Premier projet du studio ION Lands, Cloudpunk a de quoi faire rêver rien que par ses visuels. Ancré dans un univers cyberpunk, la plus voyante distinction de ce titre est que celui-ci propose de sublimer son monde en adoptant une direction artistique en voxel. Plongé au cœur de la ville, nous incarnons une nouvelle arrivante du nom de Rania. Celle-ci intègre une société de livraison pas très légale du nom de Cloudpunk, qui nous poussera à faire des livraisons pour le moins intrigantes dans les différents quartiers de Nivalis.
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ToggleNivalis, une ville en mouvement
Dès les premiers pas dans Nivalis, on sera confronté à beaucoup d’éléments qui ne nous sont pour l’instant pas familier. On accompagnera alors Rania dans ses premiers pas dans la ville et on aura alors une légère incompréhension sur le monde environnant. On ramasse les objets disséminés un peu partout dans la ville sans connaître, dans un premier temps, leurs utilités réelles, et on s’amuse donc à faire nos premières livraisons et à dialoguer avec les quelques habitants avec qui il est possible de le faire.
Ainsi, la prise de parole avec chaque personnage vous permettra de comprendre un peu mieux la ville et ses habitants, ce qui aidera Rania à mieux appréhender Nivalis. Les dialogues sont réfléchis et intéressants à parcourir et au cours de l’aventure on a cette envie d’en apprendre plus sur chaque résident. D’autant plus que Cloudpunk adopte un certain humour pendant toute sa campagne qu’il est difficile de ne pas apprécier.
Tous les éléments propres à Nivalis donnent également une impression de mouvement, les véhicules qui sillonnent la ville à grande vitesse, les habitants qui pour la plupart se déplacent en permanence, la pluie qui ne cesse de tomber, les changements de caméra lors des phases de jeu à pied, tout cela donne une impression que la ville bouge sans cesse et que vous participez également à ce mouvement perpétuel.
Cependant, malgré cette impression, vous vous rendrez compte des limites que Cloudpunk propose à ce niveau-là. En effet, les mouvements des habitants de la ville gâchent un peu cette peinture puisque leurs interactions avec l’environnement sont presque inexistantes et on pourra constater assez rapidement la limite de leurs déplacements.
Par exemple, les habitants ne rentrent ou ne sortent pas des bâtiments en arrière-plan, ils ne prennent jamais les plateformes d’élévation de la ville et ne montent jamais à bord d’un véhicule pour décoller et se mêler ensuite au trafic routier. Et c’est en effet assez dommage, car cela aurait donné encore plus de crédibilité à la sensation de vie qui se dégage de Nivalis. Néanmoins, l’ensemble est plutôt convaincant et on finit par se fondre dans la masse en revêtant nous aussi notre rôle de coursier.
Une ville Cyberpunk du plus bel effet
S’il est un endroit où le titre Cloudpunk s’est démarqué assez vite, c’est bien sûr au niveau de sa direction artistique. Et les visuels, une fois le jeu lancé, sont toujours aussi prenants. On éprouve du plaisir à voyager librement dans la ville à bord de son véhicule flottant. Les différents quartiers respectent bien sûr les codes de l’univers cyberpunk mais il reste également facile de distinguer les quartiers les plus riches aux quartiers les plus pauvres, car chacun de ces quartiers possèdent leurs propres personnalités.
L’aspect voxel est joliment sublimé dans cette atmosphère, et même si la surprise des premiers instants sur le jeu peut s’estomper, on ne se sent jamais las du soin apporté à l’environnement. Difficile également de ne pas promouvoir les musiques qui sont mises en avant dans ce titre et s’accordent parfaitement avec l’ambiance cyberpunk du titre. Et parfait si vous aimez les jeux du genre en attendant le très attendu titre de CD Projekt Red.
Le sound design n’est pas non plus en reste, l’aspect futuriste et décadent dans certains quartiers de la ville est très bien respectée et même si l’on aurait aimé que l’exercice soit poussé encore un peu plus loin, il reste tout de même difficile de reprocher cette légèreté au titre.
L’enveloppe est donc très satisfaisante et offre de belles heures de jeu, que ce soit lors des premières minutes de jeu ou après quelques heures, on a plaisir à se balader dans cette mégalopole et le soin apporté à l’environnement se fait beaucoup ressentir.
