Colt Canyon, c’est un jeu développé par un studio allemand, Retrific. Ce dernier a été fondé en 2013 et est tenu par une seule personne, à savoir Jonathan Mannshoven. Le petit studio indépendant a d’ailleurs commencé jadis par deux jeux totalement en 2D avec Just Get Through, un platformer avec des éléments de rogue-like et Invisibox, un puzzle-game.
Et pour continuer sur la note rogue-like, c’est ainsi que le développeur a sorti tout récemment ce fameux Colt Canyon sous la houlette de Headup Games, un éditeur allemand donnant un petit coup de pouce non négligeable à Retrific. Le soft nous emmène dans un far west façon pixel art, et est disponible depuis le 16 juin dernier sur PC, Switch et Xbox One. Et force est de constater qu’après notre avis positif tout juste avant sa sortie, le titre est indéniablement accrocheur et bien ficelé.
Conditions de test : Nous avons testé pendant quatre heures Colt Canyon en étant arrivé au moins vers la fin du jeu, et en ayant débloqué la moitié des personnages sur les dix. Le titre a été testé avec 16Go de Ram, une GTX 1070 et un i5 cadencé à 3.8 GHz.
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ToggleLe fun et l’ambiance western avant la narration
Retrific a toujours eu l’intention de proposer un jeu fun avant l’aspect narratif, et sa politique ne change pas plus que ça dans Colt Canyon. Après un bref prologue où vous avez été attaqué par des bandits, votre personnage se réveille. Le bougre se rend compte que son partenaire a disparu, et part à sa recherche pour le libérer du chef des bandits. Rien de bien profond dans l’aspect scénaristique on en convient, et vous voilà parti pour parcourir 9 niveaux et trois boss jusqu’à atteindre votre objectif.
Au-delà de sa narration tenant sur un timbre poste, il y aura la direction artistique tape à l’œil du titre. Le jeu de Retrific adopte un style visuel 2D et pixel art, et que dire si ce n’est que le cachet du jeu est tout simplement sublime. Le détail des sprites, en passant par une physique bien foutue et quelques effets de lumière et le nombre de détails des décors au pixel près, le travail est tout simplement propre. Et tout ça, avec une fluidité sans faille et réalisé par une seule personne. Il est regrettable une fois encore qu’une narration plus poussée ne soit pas de la partie…
Ceci dit, on notera au passage une atmosphère différente tous les trois niveaux, arrivant à nous charmer. Toutefois, il y aura de quoi être déçu sur les trois derniers niveaux, relativement similaires aux trois premiers sur les teintes et les paysages, la plupart du temps désertiques. Dommage car Colt Canyon dépayse et reste flatteur pour la rétine dans le fond. L’ambiance western est donc plaisante, en dépit tout de même de musiques qui deviennent répétitives, même si elles sont qualitatives et collent bien au délire far west du soft.
Un gameplay à la sauce rogue-like et Hotline Miami, ça fait bon ménage !
Colt Canyon puise toute sa force dans son gameplay, simple d’accès. A la manette comme au combo clavier souris, le titre est directement intuitif avec la possibilité de viser et tirer, effectuer des attaques au corps-à-corps, lancer de la dynamite, esquiver et se déplacer. Un gameplay basique en somme, mais avec des combats relativement nerveux, et une difficulté qui reste pour le moins équilibré, et où chaque erreur ne pardonne clairement pas. Qui plus est, le titre vous donne cette faculté de pouvoir progresser dans chaque niveau de manière furtive ou non.
Une liberté totale est laissée aux joueurs de ce côté-là, et l’aspect furtif est plutôt bien exploité dans son ensemble, hormis quelques accrocs concernant l’IA qui peut parfois vous repérer abusivement. Concrètement, la jouabilité de Colt Canyon est à la fois jubilatoire, dynamique mais aussi carrément frénétique. Soit quelque chose que l’on apprécie grandement, même si le côté très répétitif se fait rapidement ressentir, et sans la moindre mécanique supplémentaire qui aurait pu palier à cela.
