Difficile aujourd’hui de proposer un jeu de plateforme original, renouvelant avec le genre. Super Meat Boy en son temps y était parvenu, et plus récemment, The End is Nigh avait réussi à renouveler également la formule. Matt Makes Games, après avoir réussi le pari de proposer un jeu canapé ayant à la fois des mécaniques novatrices, facile d’accès mais difficile à totalement maîtriser. Towerfall Ascension est encore aujourd’hui un jeu énormément joué, et qu’à titre personnel, est très souvent sorti en soirée.
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ToggleMadeline monte vers les cieux !
Dès le début de l’aventure, vous incarnez Madeline. Cette alpiniste en herbe s’est mise en tête une idée : gravir le sommet de la montagne Celeste. Elle devra franchir de nombreuses étapes ; traverser un hôtel en piteux états, afin, au final, de réussir son périple. Le jeu est divisé en chapitres, où chaque chapitre correspond à un lieu, une étape du voyage. Mais au final, ce périple peu également sembler comme une boucle, un cycle sans fin où Madeline passera par tous ses doutes, états, questionnements, dans le but de pouvoir se trouver et se retrouver, et au final se sentir exister. Pendant votre aventure, vous croiserez le chemin de plusieurs personnages, plus ou moins mystérieux, qui vous guideront, vous avertiront de votre montée… et il font bien !
L’histoire est pour le coup très bien pensée ! Avec une écriture assez fine, un véritable sous texte qui marche, et l’équipe a réussi le pari de proposer une histoire qui, si elle rajoute du sens, n’est au final pas obligatoire. Même s’il serait dommage de s’en passer, les joueurs souhaitant simplement jouer à un jeu de plateforme le pourront. Mais on ne peut que vous conseiller de prendre le temps de vous impliquer dans le scénario, on vous le rendra bien.
Celeste te prend la main… seulement pour la lâcher instantanément !
Qu’on se le dise tout de suite, Celeste n’est pas un jeu qui vous guidera, qui vous tiendra par la main. Ici, l’apprentissage est de mise. Véritable jeu de plateforme 2D, il reprend le système de mort de Super Meat Boy, permettant aucun temps d’attente entre chacun de vos essais. Ainsi, cela permet de baisser la frustration de la mort, et de proposer un système permettant un vrai apprentissage du jeu. Le jeu le met d’ailleurs en avant lors des phrases entre les chapitres, vous disant d’être fier de votre nombre de morts par chapitre. Le jeu joue d’ailleurs avec les codes du jeu de plateforme, et de sa capacité à proposer du challenge supplémentaire. Dans Celeste, vous pouvez si vous le désirez collecter des fraises. Elle ne servent à rien, c’est clairement annoncé et dit dans le jeu, mais c’est un bonus comme un autre.
Un jeu de plateforme unique
Au premier abord, Celeste ressemble à n’importe quel jeu de plateforme. Vous pouvez sauter, vous pouvez effectuer un dash, et vous pouvez faire des wall-jumps. Sauf que chaque chapitre du jeu vous proposera de nouvelles mécaniques, qu’il vous faudra apprendre, maîtriser si vous souhaitez avancer dans le jeu. Vous pourrez par exemple avancer avec des bulles qui vous transporteront dans la direction choisie, ou encore des blocs qu’il faudra frapper. Chaque monde ayant ses propres règles, cela ne l’empêche pas de prendre en compte des éléments mis en place dans un chapitre précédent. Bien entendu, vos capacités ne sont pas infinies, et vous ne pourrez effectuer qu’un seul dash tant que votre personnage ne se soit pas appuyé sur une plateforme par ses pieds. Autre originalité du jeu, vous pouvez grimper sur les murs, mais pareil, vous disposerez d’un temps limité.
A vous de faire attention au niveau vous entourant, à le comprendre, à le résoudre et ensuite à effectuer les bons sauts au bon moment. Plus qu’un simple jeu de plateforme technique, le jeu est également un vrai puzzle-game où il vous faudra réfléchir exactement à votre trajectoire, ce qui passera par un moment d’observation, ou d’expérimentation. Bien entendu, chaque fin de chapitre vous proposera une séquence qualifiée de boss du niveau. Et qu’on se le dise, si les niveaux sont sublimement pensés, certains boss tiennent tout simplement du génie. Notamment la longue phase de boss du chapitre 6 qui restera pendant longtemps comme une des phases de jeu les mieux conçues et inventive jouées dans un jeu de plateforme depuis pas mal de temps.
Une des très grandes forces du titre d’ailleurs, c’est sa capacité, en plus de proposer un gameplay toujours renouvelé, un level design en constante réinvention. Le jeu est très fort pour réussir à concorder ces deux aspects pour que, même lorsque le joueur pense reconnaître une construction de niveau, le jeu arrive à surprendre de nouveau.
Celeste, majestueusement artistique
Et nous n’avons même pas encore parlé de la forme du jeu ! Visuellement, le titre de Matt Makes Games propose un pixel art dans le même esprit qui avait été proposé dans Towerfall Ascension. Le chara design est toujours aussi bien fait, et les séquences de dialogue, mettant en avant donc la tronche des personnages. Les dessins pourront vous faire d’ailleurs penser au style d’un Bryan Lee O’Malley, l’auteur notamment de Scott Pilgrim. Le jeu multiplie par ailleurs les clins d’œil à l’univers du jeu de plateforme, avec par exemple Super Mario Bros. 3, ou encore ce mode arcade, disponible de façon cachée dans un niveau, vous faisant jouer à une version 8 bit du jeu.
Mais tout ceci ne serait rien sans la musique de Lena Raine. La compositrice, connue pour de nombreuses bandes son de jeux tels que Dead State ou Singularity, revient ici avec sa plus belle partition. Des thèmes rendant hommage à l’ambiant aux morceaux beaucoup plus enlevés, la bande son de Celeste est un véritable régal à écouter dans le jeu qu’en dehors. A noter que vous pourrez débloquer dans le jeu des Faces B, qui en plus d’être un véritable mode hardcore des différents chapitres du jeu, proposera un remix des différents thèmes, tout aussi réussis que les compositions originales. Le jeu d’ailleurs est fait de façon à ce que la musique soit véritablement incluse dans le jeu. Elle deviendra sourde quand vous serez dans l’eau par exemple. Et c’est en partie ce qui fait que l’on ne s’arrête pas de jouer lors de la moindre mort, la musique ne s’arrête jamais, laissant ainsi l’impression au joueur d’une véritable continuité, et c’est la grande force des jeux de plateforme qui fonctionne dit die & retry.
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