Conan Chop Chop est le nouveau jeu du studio australien Mighty Kingdom. Sans compter leurs productions mobiles, c’est leur première réalisation avec une certaine ambition. C’est d’ailleurs pour cette raison que le jeu a mis autant de temps à sortir. En effet, pour rappel, le titre a été pour la première fois annoncé en 2019, avant d’être maintes fois repoussé, jusqu’à sa sortie officielle ce 1er mars 2022.
Conan Chop Chop s’inspire de l’histoire très connue de Conan le barbare, et se présente comme un réel RPG. Mais son plus gros atout marketing, c’est son aspect roguelike qui en a fait tilter plus d’un. Sûrement une volonté de surfer sur la vague du genre, Conan Chop Chop est un roguelike un peu particulier qui tente de se démarquer par certaines idées de game design. Mais est-ce un pari réussi ?
Conditions de test : Nous avons joué à Conan Chop Chop sur PC pendant environ 15h, le temps de faire une vingtaine de runs où nous sommes allés jusqu’à la quatrième zone du jeu, et nous avons débloqué la majorité des objets.
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L’histoire de Conan Chop Chop est vraiment basique. Vous incarnez un personnage de l’univers de Conan le Barbare parmi les quatre principaux (Conan, Pallantides, Valeria ou Belit) et vous participez à un défi : le Colère-à-thon. Ce dernier a été mis en place par Thoth-Amon, un magicien qui vous tend un piège pour vous donner en sacrifice à son maître. Rien qu’au titre du défi, on se rend compte avec ce Conan Chop Chop que le jeu ne se prend pas au sérieux, loin de là.
En effet, l’univers est très coloré et cartoonesque. Et c’est d’ailleurs l’un de ses points forts. L’identité visuelle est forte et plaisante à l’œil, et on prend un malin plaisir à parcourir les tableaux. Cet aspect cartoon se retranscrit dans pas mal d’éléments du titre, comme un slime ou une poule qui vous accompagne, des personnages aux bras et jambes en « bâton » ou encore des cinématiques qui rappellent le cinéma, avec les bandes noires en haut et en bas de l’écran.
Par ailleurs, c’est un aspect qui nous a un peu rebutés : on ne peut pas passer les cinématiques in-game, et on doit les voir et revoir à chaque fois que l’on relance une run, malgré le fait qu’elles ne sont pas d’une rapidité et d’une fluidité fulgurante. Quand on recommence une vingtième run, qu’on bat encore une fois le premier boss, et que l’on doit revoir les cinématiques au début, entre chaque phase du combat, et à la fin du combat, on n’en peut plus. Et cela arrive à chaque boss, et à chaque fois que vous revenez au hub central.
Un vrai RPG
Conan Chop Chop se présente comme un roguelike, mais emprunte énormément aux RPG classiques. Dans l’aventure, vous aurez à choisir entre plusieurs types de gameplay, suivant votre personnage ou votre arme. Valeria préfèrera les épées, quand Pallantides déploiera pleinement ses capacités à coups de marteau. Il y a aussi plusieurs marchands qui vendent à peu près la même chose : des armes de corps à corps, des arcs, des « potions » sous forme de viande, des boucliers, des armures, et des charmes (des boosts passifs qui changent drastiquement votre gameplay).
Même dans la construction des niveaux Conan Chop Chop se la joue RPG classique. Chacun des quatre mondes représente un environnement connu des RPG : la forêt, le désert, la glace, le volcan, un peu comme un Zelda avec ses différents temples. Et à l’instar de ce dernier, à chaque fois que vous battez un boss, vous gagnez un cœur entier. Il y a aussi des coffres à glaner un peu partout.
Conan Conan Chop emprunte également au genre du RPG pour déployer son gameplay, mais il ne va jamais plus loin. Pour un jeu de 2022, qui se la joue roguelike (et on reviendra là-dessus) c’est très pauvre en détails annexes et en ajouts de gameplay. Pour le comparer à Hades par exemple, à chaque étage vous avez de nouveaux PNJ avec des items et de nouvelles lignes de dialogues, mais aussi des poissons à pêcher, une boutique, et d’autres fonctionnalités qui venaient complexifier le gameplay et rendre la rejouabilité digeste.
