Plus de 9 ans après le premier opus, Chivalry II est bel et bien sorti le 8 juin dernier sur PC, PS4, PS5, Xbox One et Xbox Series. Torn Banner Studios est donc ainsi retourné à son premier amour, surtout après l’échec cuisant que fut leur dernier jeu en date, avec ce Mirage : Arcane Warfare qui n’a hélas pas su trouver son public. De retour dans l’aspect moyenâgeux de la licence Chivalry, cette suite est-elle supérieure à son aîné tout en étant au niveau d’un Mordhau ?
Conditions de test : Nous avons effectué un peu plus d’une quarantaine de matchs sur Chivalry II sur les modes Chacun pour soi, Match à mort en équipe et Objectif d’équipe. Nous avons testé simultanément les quatre classes du soft, tout en débloquant pratiquement tous les trois rôles pour chacune d’elles. Le soft a été testé sur PC avec 16Go de RAM, une GTX 1070 et un i5 cadencé à 3.8 GHz.
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ToggleUn contenu pas forcément touffu au lancement
La chose que l’on attend toujours au tournant dans un jeu purement multijoueur, c’est forcément son contenu. Dans un premier temps, sachez que Chivalry II s’offre un didacticiel assez bien expliqué, et vous donnant un aperçu global du système de combat et de ses nouveautés. Jusqu’ici tout va bien, et cela donne au moins la possibilité aux joueurs de se familiariser avec le gameplay avant de sauter dans le grand bain.
En revanche, le contenu global du titre est pour l’heure assez famélique. En effet, le jeu de Torn Banner Studios ne dispose que de huit petites maps pour seulement trois modes de jeu. D’ailleurs, ces derniers sont des plus classiques avec du match à mort en équipe, chacun pour soi – équivalent de mêlée générale -, et objectif d’équipe. Seul le dernier mode de jeu cité est un tant soit peu inventif, même s’il est évidemment tiré du premier opus. C’est donc super léger, et on regrette l’absence des mods et même du mode Duel pour l’heure, en espérant qu’il soit ajouté au plus vite.
Côté classes, vous serez en revanche servis. Dans l’absolu, si nous retrouvons les quatre mêmes classes que le premier volet, sachez que ces dernières se divisent en trois rôles chacun désormais. Ainsi, dans les classes archer, avant-garde, fantassin et chevalier, vous aurez systématiquement la possibilité de choisir l’un des trois rôles de chacune de ces quatre classes, déblocables en jouant. Ces fameux rôles auront évidemment des compétences et armement totalement différents, et il faut dire que ceux-ci sont parfaitement complémentaires, comme les quatre classes du soft.
Globalement, le système de classes revu est bien amené, même si nous regrettons encore une fois l’absence des autres classes issues du DLC Deadliest Warriors de Chivalry: Medieval Warfare. Encore une fois, Torn Banner Studios n’a pas vraiment assuré sur le contenu du jeu en lui-même. Toutefois, une roadmap a été récemment diffusée par les développeurs, mais il n’y a concrètement pas de date sur le nouveau mode de jeu ou la nouvelle map en l’occurrence. Et ceci pourrait bien finir par lasser ou léser les joueurs si cela ne sort pas au plus vite.
On terminera néanmoins sur une bonne note, avec la facilité à trouver des parties. Il est effectivement assez rare de ne pas trouver de parties instantanément, le soft disposant de serveurs dédiés, et des modes de jeu mixtes de 40 ou 64 joueurs, voire le mode chacun pour soi, permettant de trouver des parties que sur ce mode de jeu là. Ce n’est pas non plus transcendant car cela n’enlève en rien le contenu faible. Notez néanmoins qu’il est aussi possible de jouer en mode entrainement en hors ligne, ce qui est déjà ça de pris au moins.
Un gameplay revu, corrigé mais avec encore de petites coquilles
Si vous en aviez marre du gameplay vieillissant de Chilvary: Medieval Warfare, sachez que Torn Banner Studios a fait de gros efforts sur le système de combat de Chivalry II. D’ores et déjà, les déplacements de notre personnage sont clairement plus souples, et sachez qu’il est enfin possible de lancer son arme dans la tronche de son adversaire, ou bien de ramasser quelques tonneaux ou gros blocs de pierres afin de les lancer sur nos ennemis.
Rien qu’avec ces deux petites nouveautés, Chivalry II est déjà plus jouissif et fun que son aîné. Dans le système de combat, on notera toujours les attaques chargées, horizontales, verticales, mais avec cette fois-ci de petites subtilités. Ici, le mouvement de vos déplacements et de votre souris sont primordiaux pour parvenir à toucher vos ennemis comme les parades ou contres, bien plus travaillés et accessibles que sur le premier volet qui avait tendance à être beaucoup trop hasardeux.
En somme, l’attaque/défense en combat est furieusement grisante. Ceci dit, le gameplay demandera un certain temps d’adaptation avant de maitriser le timing des parades, le petit coup de pied pour arrêter l’enchainement des ennemis ou encore le coup sec, qui fait le même effet mais qu’il faut utiliser avec parcimonie au risque de vous faire enchainer. Clairement, le gameplay de Chivalry II est complet dans les combats, avec notamment les feintes beaucoup plus faciles à sortir que sur le premier volet, la possibilité d’annuler ses attaques au dernier moment pour plus de praticité, et le mode troisième personne qui fait son retour.
