Chocobo GP marque un nouveau titre pour la série de jeux dédiés à la mascotte mignonne (et célèbre moyen de transport) de la série Final Fantasy. Il y a quelques années, nous avions eu par exemple le Dungeon Crawler : Chocobo’s Mystery Dungeon : Every Buddy!. La licence revient avec un nouveau jeu de course familiale sur Switch qui veut évidemment jouer sur le même circuit que Mario Kart. Il n’en est d’ailleurs pas à son coup d’essai puisqu’on peut plus ou moins considérer Chocobo GP comme une suite de Chocobo Racing sorti sur PlayStation dans les années 90. Voyons s’il parvient à convaincre.
Conditions de test : Nous avons joué une quinzaine d’heures au titre dans sa version complète. Nous avons ainsi terminé le mode histoire et essayé tous les modes hors-ligne. Ayant reçu le jeu en avance, nous n’avons pas pu essayer les modes en ligne, ni avoir un aperçu plus complet du « Prize Pass » étant donné que le lancement de la saison 1 est prévu pour la sortie officielle.
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ToggleUne version lite bienvenue
Difficile de concurrencer Nintendo avec un Mario Kart qui reste la référence en la matière depuis la Super Nintendo. A chaque nouveau jeu mettant en scène le « karting », impossible de passer à côté de la comparaison avec le maître en la matière, qui plus est, lorsque que l’on tente de le concurrencer sur sa plateforme de prédilection. Et rare sont ceux qui ont pu tenir le choc, on peut notamment citer les deux opus de la série Team Sonic Racing qui ont réalisé des performances honorables. Notons tout de même que Square Enix a sans doute conscience de cet état de fait puisque la firme propose une version gratuite pour son Chocobo GP (et qui vous permet de même de profiter du contenu entier si vous rejoignez un ami possédant la version complète).
Cette version lite, de son vrai nom, vous permet d’essayer les modes solo et multijoueur avec quelques limitations évidemment. Un bon moyen de voir si le jeu vous plaît sachant que vous pourrez transférer votre sauvegarde dans la version complète si vous passez à la caisse. On peut donc saluer un beau geste de l’éditeur japonais. Passons d’ailleurs en revue les différents modes que propose le jeu :
- Histoire
- Courses de série : un mode où il faut compléter quatre circuits d’affilée en solo ou avec un ami.
- Contre-la-montre : il s’agit de faire le meilleur temps possible en battant ses propres records ou les fantômes des autres joueurs du monde entier.
- Courses personnalisées : Des courses où l’on peut modifier des paramètres de jeu (difficulté de l’IA, Magilites, choix du circuit, nombre de courses)
- Mode Chocobo GP : un mode en ligne qui permet d’affronter jusqu’à 64 joueurs dans un gros tournoi.
Nous sommes donc devant un contenu, certes classique, mais plutôt correct. Ce qui le démarque le plus du plombier moustachu, c’est son mode histoire qui propose une aventure scénarisée avec de nombreux personnages issus de la série de jeux Chocobo comme Shirma et Irma, ainsi que de la franchise Final Fantasy comme Maduin (Final Fantasy VI) ou encore Vivi (Final Fantasy IX).
Malheureusement, on ne peut pas dire que ce petit plus soit très pertinent étant donné que l’on reste dans une ambiance très enfantine où l’on voit les personnages interagir à coup de dialogues que l’on oublie aussi sec. Chocobo et ses amis partent en quête d’un championnat qui récompense le gagnant en lui accordant n’importe quel vœu. Une bonne excuse pour enchaîner les courses contre l’IA afin de se faire la main.
Un chocobordel sur la piste
Comptez cependant deux heures tout au plus pour venir à bout de ce mode histoire sachant qu’il vous faudra le recommencer une nouvelle fois avec un nouveau mode de difficulté. Concernant le gameplay, nous sommes sans doute devant ce qui se rapproche le plus d’un Mario Kart. On retrouve ainsi un système similaire aux CC qui augmentent la vitesse via deux modes : Débutant et Maître (le niveau maître correspondant plus ou moins à du 150cc).
Même chose sur la piste où l’on nous incite à faire le plus de dérapage possible pour accumuler du boost, et bien sûr à utiliser les objets que l’on peut balancer sur les concurrents afin de terminer premier. Si vous aimez que ce soit le cirque sur le bitume, Chocobo GP sera le titre idéal. Les objets et compétences fusent en permanence.
Même si cela est indéniablement frustrant, c’est sur ce terrain où le jeu de Square Enix brille le plus avec des personnages ayant chacun une capacité spéciale que l’on peut déclencher une fois notre jauge pleine. Malgré le chaos permanent, cette mécanique nous donne une petite marge de manœuvre afin de planifier notre coup et déclencher le talent au bon moment. Car il n’est pas idéal de garder des objets que l’on obtient sur des œufs tous les dix mètres. En revanche, la licence reprend habilement son système unique de magicite qui nous permet d’accroitre la puissance d’une magie ou d’un objet récupéré en ramassant des œufs de la bonne couleur.
On reste dans un jeu de course familiale très accessible, mais on apprécie ces bonnes idées qui nous forcent à ne pas faire n’importe quoi ou à balancer des bonus n’importe comment. Ces derniers sont en plus assez originaux comme le faucheur qui maudit un joueur et le force à sautiller pour se purger ou encore le portail qui donne lieu à des séquences assez loufoques selon où on le place.
Chocobo adepte du circuit court ?
Chocobo GP est donc assez correct dans l’ensemble, mais il souffre surtout d’une concurrence bien au-dessus avec un Mario Kart 8 Deluxe (portage du jeu Wii U de 2014) qui incontestablement en première place malgré son grand âge. Sachant qu’en plus, le titre va bénéficier de DLC venant apporter plus de circuits.
Le soft accuse par ailleurs une grosse faiblesse à ce niveau-là avec des circuits au design très convenu et parfois simpliste. On en dénombre un peu moins d’une dizaine sachant que des variations existent pour chacune d’elle (version courte, longue ou hypervitesse). Les véhicules sont également divisés en trois catégories afin de varier les styles de jeu : vitesse, équilibre, technique. Cela ne suffit pas cependant à renouveler pleinement l’expérience.
L’ambiance Final Fantasy est incontestablement un avantage pour se démarquer d’autant que Chocobo GP peut se targuer d’avoir des graphismes chatoyants et mignons, mais encore faut-il aimer ce style plus léger. Même la bande-son est finalement moins percutante qu’espéré. Certes, on retrouve évidemment des morceaux culte de la saga Final Fantasy (la fanfare de victoire ou le thème du Gold Saucer) qui brillent surtout lors du mode histoire, toutefois on reste sur des morceaux à la sonorité assez classique lors des courses. On met de côté la chanson du menu principal qui donne envie de se jeter sous les rollers du Chocobo.
Un modèle problématique ?
Le manque de contenu, surtout au niveau des circuits, peut aussi s’expliquer via le modèle particulier du titre qui emprunte au free-to-play avec notamment le « Prize Pass » qui vous permettra d’obtenir Cloud de Final Fatasy VII et Squall de Final Fantasy VIII en tant que personnages jouables. On imagine que le titre sera alimenté régulièrement en contenu sachant qu’une monnaie premium (que l’on obtient avec de l’argent réel) est proposée.
La boutique vous permet déjà d’acheter de nombreux cosmétiques, véhicules et personnages en dépensant les tickets accumulés en jouant normalement, mais mieux vaut être vigilent. On répète encore une fois que nous n’avons pas encore une vision assez claire du poids de ce modèle sur le contenu du jeu dans sa version complète.
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