Castlevania revient doucement sur le devant de la scène (avec la série Netflix et un free-to-play mobile notamment). La série que l’on pensait enterrée par Konami continue de faire parler d’elle avec l’arrivée d’une compilation. Konami a donc choisi Symphony of the Night et Rondo Of Blood histoire de jouer la sécurité. Un choix facile mais également logique pour l’éditeur. Quoi de mieux que deux des meilleurs épisodes de la série pour Castlevania Requiem ?
Une misérable petite pile de fainéantise
N’importe quel fan de la série verra se dessiner un grand sourire sur son visage à la vue de l’écran de lancement. Côte à côte, les artworks des deux jeux sont resplendissants. De bon augure pour la suite ? Eh bien pas vraiment. La hype retombe dès le menu principal. Outre l’impression que l’écran de sélection sort tout droit d’un mauvais Mugen, c’est bien la liste d’options qui fait mal. On peut modifier les touches de RoB (mais pas de SOTN) notamment le fameux « haut + attaque » pour les armes secondaires. Pour ce qui est des options d’affichage, il y a de quoi se poser de vraies questions. Un triste choix du format d’image en « ancien » ou « plein », du 4:3 dans tous les cas. Le monde « plein » se traduit par un zoom immonde qui étire les sprites. Une option de « lissage » rend le tout totalement flou et impraticable. Enfin un filtre « scanlines » est là pour retrouver l’effet cathodique des vieilles TV.
En jeu c’est encore plus frustrant. Les deux jeux rendent particulièrement mal. Les couleurs baves, les sprites sont complètement étirés, le son est d’époque et semble être coincé derrière une porte fermée… Où est le travail de remasterisation ? On parle souvent de portage fainéant quand un jeu revient avec le label HD. Certains se contentent de vaguement rehausser la qualité des textures, de rendre l’interface plus lisible à haute résolution. Ici ce n’est même pas le cas. Castlevania Requiem était pourtant annoncé avec des améliorations graphiques (résolution, background hd, interface etc…). Tout ce que propose cette compilation c’est un zoom flingué. Même l’interface est de travers avec des mots qui se marchent dessus et une typographie d’un autre âge. Il n’y a même pas plusieurs emplacements pour une sauvegarde rapide. Ces deux jeux méritent beaucoup mieux, les joueurs méritent beaucoup mieux. Probablement que la pilule passerait beaucoup mieux sur un support comme la Switch avec son mode portable et son confort de jeu.
Mélodie intemporelle
Bien évidemment la qualité de Symphony of the Night et Rondo of Blood n’est jamais remise en question. Le premier est toujours le metroidvania séminal qui continue d’inspirer des millions de développeurs à travers le monde. Le second est le pinacle de la formule Castlevania classique qui corrige tous les défauts des premiers pour n’en conserver que le meilleur. Ceux qui n’ont jamais joué à ces deux titres légendaires trouveront peut-être dans cette compilation une occasion facile et abordable de s’y essayer. C’est surtout le cas pour Rondo of Blood bien plus compliqué à se procurer qu’un SOTN déjà ressorti à maintes reprises. À noter que les voix anglaises de SOTN (possible de les passer en japonais) sont celles de réenregistrées pour Dracula X Chronicles sur PSP. Pas de « What is a man ? » donc.
Les fans eux n’ont finalement aucune bonne raison de craquer pour Catlevania Requiem. Ils ne trouveront qu’une version fade de leurs jeux favoris totalement dénués de contenu annexe. Pas le moindre bonus ne vient remplir les menus bien tristes du jeu. Même pas une galerie d’artwork, même pas une option pour s’écouter les grandioses musiques de Michiru Yamane ou du Konami Kukeiha Club. Quand on compare cette compilation avec ce qui se fait ailleurs (notamment chez Capcom) on peut légitimement se poser des questions. Aurait-ce été trop demandé de pouvoir utiliser l’OST remixée de Rondo of Blood dans Dracula X Chronicles ? Il faut croire que oui.
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