Assez discuté, au boulot maintenant
Vous aurez, en effet, bien assez le temps d’admirer la ville lors de vos livraisons qui vous amèneront dans différents quartiers de Nivalis. Une tâche simplissime en apparence vous sera alors désignée, ramasser un colis à un premier endroit, pour le livrer à un deuxième.
La répétitivité de cette tâche sera cependant compromise par les phases narratives avec les différents résidents et personnages du jeu. En effet, si la tâche reste en elle-même inchangée, l’exécution de celle-ci changera un minimum à chaque livraison et les personnages rencontrés incarneront un des versants de la ville qu’il sera intéressant de découvrir.
Pendant ces missions, un système d’embranchements sera également présent et vous proposera plusieurs choix pour mener à terme votre livraison. Bien sûr, des conséquences à courts et longs termes découleront de vos choix et le service de livraison Cloudpunk ne laissera pas passer aussi facilement tous vos caprices.
Tout ceci permettra donc de casser un minimum l’aspect répétitif du titre. En effet, les tâches secondaires consistant à aider certains habitants ou à ramasser plusieurs objets dans la ville ne seront pour certaines pas intéressantes dans leurs exécutions. Cependant, on se surprend à les faire tout de même juste pour en découvrir un peu plus sur les personnages et la ville.
À pied ou dans les cieux
En ce qui concerne les contrôles du jeu, les déplacements en véhicule restent instinctifs et demanderont tout de même une pointe de savoir faire pour éviter de cabosser votre HOVA sur d’autres véhicules ou éléments du décor. D’autant plus que les réparations du véhicule ne sont pas gratuites, il faudra alors éviter de faire n’importe quoi avec.
La gestion de l’essence sera également à vos dépens. En effet, le véhicule vous est prêté mais il faudra prendre en charge toutes les dépenses relatives à celui-ci, même si cela n’est pas surprenant au vu de la relation ambiguë qui lie Rania et son employeur : Cloudpunk.
Pour ce qui est des phases à pied, le fait que la caméra change d’angles de vue en fonction des déplacements de notre personnage aide à s’immerger dans la ville. Seulement à certains moments, la caméra du jeu exécute un changement de plans assez important ou plusieurs changements de plans rapidement. Cela peut alors devenir gênant sur la lisibilité des déplacements de Rania.
De plus, a contrario des phases en HOVA où il reste facile de se repérer, la navigation à pied entre les différents étages peut, selon l’endroit ou l’on se trouve, se montrer difficile. Ainsi si l’on veut repérer des objectifs assez lointains ou situés en hauteur ou en contrebas, il peut être difficile de s’orienter et la carte n’apporte alors pas beaucoup d’aide.
Enfin, le jeu propose également un système de personnalisation qui interviendra à plusieurs niveaux. Vous pourrez par exemple soigner votre apparence en changeant de vêtements auprès d’un des marchands qui rodent dans la ville, ou apporter des modifications et améliorations à votre vaisseau grâce à l’argent gagné pendant vos livraisons.
Si cet élément semble un peu désuet au premier abord, cela permet d’étoffer un peu le contenu du titre et on éprouve du plaisir à partir de rien pour au final débloquer tel élément de décoration ou telle amélioration sur son vaisseau.
Une ville qui a sa part d’ombre
Si Nivalis possède un fort charme indéniable, il reste tout de même quelques problèmes importants à souligner. Par exemple, les collisions dans le jeu répondent bien mais ceux-ci pourront parfois vous envoyer dans le décor et si malchance s’en suit, il est possible que votre véhicule ou Rania restent bloqués et dans l’incapacité de bouger.
Il faudra dans ce cas relancer le jeu car, en plus de cela, aucun moyen n’a été prévu pour tout simplement revenir dans le menu principal du jeu sans devoir le quitter dans un premier temps. On peut également citer les interactions avec les habitants ou les plateformes d’élévation de la ville qui ne se déclenchent parfois pas du premier coup. Ce dernier souci peut paraître anecdotique mais quand celui-ci intervient plusieurs fois par heure, cela peut vite être un poil frustrant. Pour finir, un problème persiste également sur le remappage des touches qui se remet par défaut à chaque lancement du jeu. Celui-ci sera sûrement corrigé dans la foulée de sa sortie mais reste, en attendant, bien ennuyant.
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