Nouveau né des studios Blue Isle Studios, Citadel : Forged With Fire est un jeu de rôle en ligne massivement multijoueur (MMORPG) sorti le 1er novembre dernier. D’abord sorti le 26 juillet 2017 en accès anticipé uniquement sur Steam, le jeu sort aujourd’hui sa version finale sur PlayStation 4, Xbox One et PC. Alors, ces deux années d’attente ont-elles porté leurs fruits ? Que vaut ce jeu aux allures magiques et ténébreuses ?
Conditions de test : Nous avons testé le jeu pendant une vingtaine d’heures sur PlayStation 4 Pro, afin de faire un tour d’horizon le plus complet possible des possibilités qu’offre le jeu. Les deux modes disponibles ont été testés (solo et multijoueur en ligne) et nous avons pu gravir jusqu’au niveau 25.
Sommaire
ToggleForgé dans le feu
Pour débuter notre test, nous nous sommes lancés dans une partie multijoueur en ligne. Le jeu propose des dizaines de serveurs où 50 joueurs maximum à la fois sont autorisés. Il en existe pour l’Europe, l’Amérique du Nord, l’Asie… Vous sélectionnez un serveur disponible et à ce moment, le jeu vous propose de créer votre personnage, de la corpulence aux cheveux jusqu’à la couleur des ongles.
Il nous est demandé de lui donner un nom et après validation et un temps de chargement rapide, vous devez choisir entre 3 lieux d’atterrissages sur le carte. Et alors notre personnage est « forgé » et apparaît dans le monde magique d’Ignus dans une cinématique où votre personnage d’abord en feu acquiert sa couleur de peau définitive.
Il faut savoir que le jeu vous propose deux modes de vue : 1ère personne pour plus de réalisme ou 3e personne afin de visualiser plus largement votre riche environnement. Une fois le personnage pris en main, vous arrivez devant un PNJ qui vous donnera de multiples quêtes en guise de tutoriel. Votre personnage possède deux barres : une barre de vie et une barre de mana, sorte d’essence magique qui vous permettra d’user de sorts ou d’attaques magiques.
Ces deux barres se régénèrent lentement mais automatiquement chaque seconde. A noter, le jeu est intégralement traduit en français car étant uniquement jouable en lecture d’écrans contextuels sans aucune prise de parole des personnages. Par ailleurs, le menu se compose de plusieurs onglets : inventaire, grimoire pour les sortilèges, fabrication, connaissances, social (pour le mode multijoueur) et bêtes apprivoisées.
Pour ce tutoriel, vous serez donc amené à faire plusieurs allers-retours entre les objets des quêtes (une plante, une essence) et votre foyer (appelé aussi zone neutre) qui par ailleurs vous confère une totale protection contre les ennemis et des bassins de régénération rapide pour vos barres de vie et de mana. Un tutoriel bienvenu, vu qu’une fois celui-ci achevé (comptez environ 1h30), vous serez totalement livré à vous-même dans ce monde hostile et gigantesque.
C’est d’ailleurs une des particularités des jeux sandbox (bac à sable) où vous devez tout créer vous-même en partant de zéro, à savoir vos tenues, vos armes, votre armure, vos propriétés etc.. Nous aurions souhaité pour autant avoir quelques informations sur le but recherché par le jeu. En effet, une fois que vous aurez acquis suffisamment de pouvoirs et d’expérience, votre rôle sera de fonder votre Maison. Avec d’autres joueurs afin de lutter contre des ennemis et prendre le pouvoir sur les différentes régions qui composent la carte. Aucune indication n’est donnée par le jeu pour nous guider dans ce dessein-là.
Compétences et Sortilèges
Mais bien avant d’entamer cette guerre des clans, et une fois le tutoriel terminé, vous saurez vous cuisiner des plats pour récupérer en force, fabriquer des armes simples et maîtriser des sortilèges de plus en plus puissants. Pour suivre votre évolution, le jeu vous propose un arbre de connaissances divisé en 3 pans : construction/accessoires, armes/magie et cuisine/vol.
