Il y a 25 ans, Sid Meier a inventé avec son équipe le jeu de gestion Civilization. Cela fait désormais six épisodes, et plusieurs générations de personnes devenues passionnées par ce jeu de gestion nous mettant dans la peau d’un dirigeant de pays à la conquête du monde.
Si les fans de la série se rappellent avec nostalgie du deuxième ou du quatrième épisode, les plus jeunes générations ont pu passer des centaines d’heures de jeu devant un cinquième épisode qui, même s’il a peiné à convaincre, a fini par plaire au plus grand nombre lors de la sortie des différentes extensions. C’est parti pour Civilization VI ! On vous invite d’ailleurs à aller lire le test de Endless Legends, un autre jeu du genre plutôt sympathique.
Il est donc compliqué d’aborder le test d’un tel jeu, car on ne possède pas tant de temps de jeu que cela. Civilization VI est un jeu qui nécessite plusieurs parties afin de comprendre et assimiler toute les subtilités de gameplay, et ce sixième ne déroge pas à la règle et s’avère même être l’un des épisodes le plus complet et complexe de la série !
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ToggleUn jour je serai le roi du monde !
Civilization VI, comme dans tout bon jeu de stratégie/gestion qui se respecte, propose un menu plutôt complet : outre le mode solo, qui vous permet de personnaliser votre partie de toute façon possible, vous pourrez également effectuer une partie en multijoueur, que ce soit en ligne, en lan, ou sur un même ordinateur. Un tutoriel est également présent pour vous permettre d’apprendre les mécaniques du jeu, et il devrait bientôt être compatible avec Steam Workshop, permettant par la suite un nombre de mods, réalisés par la communauté, vraiment conséquent.
On a pu reprocher aux anciens Civilization de se bonifier avec la sortie des extensions, comme pour le cinquième épisode par exemple, qui est réellement devenu un jeu incontournable avec sa première extension. Firaxis semble avoir vraiment fait un effort sur ce point-ci, et nous propose d’ores et déjà un jeu au contenu touffu et se jouant vraiment dans la longueur. Il est donc compliqué, avec nos quelques dizaines d’heures de jeux au compteur lors de la rédaction de ce test, de pouvoir précisément affirmer que nous maîtrisons toutes les possibilités du jeu. Il nous faudrait plusieurs centaines d’heures pour réellement comprendre toute les variables entourant chaque donnée, allant de la gestion de l’espace de votre cité, de l’utilisation des différentes doctrines, religion…
Civilization VI est un jeu d’ores et déjà très complet qui vous occupera plusieurs centaine d’heures de jeu
Lors du démarrage de notre première partie, nous pensions arriver en terrain connu : on choisit notre civilisation (ici les États-Unis), notre difficulté (ici normal) et le nombre de civilisations dans la partie (ici 6). Lors de notre premier tour, nous avons pu retrouver notre guerrier et notre colon, et fonder Washington près de la mer et d’un fleuve. Dès lors nous avons construit notre premier aménagement : un monument historique, ce qui devrait ravir notre population grandissante. Après avoir choisi notre recherche scientifique, nous avons déterminé notre axe de recherche de doctrine, en nous orientant vers le confort et le bonheur de nos habitants . Nouveauté dans Civilization VI, ces recherches nous permettent ainsi de personnaliser complètement nos doctrines, et ainsi d’optimiser totalement notre civilisation. Après avoir déplacé notre guerrier, en quête de premiers affrontements contre des barbares, nous avons fini nos premiers tours de jeu.
Si le début nous a paru plutôt classique, la suite nous a repoussé dans nos retranchements. Après avoir passé quelques tours, combattu avec succès nos premiers guerriers, les premiers changements majeurs se sont dressés sur notre chemin. A commencer par le système de ville : vous devrez désormais utiliser l’ensemble des cases de votre ville, afin de créer de nouveaux quartiers (un quartier commerçant, un lieu saint, ou encore une merveille). Ainsi, vous ne pourrez plus, comme dans les anciens épisodes, bâtir toutes les merveilles du monde, mais vous devrez les choisir minutieusement, en fonction des effets positifs de chacune.
De plus, vos ouvriers qui, jusqu’à présent, étaient immortels et passaient leur temps à créer des mines, des fermes et cultures sur tout votre territoire, Civilization VI rase cet acquis pour proposer une nouvelle façon d’utiliser l’ouvrier. Ce dernier aura une utilisation désormais limitée, vous ne pourrez effectuer uniquement que 3 aménagements avant l’autodestruction de votre unité. Ces aménagements sont construits instantanément. Vos ouvriers pourront tout de même réparer les aménagements pillés ou endommagés, sans que cela compte comme un aménagement. Cependant, ils ne pourront réparer que les aménagements qu’ils ont crées. Les différents quartiers de la ville ne pourront ainsi pas être réparés de cette manière, il faudra alors passer par le choix de production de la ville. Lors d’une de nos parties avec la Chine, nos ouvriers pouvaient par exemple construire une véritable Grande muraille case par case.
Diplomatie quand tu nous tiens
Alors que le développement de notre ville se déroule jusqu’ici sans accroc, notre rencontre avec la française Catherine de Medicis en -2000 av J-C va néanmoins changer la donne. Après une approche plutôt méfiante envers cette civilisation, nous finissons par nous entendre et échanger quelques ressources. Gandhi, se trouvant à quelques îles plus loin, vient également nous voir. Etant donné le pacifisme de l’Inde, notre confiance fut immédiate. Quelques siècles plus tard, nous voyons arriver sur nos terres une nouvelle religion se propager : l’hindouisme. Étonnés de cette expansion religieuse, nous échangeons quelques peu avec le leader de l’Inde pour finir par un accord de nous laisser tranquille, en échange de pièces et de ressources.
