non, le titre de The Behemoth étant avant tout un gros défouloir dont le contexte n’est qu’un prétexte aux affrontements proposés.
Cela ne veut pas dire qu’il n’y aucun intérêt à progresser dans ce beat’em up. Au contraire, son univers gras, sanglant et déjanté devrait en pousser plus d’un à vouloir connaître le fin mot de l’histoire, d’autant plus que le jeu fait montre d’un humour délicieusement débile (allergiques aux blagues pipi-caca s’abstenir) qui fait qu’on attend la prochaine cutscene avec impatience pour rire un bon coup.
Le visuel du jeu invite lui aussi à continuer le voyage. Chaque asset graphique est dessiné à la main pour un rendu vraiment agréable d’autant plus que les environnements se montrent particulièrement variés. Chaque tableau possède sa propre identité, son propre charme et déborde de détails amusants aussi bien au premier plan qu’au second.
Seule petite ombre au tableau, il est parfois compliqué de dire avec précision si nous nous trouvons bel et bien aligné avec l’ennemi visé, la faute aux dessins traditionnels intégrés dans un environnement dans lequel on peut se déplacer en « 3D ».
Ça va (médié)valser !
Pour s’allier avec son univers, le gameplay de Castle Crashers s’oriente vers le beat’em up pur et dur. On avance de niveau en niveau en écrasant (parfois littéralement) les hordes d’ennemis qui nous arrivent sur le visage à base de projections et de combos qui deviennent de plus en plus nombreux et compliqués à sortir au fil du jeu.
Ce n’est pas tout, puisque vos attaques les plus puissantes sont les sortilèges. En maintenant la bonne gâchette, vous chargez votre énergie magique. Une fois l’une des combinaisons débloquées entrée, vous lancez le sort choisi. Réellement dévastateurs, ceux-ci dépendent de votre personnage. Car oui, le titre intègre plusieurs personnages jouables. Au départ, vous ne pourrez en sélectionner que 6, mais le roster gonflera très vite et chacun trouvera midi à sa porte.
On notera également la présence de quelques outils qui permettront de varier un poil le gameplay, notamment un arc ou des sandwiches vous permettant de vous transformer en une sorte de Hulk durant quelques instants. On n’oubliera pas de citer la présence du bouclier, permettant de se protéger de certaines attaques tout en se déplaçant.
En sus de cet aspect baston déjà bien complet, le titre nous propose un côté RPG. Chaque personnage peut montrer de niveau et ensuite dépenser des points de compétences parmi 4 caractéristiques : attaque, défense, magie et agilité. Cela permet de façonner légèrement votre personnage selon votre façon de jouer. Ce modelage est accentué par le choix de votre équipement.
En effet, pour vous aider dans votre quête, vous aurez accès à un arsenal ultra dense : épées à une main et à deux mains, massues, haches, baguettes, sucettes (?!), bâtons, espadons (le poisson, pas l’épée lourde) et j’en passe (bonjour Jean). Ces équipements vous fournissent des bonus parmi les statistiques précédemment citées, mais également des malus sur certaines d’entre elles. Il faudra donc choisir minutieusement si notre personnage s’orientera plutôt vers la magie ou le corps-à-corps, par exemple.
Dernière chose concernant votre création de build : le familier. Vous pouvez en choisir un parmi ceux récupérés au cours de vos pérégrinations pour qu’il vous accompagne lors de vos missions. Tandis que certains vous accordent des bonus passifs, d’autres vous assistent au combat ou vous ramènent de la nourriture trouvée dans les arbres. Les effets sont variés et apportent un vrai plus à votre aventure, surtout en mode dément, la difficulté la plus élevée du jeu qui se débloque une fois l’histoire terminée une première fois.
Malgré toutes ses bonnes intentions et son contenu conséquent, Castle Crashers n’échappe pas à la répétitivité intrinsèque du genre. Heureusement , The Behemoth avait visiblement conscience de ce souci, puisque le studio a éparpillé au sein du jeu des phases particulières qui apportent un peu de variété comme, par exemple, une course poursuite à dos de biches.