Chaque partie de cet arbre se débloque au fur et à mesure de votre avancée dans les niveaux d’expérience et il vous faudra des points pour maîtriser ces connaissances. Les niveaux et points s’acquièrent grâce à des points d’expériences obtenus en récoltant des matériaux, tuant des bêtes sauvages, accomplissant des quêtes etc.
Les premiers niveaux s’obtiennent assez facilement puis seront de plus en plus longs à gravir. Il semblerait que le jeu propose au moins 60 niveaux avant de passer à des niveaux Prestige qui vous donneront accès à de nouveaux niveaux et de nouvelles connaissances. Le gravissement de ces niveaux est plutôt efficace car il vous pousse à continuer de jouer pour débloquer de nouveaux matériaux ou connaissances.
Un autre pan de votre inventaire concerne les sortilèges. Vous pouvez en appliquer deux différents sur chaque arme possédée, 4 armes au total. Chaque sortilège se construit de cette façon : sélection d’une « école » de magie entre rayon d’impact, explosion, création par le joueur et utilitaires. Il vous faudra ensuite sélectionner un emplacement et votre sort sera créé.
Une prise en main plutôt facile d’autant que chaque arme possède ses sorts de base grâce à une essence de sort ésotérique d’emblée équipée. Car oui, vous pouvez en créer de nouveaux en récupérant différentes « essences » (sortes de boules magiques) poussant autour des lacs de la carte. Plusieurs essences coexistent comme essences de feu, de nature, de lumière, de ténèbres etc.. Certaines sont plus rares que d’autres mais chacune vous octroiera des sortilèges différents en les associant à une école différente. Et c’est là la limite du système de sortilèges.
En effet, il vous faudra vous souvenir de vos sorts favoris car les recettes apprises et déjà utilisées seront supprimées si vous les remplacez par un nouveau sort. Il vous faudra alors réutiliser la bonne essence et la bonne école pour les retrouver. A noter que si vous mourrez (attaque d’un animal sauvage ou d’un ennemi), vous perdrez tout ce qui se trouve dans votre inventaire et tout ce qui n’a pas été équipé au préalable (armes, tenues, nourriture) y compris les matériaux de construction et les essences de magie. Mais pas de panique, un symbole apparaîtra sur la carte pour vous aider à retrouver votre arsenal si vous vous y rendez rapidement.
Au fur et à mesure de votre évolution, vous débloquerez un sortilège d’extraction qui vous permettra d’extraire ces dits matériaux ou essences plus rapidement en restant appuyé sur la touche associée. Il vous suffira de pointer votre baguette magique vers un arbre, une pierre, un bloc de pierres runiques (servant à créer des objets), une essence pour déployer un faisceau d’extraction vers eux. Un système bienvenue vu le nombre de collectibles nécessaires pour fabriquer ou améliorer.
Malgré tout, de nombreux bugs viennent ternir le tableau. En effet, nous avons rencontré durant notre test de nombreux lags aux changements de régions mais aussi beaucoup de bugs au sein même des menus. Pour ne citer que quelque uns d’entre eux, la touche « mêlée » vous permettant de détruire des structures, et ainsi récupérer des matériaux, n’était pas attribuée et il nous était impossible de le faire. Il a fallu plusieurs redémarrages et une compréhension accrue du menu qui ne possède aucune explication pour arriver à modifier ces attributions.
Au rayon des bugs, pour retrouver votre personnage, vous devez absolument retourner dans le serveur que vous aviez choisi lors de sa création, au risque sinon de devoir en créer un nouveau et de tout recommencer. Cela va même jusqu’à donc vous empêcher de rejoindre le serveur en question si 50 joueurs sont déjà présents dessus (absurde vous en conviendrez). C’est pourquoi pour nous, le mode multijoueur en ligne n’est pas abouti, un comble pour un jeu de ce type ayant en plus bénéficié d’un accès anticipé de plus de 2 ans.