Une des nouveautés du titre est la nouvelle condition de victoire. Si les classiques conquêtes du monde et de l’espace sont toujours disponibles, vous pourrez également gagner en étendant votre culture dans le monde entier (comme dans l’extension de Civ 5), mais également remporter une victoire religieuse, si vous réussissez a convertir le monde à votre religion.
La France quant à elle, nous proposait généreusement de faire garde du corps sur nos terres, afin de nous aider contre les barbares de plus en plus présents. N’ayant pas les ressources militaires dans l’immédiat, j’acceptais le deal de Catherine. Cependant, et sans surprise, nous nous retrouvâmes encerclés de français, et la vipère de Medicis déclara la guerre, signant l’arrêt de mort de notre belle civilisation américaine en l’an de grâce -500 av JC, alors que nous venions tout juste de découvrir l’écriture.
Comme vous pouvez le constater, notre premier essai n’a pas été concluant, d’une part par l’appréhension des nouvelles features de gameplay, mais également, et surtout, par l’IA et le nouveau système de diplomatie. Chaque civilisation a réellement une personnalité différente, comme vous pourrez le voir par la suite, allant des fourberies de l’un à la diplomatie de l’autre, du pacifisme total de l’un à la violence acerbe de l’autre. Il vous faudra faire attention à chaque acte diplomatique, qui pourront avoir des conséquences néfastes pour le futur. Vous débloquerez par ailleurs de nouvelles possibilités au fur et à mesure de vos avancées qui vous permettront de vous allier en cas de guerre, ou même de demander la mort d’une civilisation.
Si l’échec est souvent de mise, Civilization VI vous pousse à vous relever
Aussitôt la première partie finie, nous entamons la seconde. Continuant avec les Etats-Unis pour leur puissance d’infanterie, nous baissons la difficulté afin d’entamer plus sereinement la partie. Notre début de partie se déroule beaucoup plus facilement. Nous arrivons rapidement à posséder 2 villes : Washington et Boston, et nous faisons également la rencontre avec les cités-états de Jérusalem et de Jakarta.
Les cités-états ont également subi des modifications lors de ce nouvel épisode. Vous aurez désormais à intervalle régulier des quêtes, qui vous permettront d’accroître vos relations avec elles, pour leur demander de l’aide. Cela passe par créer des routes commerciales, envoyer des émissaires ou encore créer une certaine unité d’armée précise.
Lorsque nous décidons de fonder la ville de La Nouvelle Orléans, un certain peuple brésilien vient rapidement a nous essayant de nous intimider afin que l’on parte de leur frontière. Annonçant plein de fierté que nous feront fi de leurs avertissements, le susceptible Pierre 2 s’emballe directement et nous déclare la guerre. Cette guerre va nous permettre de réellement tester sur une longueur adéquate les changements amenés dans toute cette partie du titre.
Le premier de ces changements est la possibilité de lier certaines unités ensemble. Une troupe peut ainsi accompagner des colons par exemple, très utile lorsque l’on veut créer une ville dans une région un peu tendue. Chaque unité possède donc un arbre de technologie et pourra gagner ainsi jusqu’à 5 niveaux. A chaque gain de niveau, vous aurez plusieurs choix d’amélioration, ce qui permettra à vos unités d’être meilleures offensivement ou défensivement. Lors d’un siège d’une ville, vos soldats seront rapidement mis à mal par la ville. Les villes, si des remparts sont créés, possèdent désormais deux jauges : une première étant « l’amure » de la ville, permettant à la ville de se défendre face à l’envahisseur, et la seconde étant « la vie » de la ville. Pour conquérir une ville, il sera donc préférable d’éliminer tout d’abord les remparts avec des unités à distance ou armes de siège afin de conquérir rapidement une cité.
Après avoir contré plusieurs affrontements brésiliens sur mes terres de la Nouvelle Orléans, je décide de contre-attaquer et avancer vers la capitale, malgré les nombreuses demandes de paix de l’ennemi. A la suite d’une bataille d’un demi-siècle, nos troupes américaines triomphent en 560 ap J-C et dominent totalement le Brésil. Après avoir annexé Rio de Janeiro et commencé les réparations, ma rencontre avec Harald de Norvège s’annonce comme marquante, car il me conduira à voguer vers les mers à la découverte de nouveaux continents.
Un nouveau monde, peuplé d’inconnus
Jusqu’à présent, aucun problème ne s’est réellement posé, en dehors de l’apprentissage des nouvelles spécificités du jeu, on peut dire que Firaxis Games propose une partition jusque là quasiment parfaite. On pourra malheureusement reprocher, malgré un rythme de jeu plutôt intense, que certaines périodes historiques manquent de peps. Toute la pré-antiquité reste très classique dans sa construction et l’on se retrouve à passer très vite les tours, mais toute l’époque de la renaissance se trouve quelque peu amputée en terme d’évolution. On préférera ainsi la fin du jeu, avec l’ère moderne, où les guerres vont bon train et la course à l’armement et la technologie est grisante et passionnante de bout en bout.
Un des points qui noirci ce tableau est la gestion des barbares. S’ils étaient parfaitement bien cadencés dans le cinquième épisode, ils sont malheureusement trop nombreux dans Civilization VI. Ainsi, on se retrouve avec des armées entières de barbares alors que nous avons à peine que trois petites unités pour nous défendre. Cela aurait été une bonne idée d’avoir une jauge, à deux ou trois niveaux, permettant de choisir aucun barbare dans la partie, ou au contraire une nuée d’envahisseurs païens prêts à en découdre. Il est dommage de devoir recommencer une partie car nous nous retrouvons face à deux villages barbares alors que nous venions tout juste de finir notre éclaireur.
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