4 fois plus de fun
Castle Crashers permet de parcourir l’intégralité de son mode histoire à 4 joueurs, aussi bien en local qu’en ligne. Et c’est génial. Ce qu’on perd en lisibilité, on le gagne en fun. Dans un chaos sans égal, vous et vos trois compères prendrez un pied pas possible à massacrer vos ennemis en coopération. Et si par malheur l’un de vous tombe au combat, pas de panique : vous pourrez le ranimer avec plus ou moins de points de vie selon le timing avec lequel vous appuyez en rythme sur la touche de réanimation.
Cette coopération permet aussi de comboter un peu plus, puisque vous pourrez littéralement partager vos combos aériens avec vos partenaires en vous faisant passer les ennemis comme de vulgaires balles de volley. Cependant, restez sur vos gardes, car les amis d’aujourd’hui seront peut-être les ennemis de demain.
À la fin de chaque niveau contenant une princesse à sauver, il va falloir se battre… et pas seulement contre les ravisseurs. Une fois la dernière zone nettoyée, il faut décider du chevalier qui va pouvoir embrasser la princesse… et pour cela, il n’y a pas 36 solutions : il va falloir convaincre vos petits camarades par la force que c’est VOUS qui le méritez le plus.
Cette petite trouvaille est vraiment sympathique car elle apporte une nouvelle dynamique lors de ces quelques niveaux. En effet, les joueurs les plus fourbes risquent de vous laisser faire le sale boulot contre le boss afin de conserver leurs points de vie pour votre déshonorable duel à venir. Toutefois, n’ayez crainte, le vainqueur n’aura d’autre récompense que le bisou, et le reste du loot vous sera tout de même accessible.
A côté de ça, un mode arène est également présent. Il s’agit tout simplement d’un mode pvp dans lequel vous affrontez d’autres joueurs dans de petites maps plutôt diversifiées. Un mode classé y est par ailleurs disponible.
Castle Crashers : Remastered de qualité ?
Jusqu’ici, nous avons été plutôt élogieux envers le bébé de The Behemoth. Malheureusement, il nous faut maintenant aborder le point de la remasterisation, et il y a du bon et du mauvais.
Outre la désormais habituelle amélioration de la résolution ici poussée jusqu’à la 4K ainsi que les 60 fps constants, cette nouvelle mouture fait peau neuve au niveau des menus. On soulignera également la rapidité des temps de chargement, tellement brefs qu’on a désormais du mal à lire les astuces qu’ils fournissent pour patienter.
Petite déception tout de même : contrairement aux versions old gen, nous ne pouvons plus choisir nous-même la partie en ligne à rejoindre, le jeu s’occupant de trouver automatiquement celle qu’il considère comme étant la meilleure (vous pouvez bien entendu toujours créer vos propres parties avec vos amis).
Tous les DLC du jeu d’origine sont inclus, à savoir quelques nouveaux personnages, familiers et armes. Rien de bien folichon, mais toujours sympa. On trouve également un nouveau mini-jeu : Arrière, Barbare.
Celui-ci est une sorte de jeu de plateau en mode survie dans lequel vous vous déplacez de case en case en essayant de tenir le plus longtemps possible. Également jouable à plusieurs, ce mode de jeu se révèle finalement assez anecdotique.
Ce ne serait pas si grave si ce mode ne venait pas remplacer purement et simplement le mode volley présent sur les anciennes versions. Qu’on soit bien d’accord, le volley était lui aussi un mini-jeu sans réelle profondeur, mais son potentiel de fun était bien plus élevé que celui de son remplaçant. On ne comprend d’ailleurs pas le choix de ne pas avoir fait cohabiter les deux…
Ultime incompréhension de ce remastered : le prix. Alors que le jeu coûtait 14,99 € à l’époque, cette édition est vendue au prix de 17,99 € sur PlayStation 4 et Switch. Si cette différence de prix est minime, elle n’en demeure pas moins totalement injustifiée pour un simple remastered, surtout quand les autres développeurs vendent les leurs bien moins cher que les épisodes originaux, et ce malgré les améliorations et éventuels ajouts de contenus.
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