De multiples choses seraient à améliorer mais pour l’instant, il n’y a pas de patch de prévu pour corriger cela. D’autres bugs nous ont carrément retiré nos éléments de tenues si durement fabriqués (chapeau, bottes, robe etc.), malgré qu’ils aient été équipés au préalable nous faisant nous retrouver en slip dans une forêt sombre et pluvieuse (ne riez pas) après seulement un redémarrage du jeu.
Solo, or not Solo ?
Pour essayer de voir si cela se trouve être mieux en mode solo, nous avons testé ce mode. Cela nous demandera de créer (encore) notre personnage de A à Z, mais pas que et c’est là que cela devient intéressant. En effet, votre partie est entièrement personnalisable.
Vous pouvez par exemple multiplier votre capacité de récolte, de points de connaissance, de dégâts délivrés ou encore bénéficier de ressources ou d’un inventaire illimités. Une partie 100 % cheatée donc, mais qui peut vous permettre de découvrir la quasi entièreté des fonctionnalités que propose le jeu.
Tester ce mode de jeu nous a ainsi permis de monter les 15 premiers niveaux en seulement 2h de jeu et ainsi pouvoir tester de multiples combinaisons pour créer des sorts (vu les ressources illimitées), construire vos demeures mais aussi tester la vraie valeur ajoutée de ce jeu : le vol sur balai, l’apprivoisement et le chevauchement de dragons. D’autant plus que vous pourrez retrouver des PNJ qui vous serviront d’ennemis et qui donc vous permettront de vous entraîner au combat et à la prise de maisons.
Le balai et la bête
Vous débloquez le vol sur balai dès le niveau 10, donc assez rapidement. Mais il va vous falloir le fabriquer, comme beaucoup de structures ou accessoires, grâce à un établi ou encore une forge et un rouet. Une fois créé, il nous a fallu obligatoirement l’équiper dans nos accessoires magiques en première position, car le jeu n’a pas permis de changer d’accessoire magique en pressant une touche (alors qu’il le permet pour les armes, un autre bug d’attribution des touches). L’envol et le vol sont relativement efficaces même s’il faut gérer la caméra de manière assez continue.
La montée est par ailleurs plus difficile à maitriser que la descente et le vol linéaire. L’atterrissage est automatique dès que vous frôlez une surface dure. Un moyen de locomotion agréable néanmoins et vous permettant de visiter une grande partie de l’énorme carte rapidement (sinon comptez 1h à pied de bout à bout) et de rejoindre des points d’intérêt (plusieurs tours sont d’ailleurs visitables pour débloquer un déplacement rapide, disponible également dans les 3 foyers d’origine) ou des quêtes quotidiennes données par les PNJ.
Une autre fonctionnalité disponible dans Citadel : Forged With Fire, c’est l’apprivoisement. Vous pouvez apprivoiser toutes sortes d’animaux différents tels des loups, des oiseaux, des chevaux, des élans et même des dragons (de type flamme ou infernal). Pour cela, il vous faudra créer le sort « Apaisement » et vous approcher de l’animal en question sans qu’il ne s’échappe, auquel cas vous devrez le suivre. Tout en pointant sa baguette vers l’animal, déclenchez le sort et suivez la progression de l’animal. Cela peut durer quelques secondes comme plusieurs dizaines, tout dépendra en fait du niveau de sa barre de vie.
Deux solutions s’offrent alors à vous, persévérer ou affaiblir l’animal en l’attaquant d’un sort au choix, sans pour autant le tuer. Si l’apprivoisement a eu lieu, il vous sera demandé de donner un nom à l’animal et dès lors, vous pourrez lui demander de vous suivre en vous défendant, en attaquant, ou de rester où il est. Vous pouvez même vous servir de lui pour stocker des objets de votre inventaire. Dans notre cas, nous avons réussi à apprivoiser un loup, un oiseau (tous les deux morts très rapidement) mais aussi un cheval et un dragon.