Vous l’autre compris, Torn Banner Studios a peaufiné avec soin et brio les combats de Chivalry II qui sont encore plus jubilatoires que le premier opus, et avec une différence prononcée entre les classes. Par contre, on retrouvera parfois une appréciation des distances discutable pour toucher nos adversaires, ou encore ce côté injuste des parades qui ne passent pas, et qui peuvent vite devenir frustrantes à souhait. L’aspect brouillon des combats se fait aussi sentir lorsqu’une orgie de joueurs se met sur vous pour vous tailler en pièces, rendant les situations frustrantes et ridicules. Vivement l’ajout du mode Duel qui doit se faire attendre.
Pour le reste, en dehors des combats avec bon nombre d’armes blanches, sachez que le level-design des maps notamment sur le mode objectif d’équipe, est bien ficelé. Il y a parfois une certaine verticalité intéressante dans la construction, les nombreux objectifs à accomplir restent variés, et demandent évidemment une certaine coordination avec votre équipe afin de bien défendre ou attaquer les objectifs en fonction de votre camp – Agatha ou Mason comme dans le premier jeu -, afin de remporter la partie.
Indéniablement, toute cette architecture et ambiance moyenâgeuse fait réellement le café, comme les cris de guerre iconiques de la licence qui apporte un plus tellement non négligeable pour l’immersion… Il faut également souligner que les parties sont désormais mises en scène. Effectivement, le titre s’offre des petites cinématiques au début de chaque partie, ce qui est un ajout pour le coup assez bienvenu et donnant un tout petit élément de scénarisation intéressante, même si ce n’est absolument pas le but premier de Chivalry II. Néanmoins, cet effort est plus qu’appréciable.
Progression cohérente, équilibrage correct mais une personnalisation classique
L’autre élément important de Chivalry II, c’est aussi la progression des classes et de votre rang. Pour le premier point, il faut savoir qu’en jouant votre classe, vous la montez en niveau automatiquement. Cela aura ensuite le don de débloquer une nouvelle arme pour le rôle de la classe que vous jouez, d’augmenter le niveau de votre classe principale, mais également le niveau de l’arme utilisée, ce qui aura pour effet de la rendre un peu plus efficace lors des combats face à vos ennemis.
Qu’on se le dise, la progression des classes s’effectue ainsi automatiquement en y jouant, ce qui permet de concentrer le joueur sur l’aspect fun des parties avant tout. Concernant le second point qui est la montée en niveau de votre rang, elle est assez lambda. Grosso modo, en montant en niveau, vous gagnez de l’or – le monnaie du jeu -, mais vous débloquerez également des éléments de personnalisation pour vos classes. Soit quelque chose d’assez classique, et dont vous n’y prêterez guère attention si vous n’êtes pas dans le trip personnalisation cosmétique.
Et justement, venons-en à l’aspect personnalisation. Comme nous avons pu tout juste l’évoquer plus haut, elle n’est hélas que purement cosmétique. Pas de montée en stats donc, et les nombreux objets de personnalisation pourront s’équiper sur votre classe, auront un niveau de rareté, et pourront être débloqués moyennant de l’or, ou en mettant la main au portefeuille…
En clair, des micro-transactions sont bel et bien de la partie dans Chivalry II, même si celles-ci ne sont pas obligatoires et n’ont aucun effet particulier en partie. Mais pour un jeu payant cela dit, la notion de micro-transactions aura le don de faire grincer des dents.
Toutefois, la bon point viendra de l’équilibrage, pas si mauvais. La plupart des parties que nous avons effectuées sur le titre ne souffraient pas réellement de déséquilibrage flagrant, et avec parfois des retournements de situations qui peuvent se produire alors que la partie est proche d’être remportée de manière solide par l’un des deux camps. La seule ombre au tableau viendra de la classe des archers parfois agaçante, et ayant un peu trop de possibilité de se défendre à notre goût. Mais pour le reste, pas de désavantage entre les autres classes.
Pas de claque technique en vue, mais sur la bande-son si mon seigneur
Bien évidemment, il est logique que Chivalry II dispose d’un gap graphique flagrant vis-à-vis de son prédécesseur. Tournant sur de l’Unreal Engine 4 contre la version 3 dans Chivalry : Medieval Warfare, le titre jouit forcément d’effets de lumière et de textures forcément plus flatteuses pour le rétine. L’aspect graphique global est ainsi aussi décent que joli, les démembrements sont un peu plus poussés pour notre bon plaisir mais cependant, nous sommes loin d’une claque technique.
En parlant de technique, le titre a quand même des soucis à ce niveau-là. Si l’optimisation reste en soi correcte, le soft se tape malheureusement des retards d’affichage sur les textures, des serveurs pas forcément super stables en fonction de certaines parties, mais également quelques bugs pas réellement sexy. Il y a encore à boire et à manger sur le soft de Torn Banner Studios, qui pourrait prétendre à bien mieux si un patch sort pour corriger cela, même si ce ne sera toujours pas une claque graphique en dépit de quelques effets satisfaisants par moments.
Au moins, clôturons ce test sur une assez bonne note avec la bande-son du soft. Outre un doublage anglais de très bonne facture, le soft a le don de se doter de musiques épiques collant merveilleusement bien avec l’ambiance médiévale du soft. Ce sera au moins ça de pris comme les bruitages, qui en ont suffisamment dans le bide pour être crédibles.
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