Notre avis lorsque nous avions vu pour la première fois Castle of Heart était en soi plutôt prometteur, et on voulait forcément voir qu’allait donner le jeu dans son intégralité. Quel est le résultat final de la première production de 7Levels ? Une bonne pioche ou une douche froide ?
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ToggleUn chevalier transformé à moitié en pierre !
On ne le sait que trop bien que la narration dans les jeux de plateforme est très souvent proche du néant. C’est effectivement le cas sur Castle of Heart. Dans la production de 7Levels, nous prenons le contrôle d’un preux chevalier qui, voulant protéger sa bien-aimée, s’est opposé vaillamment à un mystérieux mage noir. Mais seulement voilà, ce dernier jette un sort à tout le village mais aussi au chevalier, se transformant progressivement en pierre. Le méchant sorcier noir enlève par la suite la bien-aimée de notre héros, qui devra la secourir en traversant bon nombre d’obstacles.
Nous ne sommes certainement pas en face d’une narration qui casse trois pattes à un bigorneau c’est un fait. Il n’y aura à aucun moment de quelconques cinématiques pour au moins scénariser le tout, même si vous aurez parfois quelques dialogues avec des PNJ, ou même contre les boss avant de les combattre. Vous enchaînerez donc les 20 niveaux à la pelle avec à chaque fin de chapitre, un combat contre un boss. Ces derniers seront à battre de manière relativement basique, avec une difficulté particulièrement aberrante sur ceux-ci. Cela dit, la durée de vie reste suffisamment convenable car le titre se boucle entre 6 et 7 heures de jeu. Pour 14.99 € ça va à la rigueur, on a vu bien pire jadis.
Côté direction artistique voire level-design, c’est mi-figue, mi-raisin. Au premier abord, l’ambiance Dark Fantasy que voulait retranscrire le studio 7Levels reste relativement efficace, mais cela s’arrête malheureusement là. Effectivement, et malgré quelques backgrounds pas vilains, cette orientation artistique est trop vite rattrapée par un level-design sans grande inspiration, et qui vous fera systématiquement refaire la même chose encore et encore dans toute sa construction. Il y a pourtant de la suite dans les idées de base mais finalement, on sent que les développeurs manquent énormément d’inspirations pour varier significativement le level-design, bien fade au fur et à mesure que l’on progresse dans le jeu.
Un caillou ambulant qui se casse la figure
Comme vous avez sans doute pu le voir dans les quelques trailers du soft avant même sa sortie, Castle of Heart prend la forme logique d’un jeu d’action et de plateforme en 2D. Sauf que la petite subtilité, c’est que votre chevalier perdra progressivement de la vie, à cause du sort lancé par le mage noir à son encontre. Pour récupérer votre santé et survivre donc, vous serez forcé à chaque fois de trouver des pierres d’énergie rouge. Cela vous donnera plus ou moins assez de santé, et sachez que vous pouvez aussi atteindre des checkpoints dans les niveaux, pour récupérer votre santé intégralement. Il y aura aussi des pierres bleues, qui rempliront une jauge de cette même couleur qui une fois remplie vous redonnera toute votre vie, et vous rallongera qui plus est votre barre de vie. Sachez également que vous pourrez tenter de récolter quelques gemmes violettes dans le jeu, mais cela ne sert qu’à rallonger artificiellement la durée de vie.
Une fois que l’on a bien en tête cette base du gameplay, on aborde directement le côté action du jeu dans un premier temps, particulièrement raté pour le coup. Mais en premier lieu, sachez que notre preux chevalier peut parader les attaques ennemies et porter diverses bombes et armes secondaires qui peuvent faire un peu plus de dégâts. Vous pouvez transporter une lance, arbalète, masse, gourdin, épée et j’en passe, et autant dire que les développeurs veulent laisser le choix de l’arme secondaire aux joueurs. Vous ferez un peu plus de dégâts avec cette arme secondaire en plus – notamment avec la hache électrique ou l’épée de feu -, sans que cela ne soit suffisant contre les ennemis, quant à eux bourrés de points de vie en veux-tu en voilà.
Castle of Heart avait un bon potentiel, gâché par d’énormes soucis de gameplay et de difficulté.
A noter qu’en perdant de la vie, votre chevalier peut perdre un bras, ce qui l’empêchera de lancer des bombes ou porter une arme secondaire. Outre ces idées pas forcément mauvaises dans le fond – quoique, certaines se discutent -, le titre s’offre au final des combats beaucoup trop difficiles, déséquilibrés, brouillons et surtout ultra rigides… Tellement que vous en viendrez parfois à rusher ces phases de jeu particulièrement imbuvables en évitant les ennemis, notamment à cause des contrôles qui ne répondent pas toujours comme nous le voulons… Dommage, il y avait de l’idée sur les quelques panoplies de coups chargés par exemple – qui vous font perdre de la vie aussi sinon c’est pas marrant… -, mais c’est sous-exploité, comme le système de roulade qui ne servira à rien, si ce n’est dans deux ou trois phases de plateformes.
Les phases de plateformes sont cependant légèrement moins dégueulasses, à peu de choses près. Dans ces dernières, il faudra faire preuve systématiquement de précisions, et surtout de rapidité au risque de se prendre un malheureux vide, et devoir tout recommencer depuis le checkpoint. D’ailleurs, le cheminement des niveaux sera toujours le même à savoir avancer, tuer des ennemis – si on ne les rush pas assez vite car ils font trop mal et sont bourrés de PV… -, et puis faire quelques petites phases de plateformes, et ainsi de suite. Cela devient vite répétitif vous en conviendrez, et puis ce côté plateforme manque hélas de précisions à cause d’une rigidité et d’une lourdeur dans le gameplay qui n’aide pas vraiment. On comptera aussi les divers bugs de collision entre le moment où vous sautez, et où vous devez être censé atterrir sur ladite plateforme… On pourra mettre cela sur le compte de la jeunesse du studio, qui a donc encore beaucoup à apprendre de ses erreurs qui là, ne sont malheureusement pas pardonnables car cela tue le plaisir de jeu instantanément.
Ça pique vraiment les yeux…
En voyant ce titre, on vous annonce la couleur : Castle of Heart n’est pas véritablement un exemple de beauté graphiquement parlant. On ne va pas se mentir, le soft a vraiment énormément de retard graphiquement parlant, surtout en mode docké. On retrouve pas mal de textures assez baveuses, des animations parfaitement archaïques, et on ne comptera évidemment pas les divers effets d’explosions, ratés également. Heureusement que le mode tablette de la Switch limite à la rigueur la casse, sans pour autant donner un résultat exceptionnel. Bon au moins, que ce soit en mode docké comme en mode tablette, la fluidité reste quant à elle irréprochable c’est déjà ça… En même temps vu la qualité graphique, cela aurait été scandaleux…
On termine avec la bande-son. C’est simple, hormis les doublages lors des cinématiques de début et de fin, le reste ne sera que du texte à lire. Il y a bien des musiques qui essaient d’être également dans le ton de cet atmosphère Dark Fantasy, sans qu’elles arrivent pour autant à nous marquer plus que ça. En somme, le sound design n’est qu’anecdotique en définitive.
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