Valar Morghulis
Les nostalgiques de Game of Thrones seront ravis de chevaucher ces dragons disponibles en plusieurs types, plus ou moins dangereux pour vous comme pour les autres. Vous aurez d’ailleurs plus de chance de les retrouver dans les montagnes se trouvant au milieu de la carte en direction de l’imposante statue d’Ignus, visible de n’importe où sur la carte mais non visitable (le monde s’arrêtant avant que vous ne l’atteigniez). Ils ne sont par contre pas du tout faciles à apprivoiser.
Mais une fois la confiance acquise, vous pourrez le monter (après avoir fabriqué une selle) et à vous la conquête des territoires. Il vous permettra de vous déplacer rapidement mais aussi de cracher du feu en direction de vos ennemis. A noter, c’est dommage de ne pas pouvoir utiliser nos autres armes et pouvoirs en chevauchant le dragon alors qu’il est possible de le faire sur votre balai (encore des choix pas forcément logiques).
Par ailleurs, visuellement parlant, le jeu ne possède pas de graphismes époustouflants mais s’en sort très bien quand il s’agit de panoramas ou d’effets de lumière. Pour autant, ne vous attardez pas en détail sur certaines textures végétales ou au niveau des pierres qui malheureusement auraient mérité quelques améliorations supplémentaires. L’animation du personnage, en course ou en vol est plutôt correcte et les vols à coup de balai ou de dragon ne souffrent pas trop de baisses de framerates et l’actualisation des paysages se fait de manière fluide.
Le jeu bénéficie de cycles jour/nuit efficaces car les bêtes et monstres demeurent différents et ils sembleraient plus agressifs en pleine nuit. Les modifications météorologiques sont également de la partie avec de (trop) nombreuses phases de pluie, des phases de grand soleil ou des plaines enneigées à l’approche des montagnes. Il est à noter que le jeu propose son propre système horaire où 1 minute dans le jeu équivaut à 1 seconde pour vous.
Et le reste dans tout cela ?
Un dernier pan du jeu reste à explorer, la construction de vos demeures. Si vous jouez en mode multijoueur, il vous faudra de nombreuses ressources et heures de jeu pour rassembler autant de ressources que nécessaires pour fabriquer des murs, des sols ou des portes. Nous avons testé cette fonctionnalité en mode solo où tous les curseurs ont été poussés au maximum ce qui faisait que nous disposions de ressources illimitées. La maison que nous avons construite possédait plusieurs escaliers, plusieurs fenêtres et a nécessité une bonne heure de construction.
Le système de construction est pour le coup très efficace, rapidement à prendre en main et intuitif. Pour cela, Blue Isle marque un point. Là où les limites de ce système sont atteintes, c’est que quelques fois, l’objet que vous voulez construire change de position au moment où vous appuyez sur la touche pour le valider (un conseil, attendre que l’objet soit en surbrillance dans sa place voulue et ne plus bouger la caméra) et impossible pour vous de supprimer ou modifier un élément (ou en tout cas facilement identifiable dans les menus du jeu). Seules des attaques de dragons par exemple sur votre structure permettront de détruire les éléments en question.
Vous pouvez placer dans votre demeure plusieurs machines de construction (rouet, forge, établi entre autres) mais aussi des obélisques de protection entourant votre structure d’un halo vert résistant aux attaques et vous protégeant ainsi le temps de vous refaire avant de retourner vous battre contre humains, gobelins géants, fées, squelettes en feu ou morts-vivants, qui peuvent posséder des camps de base que vous pouvez visiter pour leur dérober des coffres renfermant de multiples ressources souvent rares.
Par ailleurs, de multiples cavernes jonchant la carte sont gardées par une mystérieuse bête très puissante et qui protège également un coffre renfermant par exemple des pierres à utiliser dans des cryptes ultra-secrètes (non découvertes pendant ce test).
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