Sorte d’aboutissement du fameux âge d’or de Squaresoft, Chrono Cross a su laisser une emprunte indélébile sur bon nombre de joueurs et joueuses, même dans nos contrées malgré l’absence de traduction française. 23 ans plus, Square Enix se décide enfin à ressortir ce titre emblématique dans une version améliorée, mais est-elle seulement à la hauteur de la légende ?
Conditions de test : Nous avons joué environ 35 heures à Chrono Cross Radical Dreamers Edition. Profitons de cet encart pour souligner la présence d’une version française, un point non négligeable par rapport à la sortie initiale du soft.
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ToggleUn univers captivant
Après un bref flash forward des plus intrigants, nous voilà dans un petit village maritime à l’ambiance charmante. Après un rapide tour des lieux, notre amie d’enfance nous demande de lui rendre un service. Seulement voilà, nous sommes dans un JRPG, et très rapidement, les choses dérapent. On se retrouve alors propulsé dans un monde alternatif se trouvant 10 ans dans le futur et dans lequel notre héros est décédé. Tel est le début de Chrono Cross.
Vous l’aurez compris, nous avons affaire à une trame basée sur le voyage temporel. Là où le titre est particulièrement intéressant, c’est qu’il va vous proposer d’alterner, quand vous le désirez, entre les deux timelines, celle où vous êtes en vie et l’autre. Ces voyages seront l’occasion de découvrir différentes facettes des lieux visités mais aussi des personnages rencontrés. Si l’histoire principale est déjà palpitante à suivre grâce à sa richesse et ses rebondissements, toutes les thématiques plus secondaires comme le racisme ou l’écologie ajoutent un vrai plus à l’univers.
Ces voyages temporels dont nous parlions ne sont pas qu’un outil scénaristique puisqu’ils viennent sublimer l’exploration. En effet, les lieux des deux mondes ne proposent pas toujours les mêmes chemins ou coffres et, surtout, ils sont l’occasion de faire des rencontres. A la manière d’un Legend of Mana, vous allez pouvoir recruter différents personnages sur le chemin, tous ayant leurs propres caractéristiques et histoires. Au nombre de 45, ces derniers sont en bonne partie optionnels et ce sera à vous de les dénicher et de les convaincre de vous rejoindre.
Un système de combat intéressant mais un peu mou
Côté combats, on se trouve face à du tour par tour classique en apparence mais largement complexifié via des mécaniques variées. Ainsi, on trouve une jauge d’endurance à gérer mais surtout, le système d’éléments et de champ de bataille. Concrètement, les éléments sont vos sorts et techniques. Tous ont une couleur assignée. Lorsqu’on en utilise un, sa couleur vient s’ajouter sur le champ de bataille, c’est-à-dire à un pan de l’ATH en haut à gauche qui est divisé en plusieurs cases.
Chaque fois qu’un élément est utilisé, il va ajouter sa couleur (ou en remplacer une) jusqu’à avoir des effets supplémentaires. Par exemple, rendre le champ de bataille entièrement rouge renforcera les éléments rouges tout en affaiblissant les bleus. Cela vous paraît peut-être confus expliqué ici, mais cela est bien plus compréhensible une fois quelques combats menés. A noter que ces éléments ne sont utilisables qu’une fois par combat et qu’il est donc nécessaire de bien préparer ses techniques sur chacun des personnages du groupe pour parer à toute éventualité.
A côté de cela, on a également droit à un système un peu particulier pour les attaques normales. Nous avons le choix, au moment d’attaquer, entre exécuter une frappe légère, moyenne ou forte. Chacune de ces frappes a un pourcentage de chance de réussir (ou d’échouer, selon le point de vue), mais dès qu’une frappe touche, la suivante a plus de chance de toucher l’adversaire. On peut donc, si on le souhaite, faire le pari de ne choisir que des frappes fortes au risque de ne jamais toucher.
Si toutes ces mécaniques sont fort intéressantes, nous avons tout de même trouvé le tout un peu laborieux durant les premières heures et, surtout, vraiment mou, d’autant plus que les combats se montrent parfois vraaaaiiiiiment longs pour pas grand chose.
Les sujets qui fâchent
Il est temps d’aborder le sujet qui brûlent les lèvres : la qualité de la remasterisation de ce Chrono Cross The Radical Dreamers. N’y allons pas par quatre chemins : elle est décevante. On commence à être habitué avec Square Enix, mais c’est toujours avec un pincement au cœur qu’on accueille ce genre de mouture, surtout lorsqu’il s’agit de jeux aussi importants. D’un point de vue graphique, on a désormais le droit à un affichage en 4:3 ou en 16:9, avec des backgrounds (pas forcément joliment) retravaillés ou non. Les modèles 3D des personnages ont également eu droit à un petit lifting contrairement aux cinématiques pré-calculées dont le rendu est tout simplement moche.
L’énorme problème de cette version, c’est le framerate. Si le jeu est fluide dans des environnements étroits, les choses se gâtent dès que les tableaux sont un peu plus fouillis, et ne parlons pas des combats, durant lesquels le taux d’images par seconde chute drastiquement, même sur PS5. Assez honteux. On pourra également regretter le fait que les menus n’aient pas été améliorés, la navigation dans ces derniers étant vraiment laborieuse.
Heureusement, côté musiques, pas de problème à signaler. Nous avons pu voir passer ici et là que ces dernières avaient été réarrangées pour ce remastered avec une pertinence et une qualité toute relative. Pas de panique puisqu’en réalité il n’en est rien. En effet, nous avons bien droit à la même bande-son qu’à l’époque, simplement la qualité sonore a été améliorée pour mieux convenir aux standards actuels. Le quiproquo vient en réalité du fait que le vinyl à venir contiendra, lui, les musiques réarrangées, comme Yasunori Mitsuda l’a lui-même confirmé (merci à RPG Site pour la traduction).
Du côté des ajouts sympathiques, on notera tout de même l’intégration du chapitre Radical Dreamers, une histoire supplémentaire sous forme de visual novel avec des choix façon « livres dont vous êtes le héros » ainsi que les habituels bonus du genre vitesse X3, combats auto, invincibilité et batailles aléatoires désactivées. Il ne manque finalement qu’un système de sauvegardes rapides pour être comblés.
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