Ici, rien de tout ça, les salles se ressemblent à peu près toutes, et à part un seul marchand obligatoire au milieu d’une zone, vous ne trouverez rien d’autres. On aurait aimé avoir plus d’objets interactifs dans les différents tableaux, tant il y aurait eu de choses à faire avec un univers aussi riche.
C’est long pour un rogue like, non ?
Nous voilà arrivé au point crucial de Conan Chop Chop. Le jeu est un vrai roguelike comme on l’entend. Le village du jeu sert de hub central, avec l’entraîneur qui vous fera monter de niveau, et il y a aussi le forgeron, et plusieurs étales pour choisir votre équipement de départ. Mais chaque fois que vous recommencez une partie, chaque item, chaque salle, chaque objet trouvé dans vos tentatives changeront aléatoirement pour renouveler le gameplay.
Au début, vous tournerez très vite en rond, étant donné que vous aurez très peu d’objets déverrouillés. Mais plus vous enchaînerez les runs, plus vous aurez de nouvelles possibilités, c’est le principe même du roguelike. Et pour le coup, il faudra rapidement trouver un gameplay qui vous correspond avec les bons items, car les ennemis ne vous feront pas de cadeau. En effet, Conan Chop Chop est plus exigeant que l’on aurait pensé. Chaque monstre a son pattern, avec des attaques à contre temps et qui pourront facilement vous surprendre (mention spéciale au gobelin explosif).
Mais le vrai problème se trouve autre part : c’est beaucoup trop long. En effet, la première run que nous avons faite, nous avons mis près d’une heure à atteindre le premier boss, et plus de deux pour atteindre le second. Conan Chop Chop s’embourbe dans des cinématiques et dans des combats à rallonge qui viennent affecter l’expérience. On s’attend d’un roguelike qu’il soit fluide pour tenir le joueur en haleine et qu’il puisse relancer une énième run.
Exemple flagrant, la jauge de munition pour les bombes et les flèches est la même, si vous avez utilisé toutes vos flèches et qu’il reste des rochers à casser, vous devez atteindre une bonne trentaine de secondes pour lancer une bombe. Pourquoi ne pas avoir simplement scinder les deux ?
À certains moments, nous avons eu du mal à relancer la partie, tant cela allait nous prendre du temps de revenir à l’endroit où de notre mort lors de notre dernière tentative. Et les développeurs de Mighty Kingdom ont l’air d’en avoir pris conscience, étant donné que le chemin pour atteindre le donjon (et donc de finir la zone) est balisé par un code couleur. Les points blancs sur la carte indiquent le chemin principal, là où les points jaunes indiquent des impasses. Un choix de game design très étonnant pour un roguelike, car au final, vous ne suivrez que les points blancs pour éviter d’être dégouté du jeu.
Conan rejoint la sphère party game
La vrai force de Conan Chop Chop est son aspect multijoueur. Notre sentiment suite à la preview du jeu concernant son aspect solo qui pouvait être redondant était au final justifier. Le jeu est beaucoup plus jouissif et facile en multijoueur. C’est d’ailleurs pour cette raison que Mighty Kingdom a, dans la majorité des cas, présenté leurs vidéos de gameplay avec l’équipe de barbare au complet. Chacun a sa spécialité, chacun son gameplay, et vous pourrez subvenir à toutes les situations compliquées en équipe, là où vous bloquerez en solo.
On a une certaine réticence concernant l’aspect solo du titre, mais en multijoueur, pas de doute, Conan Chop Chop est un très bon choix pour vos soirées. Vous aurez plus de facilité à effacer les défauts du jeu de votre mémoire si vous êtes accompagnés, et le sentiment de satisfaction quand vous finirez une run entre ami sera tout aussi décuplé. Et Conan Chop Chop le sait, c’est d’ailleurs pour cette raison qu’il est dommage de pas ressentir ce même sentiment en solo.
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