Si NIS est connu en Europe, c’est surtout pour ses jeux à forte ambiance nippone. En effet, Ys, Danganronpa ou encore Disgaea sont des licences où l’ambiance manga est omniprésente, ce qui peut s’expliquer facilement quand on voit que le studio est également producteur de nombreux animés comme ToraDora!, LoveLive! ou encore AnoHana. La série des Cladun a commencé en 2010 avec Cladun : This is an RPG !, jeu exclusif à la Playstation Portable de Sony. Le jeu a reçu un accueil peu enthousiaste en occident avec des notes qui tournent généralement aux alentours de 6/10. Plus tard, en 2011 est sorti Cladun X2 sur PSP également avant d’être porté sur Steam en 2012. Là où ses notes sur PSP tournaient une fois encore aux alentours de 6/10, son arrivée sur Steam l’a propulsé à un confortable 8/10 grâce à sa grande personnalisation et son aspect old-school revenant doucement à la mode.
C’est fin 2016 que débarque Cladun Returns : This is Sengoku ! qui reprend l’esthétique des jeux précédents mais en s’incluant cette fois clairement dans un contexte historique : l’époque Sengoku.
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Comme dit précédemment, le jeu prend place durant l’époque « Sengoku ». Pour ceux qui ne sont pas diplômés d’un doctorat d’histoire du Japon, l’époque Sengoku est une « époque de turbulences sociales, d’intrigues politiques, et de conflits militaires quasi constants qui s’étend du milieu du XVè siècle à la fin du XVIè siècle » (merci Wikipedia). Il s’agit d’une époque pleine de personnages qui ont marqué l’histoire orientale au point d’être présents dans de très nombreuses œuvres contemporaines, ce qui permet de retrouver des personnages qui ne sont généralement pas inconnus (surtout pour le public japonais). De plus, cela permet également de nombreuses intrigues du fait des nombreux conflits qui ont forgé cette époque.
Cependant, si le cadre est intéressant et augure d’un scénario intéressant et presque culturel, et bien… Il n’en est rien. En effet, le côté « Epoque Sengoku » de ce Cladun Returns se résume assez rapidement en un espèce de name-droping dénué de sens et, bien qu’il soit plaisant de retrouver des personnages et bêtes connus comme le célèbre Yamata no Orochi, on a tout de même une certaine amertume dans la bouche quand on pense au potentiel scénaristique gâché. Outre l’univers clairement nippon sur lequel je reviendrai plus tard, le scénario, bien qu’emprunt de la culture et des croyances japonaises n’a rien de véritablement spécial. En effet, outre les 5 phrases d’introduction qui servent à situer l’action dans le temps et l’espace, le jeu consiste juste à sauver des âmes après notre mort : une formule au fond assez banale mais on se consolera en se disant que ce n’est pas le point le plus important d’un dungeon crawler.
Comme je l’ai dit précédemment, l’histoire ne fait qu’effleurer l’époque Sengoku. L’univers en revanche regorge de décors, d’armes et de références au Japon féodal. Bien qu’old-school, les graphismes tout en pixels du jeu rendent avec une grande justesse ce à quoi on peut s’attendre d’un jeu se déroulant à cette époque. Le système de la musique du jeu est assez intéressant et j’en reparlerai plus tard dans le test mais il est clair qu’elle y est pour beaucoup dans l’ambiance générale du jeu.
Ajoutez des amis à vos cercles
L’un des points forts de ce jeu (et de la série Cladun en général) est son système de jeu. En effet, on peut créer un nombre illimité de personnages que l’on pourra ensuite utiliser à volonté. Une équipe se compose d’un « Lord » et de x Vassaux, x dépendant du cercle magique choisi : le cercle permet de placer son lord que l’on contrôle et qui attaque, ainsi que les vassaux qui servent de boucliers humains. De ce fait, la constitution du cercle va déterminer d’où prendre des dégâts et d’où nos vassaux nous protégeront mais ce n’est pas la seule utilité des vassaux, en effet, on peut leurs équiper des reliques qui vont modifier les statistiques de l’équipe en consommant du mana : une valeur qui limite la puissance des objets équipés à chaque personnage.
Le lord peut choisir parmi une large sélection d’armes qui va du Shuriken au sabre en passant notamment par l’arc et le bâton, ce qui permet de se battre au corps à corps et à distance. Cependant, gros bémol à mes yeux : on ne peut pas changer d’arme une fois dans un niveau, ce qui signifie que si un boss est intuable avec une arme au corps à corps et que vous êtes entrés avec une épée, il faudra trouver la sortie ou abandonner, puis revenir tuer le boss après avoir changé d’arme et tout recommencé. Le système de combat en lui-même se limite à un coup normal et un coup spécial qui consomme des « sp » que peuvent looter les monstres, pas de parade (ou alors je suis très nul) mais les esquives sont assez faciles pour ceux qui n’ont pas de problème avec l’utilisation du stick dans les jeux old-school.
Es-tu un garçon ou une fille ?
L’un des points forts de ce Cladun est la personnalisation des personnages qui est poussée vraiment loin. Bien que l’on pourra déplorer l’absence de vraie édition visage, coupe de cheveux, les modèles sont suffisamment nombreux pour que chacun trouve chaussures à ses pieds (puisqu’il faut plusieurs personnages). 40 modèles différents sont disponibles et la couleur de cheveux est modifiable à chaque fois. De plus, on peut aussi personnaliser le caractère du personnage entre différentes options dépendantes du sexe. Il est d’ailleurs important de préciser que les modèles disponibles seront toujours les mêmes, peu importe le sexe. On pourra choisir évidemment un nom pour chaque personnage et la création se terminera par la sélection de la classe, de laquelle découleront vos statistiques et vos compétences.
J’espère que vous avez du temps libre !
Le point qui en fâchera certains et en ravira d’autres est la durée de vie du jeu et son contenu. Si vous aimez juste taper des monstres le plus longtemps possible, vous serez servis et ravis d’apprendre qu’en plus des 10 chapitres constitués de 5 donjons chacun, le jeu offre des chapitres « EX » qui apportent une extension à la durée de vie. Cependant, si tout ce que vous voulez, c’est avancer dans le jeu vite pour découvrir l’histoire et avancer dans les chapitres principaux, vous tomberez vite sur un os. Il est possible de partir sur un chapitre dès la fin du précédent mais les monstres auront trop de vie et vous forceront à aller refaire les chapitres déjà complétés en mode « EX » pour farmer de l’expérience et pouvoir continuer le jeu.
Outre les donjons qui constituent le corps du jeu, certaines fonctions supplémentaires sont disponibles comme la présence d’un éditeur de musique qui permet de créer ses propres morceaux chiptunes à écouter pendant les donjons. L’éditeur est assez long à prendre en main pour peu qu’on ne fasse pas de musique ou qu’on n’ait pas une très bonne oreille mais une fois maîtrisé, il offre beaucoup de possibilités. Le problème inhérent à cet éditeur c’est que pour un morceau suffisamment long pour ne pas trop être en boucle, il faut vraiment y passer des heures et des heures. Outre cet éditeur, le jeu permet à tout moment de choisir entre un son normal ou chiptune et offre le même choix pour le texte. On peut regretter l’impossibilité de faire pareil pour les graphismes, quelques textures et sprites lissés n’étant pas le bout du monde mais après tout, les possibilités offertes sont déjà bienvenues pour permettre à plus de joueurs d’apprécier ce Cladun Returns.
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