Officialisé en mai 2020, Chorus, la dernière production de Deep Silver Fishlabs, sort ce vendredi 3 décembre sur PC, PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox One, Xbox Series X|S, Google Stadia et Amazon Luna. Quelques mois après nous avoir laissé sur un aperçu très prometteur, le shooter spatial des créateurs de la licence Galaxy on Fire parvient-il à être à la hauteur de nos espérances ? Réponse dans ce test.
Conditions de test : Test réalisé à la manette sur PlayStation 5 et un téléviseur 4K pendant environ 19h, temps nécessaire pour terminer la campagne principale ainsi qu’une grande partie du contenu annexe proposé en difficulté Intermédiaire (mode Mort Permanente désactivé). Cet article est garanti sans spoilers.
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ToggleIl est temps de briser le Cercle
Prenant place dans un univers à la fois futuriste et mystique, Chorus nous met dans la peau de Nara. Membre d’un mystérieux culte appelé le Cercle et dirigé par l’énigmatique Grand Prophète, elle est connue pour être une pilote d’exception, puissante et impitoyable sur le champ de bataille. Mais un jour, une mission à laquelle elle participe provoque la destruction d’une planète entière dont les habitants rejetaient la doctrine propagée par son camp. Un véritable choc qui suffit à briser sa foi et la pousse à déserter.
Désormais devenue une simple pillarde officiant pour le compte d’une milice libre dans le système Stega Central, elle tente de refaire sa vie tout en continuant d’échapper à son douloureux passé. Malheureusement, sept ans plus tard, le Cercle lance un assaut sur son nouveau foyer. Ne pouvant plus fuir, la protagoniste, accompagnée de son chasseur stellaire doué de conscience Forsaken, doit reprendre les armes afin de mettre un terme définitif aux agissements de son ancien peuple.
Disposant d’un pitch de base accrocheur sur le papier, le titre souhaite proposer aux joueurs et aux joueuses une expérience entièrement solo où la narration y occupe une place assez importante. Un choix de conception qui peut paraître surprenant pour un shooter mais qui, si c’est bien fait, le distinguerait de la concurrence.
Bonne nouvelle, cette promesse est largement tenue. Pendant nos 19h de jeu, la production de Deep Silver Fishlabs nous a offert une histoire fort sympathique à suivre du début à son épique dénouement, bien aidée par une écriture solide portée par l’évolution intelligemment développée de l’héroïne et de sa relation avec Forsa.
Plusieurs quêtes annexes scénarisées sont également très intéressantes à compléter. En plus d’octroyer diverses récompenses, elles donnent l’occasion d’en apprendre davantage sur certains alliés et factions rencontrées au cours de la partie. Elles permettent aussi de saisir toute la profondeur du lore, déjà bien travaillé et exploité de base grâce à un bestiaire et des objectifs de mission assez variés pour le genre ou encore à une direction artistique soignée. Quant à la mise en scène, elle est efficace et le doublage audio est de bonne qualité.
Bref, l’aventure imaginée par les développeurs est suffisamment vivante et prenante pour trouver son public même si, bien entendu, adhérer à toute la dimension mystique, qui peut parfois être un tantinet nébuleuse, est nécessaire pour l’apprécier au maximum.
Un gameplay nerveux pour des affrontements cultes ?
Déjà nerveux et facile à prendre en mains il y a quelques mois, le gameplay de Chorus est toujours aussi réussi au moment de sa sortie. Procurant d’excellentes sensations de pilotage sans jamais trop dénigrer la maniabilité, on profite à fond des différentes zones parcourues durant notre périple ainsi que de la nervosité des combats malgré des fonctionnalités de la DualSense sous-exploitées et de rares affrontements frustrants, la faute à un level design trop restreint.
On retrouve donc un chasseur stellaire qui se manipule simplement avec les joysticks (le gauche pour gérer la vitesse et l’esquive, le droit pour orienter la direction couplée à la caméra et à la ligne de mire), bénéficie d’un boost avec L2, passe en vitesse supraluminique en appuyant sur L3 et tire avec R2.
Les flèches directionnelles donnent la possibilité de restaurer une partie de la barre de vie de l’appareil et de choisir l’arme la plus adaptée à la situation dans laquelle on se trouve (gatling contre la coque, lasers contre les boucliers et missiles contre les blindages renforcés). Un aspect stratégique classique mais terriblement efficace à ne pas prendre à la légère au vu du challenge imposé par l’IA. Même si la difficulté a été pensée pour le grand public, elle sait comment nous mettre la pression en n’hésitant pas à frapper là où ça fait mal, voire très mal.
Si vous vous retrouvez en fâcheuse posture, vous aurez bien évidemment l’opportunité de faire appel aux capacités mystiques liant Nara et Forsaken dont chaque utilisation fera diminuer votre barre de pouvoir qui se reconstituera au fur et à mesure, exactement comme une jauge de mana standard. Par exemple, le Rite de la Chasse vous téléportera dans la position jugée la plus avantageuse pour abattre un ennemi spécifique tandis que le Rite de la Tempête perturbe le bon fonctionnement des armes, boucliers et réacteurs de l’adversaire situé dans votre champ de vision.
Comme tout shooter digne de ce nom, on peut également améliorer, en échange de crédits ou en terminant des quêtes annexes, les performances de notre vaisseau dans des hangars dont les emplacements ne sont jamais indiqués précisément sauf dans de rares cas, ce qui est assez exaspérant. Changement d’armes, renforcement de la coque et des boucliers, installation de mods influençant les stats de Forsa (dégâts, bonus de vitesse, cadence de tir…), le contenu lié à la personnalisation n’est pas révolutionnaire mais il est adapté à la durée de vie du titre.
Honnêtement, il y a vraiment de quoi s’amuser d’autant plus que le jeu intègre aussi de nombreux défis de maitrise qui vous octroieront divers bonus au cours de votre progression.
La claque graphique espérée ?
Affichant déjà de beaux panoramas dans sa version preview, la mouture finale de Chorus est largement à la hauteur de nos espérances sur le plan esthétique. Que ce soit en mode Résolution ou Performances ou le vaste système semi-ouvert que l’on explore, la production de Deep Silver Fishlabs nous offre à de nombreuses occasions un rendu visuel digne d’une petite claque graphique que l’on prend évidemment beaucoup de plaisir à immortaliser grâce au mode photo.
Côté technique, même si l’on a observé un peu de clipping, essentiellement visible quand nous sommes en vitesse supraluminique, et quelques bugs (dont un pouvant provoquer un crash en mode Performances lors de la fin de la mission « Défendez le convoi – Vaisseau de Ree » dans la Bordure de Stega !), le jeu tourne parfaitement sur la console next-gen de Sony au point de proposer des temps de chargement peu nombreux et quasiment instantanés.
Malgré une modélisation du visage de Nara qui aurait pu être davantage travaillée, les animations (impacts, explosions, traînée des propulseurs, voyage entre deux systèmes via une porte de saut…) sont très jolis et fluides.
Enfin, le sound design favorise grandement l’immersion en respectant intelligemment l’intensité des combats et le calme des phases d’exploration où seul le bruit des réacteurs de notre chasseur se fait entendre, ce qui permet de profiter pleinement de l’aspect contemplatif de l’espace. Seul petit bémol, on a l’impression que les bruitages ont un peu trop tendance à masquer la bande originale pendant les affrontements. C’est dommage.
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