Développé par Playwing Games, studio bordelais composé de vétérans de l’industrie vidéoludique, Century: Age of Ashes est enfin disponible depuis le 2 décembre dernier. Le titre est jouable totalement en free-to-play sur PC, PS4, PS5, Xbox One et Xbox Series.
Pour ceux qui ne le savent pas encore, le titre exclusivement multijoueur nous plonge dans un monde où vous combattez d’autres joueurs à dos de dragon. Une idée cool sur le papier en somme, et le bébé de Playwing nous avait même convaincus jadis. Maintenant que le soft est sorti, force est de constater qu’il est toujours accrocheur, bel et bien convaincant, à quelques exceptions près.
Conditions de test : Nous avons joué à Century : Age of Ashes une bonne dizaine d’heures sur tous les modes de jeu existants actuellement. Cela nous a permis d’atteindre a minima le niveau 15, et ainsi voir ce que le jeu a à offrir en matière de contenu sur le long terme. Le titre a été testé sur PC avec 16Go de RAM, une GTX 1070 et un i5 cadencé à 3.8 GHz.
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ToggleLe contenu, ce n’est pas ça
L’une des interrogations que l’on avait sur Century : Age of Ashes, c’est bien son contenu. Et qu’on se le dise à l’heure actuelle, on ne peut pas dire que le free-to-play soit vraiment transcendant. Effectivement, le soft n’a à offrir hormis un excellent tutoriel pour apprendre les bases et un mode vol libre, que seulement trois maps vraiment différentes et cinq modes de jeu. Autrement dit, vous aurez les modes suivants :
- Carnage : Il s’agira principalement d’un mode match à mort en 6V6. Vous devrez éliminer un maximum d’adversaires, et la première équipe à avoir le plus de points gagne. Des événements comme le percedragon ou le berserk – vous rendant plus puissant pendant un temps -, peuvent vous aider à retourner la situation au cours du match.
- Survie : En 4V4, ce mode de jeu se déroule en 5 manches. La première équipe à remporter 3 manches gagne.
- Elimination : Elimination nous proposera du 3V3 en 7 manches. Chaque manche donne une seule vie aux adversaires, et la première équipe à remporter au moins 4 manches sur les 7 gagne la partie.
- Raid : Dans celui-ci, il s’agit tout bêtement d’un mode capture de drapeau, à la différence que vous devrez terminer tout un parcours en possession du drapeau, et remporter la manche. Le mode Raid se joue sur 5 manches en tout, ce qui signifie que vous devez donc en remporter trois pour mener votre équipe à la victoire.
- Pillage : Plus original que les précédents modes, Pillage vous demande d’abattre des dragons en possession d’or, et de ramener cette monnaie à votre base. L’équipe avec le plus d’or dans sa base remporte la partie.
Sur tous les modes présentés, il faut avouer que Pillage est un mode pour le moins grisant, et offre la possibilité à l’une des deux équipes de retourner la situation via des événements en cours de partie. Vous pouvez en effet utiliser un brise coffre et exploser la base adverse afin de leur faire perdre de l’or, déverrouiller votre « coffre » en guise de base qui se bloque lors de la partie, voire garder un joyaux apparaissant sur la map, qui vous donne un gros avantage si vous étiez mis à mal par l’équipe adverse.
Autrement dit, tous les autres modes sont trop banals, et seuls les modes Pillage et Raid parviennent plus ou moins à se démarquer. Ceci dit, le système d’événements dans les parties permet d’effectuer des retournements de situation, ce qui est appréciable. Sachez également qu’un mode classé est bien présent, mais n’est pas suffisamment intéressant pour l’heure, tout en étant limité à 6 heures par jour maximum.
Vous l’aurez compris, nous en attendions bien plus que ça. En effet, le titre se doit de tenir en haleine les joueurs avec beaucoup plus de contenu, et ce n’est pas vraiment son cas actuellement. On espère qu’une potentielle saison 1 viendra rajouter un contenu plus conséquent, et éventuellement cette quatrième classe qui se fait attendre.
Par contre, on notera des serveurs quasiment remplis tout le temps, prouvant qu’une communauté assez forte s’est déjà formée sur le titre. Il manque cependant un mode hors ligne, pour les joueurs qui voudraient se frotter à l’IA avant d’affronter de vrais joueurs.
Un système de classes intéressant mais peu équilibré
Pour le reste, nous avons aussi trois classes avec le marauder, le spectre et le gardebrise. Respectivement tank, soutien et orienté assassin, ces trois classes se complètent finalement assez bien. Vous aurez tout d’abord un maraudeur possédant des compétences d’éclats de givre pour ralentir ses ennemis, et un mode rage en habileté ultime pour terrasser plus efficacement vos adversaires.
Il y aura ensuite le spectre qui peut se rendre invisible, envoyer des boules de feu plus puissantes, et utiliser quelques mines pour piéger ses adversaires. Vient enfin le gardebrise qui peut balancer des fumigènes empoisonnés, soigner ses alliés avec sa compétence ultime, ainsi qu’user de quelques mines qui envoient une belle onde de choc, repoussant les ennemis.