Autre point à aborder, c’est l’aspect rogue-like de Colt Canyon, absolument divin. Comme tout jeu de ce genre, Colt Canyon aura les niveaux générés de manière procédurale. C’est à dire que l’emplacement des ennemis, des caisses de munitions à détruire et les décors changeront à chaque niveau et nouvelle partie. Vous serez aussi contraints de finir le jeu d’une traite car chaque mort vous fait recommencer au tout début du jeu.
Au passage, il faut savoir qu’à chaque niveau, vous devrez tuer un certain nombre d’ennemis ou bien directement libérer le prisonnier disséminé sur la map. Car si vous ne remplissez pas ces conditions vous ne passerez pas le niveau suivant, et vous vous ferez d’abord embusquer par divers bandits en guise de punition avant de passer le niveau. On retrouve là le côté fourbe de l’aspect rogue-like du soft, et sachez bien entendu que les codes du genre ont été respectés religieusement.
Effectivement, vous retrouverez dans chaque niveau un marchand. Moyennant des munitions voire de la vie, vous pourrez acheter de nouvelles armes, dynamite, et j’en passe. Cela permet de vous refaire une petite santé en armes voire munitions, et sachez que les prisonniers libérés à chaque niveau vous confieront également des améliorations. Elles sont plutôt nombreuses, et vous pouvez même cumuler la même amélioration à chaque niveau pour l’upgrader un peu plus.
D’être plus véloce, en passant par le fait de porter plus de munitions ou d’être immunisé contre vos propres explosions de dynamite, il y en aura pour tous les goûts afin d’adopter la stratégie parfaite pour aborder les prochains niveaux ou boss. Notez qu’il y aura aussi quelques petites clés à récupérer et qui débloqueront des coffres remplis de munitions et potions de santé au cours de votre progression pour vous donner un petit coup de main. L’aspect rogue-like est donc bien foutu, même si nous pinaillerons sur le côté aléatoire qui aurait pu être un peu plus approfondi.
Un contenu et une durée de vie plus que convenables
Néanmoins, la subtilité bien vue sur Colt Canyon, ce sera le déverrouillage progressif de dix personnages distincts. En jouant, vous débloquerez effectivement de nouveaux personnages ainsi que le choix de leur armes lorsque vous commencerez une nouvelle partie. En matière de protagonistes, vous aurez par exemple Cade le cow boy de base avec des stats équilibrées et son revolver, Buck le bourrin de service fort au corps-à-corps et doté d’une jauge de vie conséquente ou encore Alice, la flingueuse hors pair fragile en santé, mais discrète et agile.
Ce sont donc pas moins de dix styles de jeu différents qui vous attendent, et qui correspondront de ce fait à votre façon de jouer. Et bien évidemment, c’est ce qui vous forcera de fil en aiguille à recommencer une nouvelle partie avec un nouveau personnage, et son propre équipement à choisir en matière d’arme à feu ou arme de jet. En somme, la rejouabilité est clairement assurée.
Côté durée de vie, il est difficile de donner un temps précis à la production de Retrific. Étant donné qu’il s’agit d’un rogue-like, finir le jeu d’une traite ne prendra qu’entre 40 minutes et 1 heure maximum. Mais pour tout débloquer et puis améliorer votre run jusqu’à enfin terminer le jeu d’une traite, cela vous prendra des heures et des heures jusqu’à y parvenir.
Pour une durée de vie incertaine et son gameplay relativement addictif pour 14,99 €, ce n’est pas volé qu’on se le dise. En plus, il y a le mode coopération en local jusqu’à deux joueurs. Chose que l’on aperçoit quand même rarement dans les rogue-like, même si nous aurions apprécié que ce mode soit aussi disponible en ligne. Mais ne faisons pas la fine bouche, car c’est déjà pas mal d’avoir un mode coopération à disposition pour un jeu développé par une seule personne.
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