Développé par le studio indépendant Dead Mage et édité par 11 Bits Studios, à qui l’on doit l’excellent Frostpunk, Children of Morta est un rogue like de plus qui s’ajoute à la foule de jeux du même genre. Cependant, le titre a de quoi se démarquer puisqu’il met la famille au cœur de tout, et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça marche.
Conditions de test : Nous avons joué une quinzaine d’heures au titre sur PC via Steam. Nous avons débloqué tous les membres de la famille et essayé les différentes améliorations proposées.
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Difficile pour les jeux indépendants de miser sur l’aspect narratif sans y dédier une grande partie des moyens, voire la totalité (en faisant un visual novel par exemple), toutefois certains font preuve d’une ingéniosité surprenante pour ne pas uniquement miser sur un gameplay maîtrisé. Children of Morta est l’un d’eux, non content de nous proposer un rogue-like où l’on contrôle différents personnages, il arrive à rendre le tout cohérent et plaisant à suivre.
Le scénario en lui-même n’a rien de vraiment surprenant et on ne sait finalement que peu de choses sur le monde fantastique qui nous entoure. L’important, c’est qu’une corruption dévore les terres et se propage autour du mont Morta, un lieu sacré gardé par la famille Bergsons depuis des générations. Répondant à l’appel du devoir, les membres de cette grande famille prennent alors les armes pour combattre ce fléau.
Comme le veut le principe du rogue-like, le titre va donc nous amener dans des donjons générés aléatoirement où la mort est synonyme de retour au point de départ. Comment la famille peut donc apporter un peu de sel à tout ça ? La première prouesse du soft est, contrairement à de nombreux autres rogue-like, d’arriver à rendre la mort peu frustrante. La progression est ponctuée d’événements scénaristiques qui nous font vivre le quotidien de la famille.
Cela peut être un moment de tendresse entre John (le père et chef de la famille) et sa femme enceinte ou encore le retour d’un des enfants qui sera jouable plus tard, chaque échec ou réussite nous donne une interlude qui atténue ce côté redondant et très expéditif lorsque l’on passe de vie à trépas comme dans un Dead Cells (et ce malgré ses très nombreuses qualités). On s’attache ainsi très rapidement à cette belle famille que l’on apprend petit à petit à connaître.
Les liens du sang
Le plus impressionnant est la façon dont cet amour familial est retranscrit dans le gameplay. En plus de nous proposer différents styles de jeu avec les Bergsons assez vaillants pour se battre, la montée en puissance met intelligemment à profit ces liens de sang. Pour résumer, la progression de chaque personnage aura des répercussions sur les autres. La montée en niveau et le gain de compétences débloquent des paliers qui octroient des bonus passifs à toute la famille comme un gain de vitalité et même des interventions en plein combat où un membre vient nous aider lors d’une situation critique.
En outre, Dead Mage a su créer un gameplay dynamique aux petits oignons avec une variété sans pareil dans les profils. Chacun des six combattants possède un style de combat unique et aucun ne fait tâche. On prend autant de plaisir à jouer à distance avec Lucy, la cadette magicienne, qu’à donner des bourres pifs bien stylés avec Mark, le pratiquant d’arts martiaux. Afin de nous obliger à varier les plaisirs, certains personnages sont progressivement atteints par la fatigue due à la corruption si on les fait trop combattre. On reprochera seulement au titre de nous forcer à « grind » puisque l’on ne débloque pas tous les personnages de suite.
En donjon, malgré un petit manque de variété dans les décors, on retrouve les codes d’un rogue-like classique qui font toujours leur effet : des monstres en pagaille, des coffres, des items actifs ou passifs, et des découvertes de lieux secrets. Children of Morta arrive à y mettre sa patte avec plusieurs défis liés à la corruption, cependant le plus gros défaut du jeu (bien qu’il ne soit pas déterminant) est sa difficulté mal distillée. Le souci est flagrant lorsque l’on passe dans le monde de la deuxième porte, cela rejoint aussi le problème lié au grind puisque chaque membre n’est pas au même point arrivé à ce stade.
Home sweet home
Rien ne vaut la douceur du foyer pour reprendre des forces avant de partir à l’aventure, mais surtout pour également en gagner. On parlait précédemment d’interactions avec la famille, on peut également en déclencher d’autres en sélectionnant une pièce de la maison en particulier, malgré tout, deux retiennent notre attention : le laboratoire de Margarette, la doyenne, et l’atelier de l’oncle Ben. Afin d’augmenter vos statistiques de base (force, vitesse de déplacement, taux de coup critique…) et des bonus plus généralistes (gain d’expérience, or récolté, emplacement de rune…), c’est là qu’il faudra dépenser votre or. Encore une fois, la montée en puissance est la marque des bons rogue-like et Children of Morta réussit cela d’une main de maître.
Visuellement, le jeu indépendant nous charme avec son mélange de pixel art et de décors faits main. Malgré le manque d’expressions faciales, le titre arrive quand même à nous communiquer les sentiments de chaque situation grâce à de superbes animations que l’on peut tout autant admirer en combat. Mark, le spécialiste des arts martiaux est un bel exemple très parlant. Dommage que l’on ne puisse pas en dire autant de la bande-son qui est moins irréprochable. Les rares morceaux ne sont pourtant pas mauvais, mais cela manque cruellement de thèmes percutants, en particulier dans les donjons.
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