En clair, les classes sont plutôt sympas à jouer, mais elles ne sont pas du tout équilibrées. Attendez-vous à trouver plus souvent des équipes de maraudeur ou de spectre plutôt que des gardebrise, rendant parfois les parties totalement imbuvables à souhait.
Le règne des dragons dans toute sa splendeur
Sur le gameplay, Century : Age of Ashes se la joue Panzer Dragoon et cela lui réussit bien, à peu de choses près. Manier notre dragon est un pur plaisir, et notez que vous avez dans chaque classe, la possibilité de balancer un souffle enflammé en combat rapproché, ou envoyer des boules de feu sur les ennemis à distance. La mécanique de ciblage est d’ailleurs bien ficelée, et l’effet de boost que vous pouvez utiliser pour faire voltiger votre dragon bien plus vite est efficace.
Concrètement, la production de Playwing est grisante et totalement jubilatoire dès les premiers instants, offrant un fun très plaisant. La jouabilité aérienne est particulièrement bien foutue, très frénétique, et le système d’esquive des projectiles envoyé par les ennemis est bien trouvé. A contrario, on retrouve des collisions hasardeuses, voire quelques imprécisions du dragon à cause d’un boost mal géré, qui peut donner un gros sentiment de frustration sur la maniabilité globale à terme.
Egalement, la fenêtre d’esquive des projectiles ennemis est encore à revoir. Il se peut qu’effectivement, vous vous prenez assez souvent des boules de feu que vous pensiez pourtant avoir esquivé avec brio. Voilà qui est donc bien fâcheux, et notez que le gameplay devient assez vite lassant une fois les modes de jeu passé. Et hélas, ce n’est pas les différents bonus de boost ou d’amures à ramasser sur la map qui feront la différence.
Nous avons donc droit à un renouvellement dans le gameplay qui peine à véritablement à se manifester, notamment sur les attaques. Néanmoins, on se contentera quand même d’un level-design des maps plutôt soignées, et prouvant que Playwing maitrise clairement leur sujet avec pas mal d’embranchements et de passages en plein vol.
Un modèle économique si maitrisé que ça ?
Pour son modèle économique, le free-to-play, Playwing semble avoir fait le bon choix. Obtenir des gemmes ou des pièces n’est finalement pas si déséquilibré que ça, et l’aspect personnalisation des personnages et de votre dragon n’est que purement cosmétique. Cela permet de mettre tous les joueurs au même niveau, et éviter justement cette notion de pay-to-win, qui bousille généralement certains free-to-play.
En revanche, on pestera justement sur la personnalisation qui joue la carte du full cosmétique, et surtout l’impossibilité de pouvoir changer les compétences de nos classes, voire de les améliorer. C’est bien dommage mais dans l’ensemble, Century : Age of Ashes reste solide dans son système, qui n’oblige à aucun moment le joueur à mettre la main au portefeuille, la boutique n’étant que purement facultative.
Concernant au passage la progression, sachez qu’elle sera classique. En finissant vos parties, vous pouvez glaner de l’expérience, ce qui vous fera augmenter en niveau. Par la suite, vous pourrez obtenir des récompenses en pièces, voire des éléments de personnalisation ou même des œufs. Ces derniers pourront éclore et vous donner un nouveau dragon pour l’une de vos classes, mais à condition de d’abord accomplir des défis pour le faire évoluer.
Qu’on se le dise, si Century : Age of Ashes a vraiment fait très attention à ne pas tomber dans le pay-to-win, le titre n’a pas assez approfondi certains aspects du jeu. Effectivement, le soft a pourtant un potentiel fou que ce soit sur les œufs de dragon comme le côté personnalisation assez poussé, complet, mais cela n’est que sous-exploité dans l’ensemble.
Une belle claque artistique, mais absolument pas scénaristique
Là où Century: Age of Ashes excelle avec brio, c’est dans sa technique, bien maitrisée. Tournant sur de l’Unreal Engine 4, la production de Playwing est indéniablement l’un des plus beaux free-to-play auquel nous avons pu jouer récemment. L’habillage graphique des dragons est tout autant soigné que les textures et les différents effets, pour un résultat qui nous met un bon coup dans la rétine.
Force est de constater que le studio bordelais a effectué un travail titanesque, d’autant que l’optimisation en jeu est exemplaire, et avec aucun ralentissement à signaler qui plus est. Hormis quelques bugs de collisions de ci de là, le soft est propre techniquement, mais si nous pourrons pinailler sur un manque de détails sur certaines textures.
Toutefois, la partie scénaristique est inexistante. On aurait aimé l’ajout d’un mode histoire car justement, le background de Century : Age of Ashes a un fort potentiel à pouvoir raconter une histoire, ce qui n’est pour le moment pas le cas. C’est clairement le bât qui blesse et quitte à faire payer dans un futur proche un mode histoire solide, on est preneur…
Qu’à cela ne tienne, terminons avec sa bande-son, acceptable. Difficile de jauger ce point là, dans la mesure où il n’y a quasiment pas de doublages. Cela dit, on retrouve quelques thèmes musicaux épiques qui collent bien à l’ambiance médiévale/dragonesque de Century : Age of Ashes, et des bruitages qui claquent bien.
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