Cela faisait un petit moment que l’on attendait la venue de ce Concrete Genie. Officialisé lors de la Paris Games Week 2017 puis repoussé à plusieurs reprises, le titre développé par PixelOpus aura pris son temps. Finalement, c’est en cette période automnale qu’il vient s’aventurer sur nos PlayStation 4, dans la volonté de nous proposer une histoire originale et toute en couleur.
Conditions de test : Nous avons terminé l’aventure principale à 100 % et obtenu le platine. Nous avons joué sur une PS4 Pro et avons vu la fin de l’histoire au bout de 5 heures de jeu. Comptez un peu moins de 2 heures supplémentaires pour finir complètement le titre et profiter un peu de la réalité virtuelle.
Sommaire
ToggleHistoire et univers de Concrete Genie
Chapeauté par le studio californien PixelOpus, que l’on connaît pour l’aérien Entwined, Concrete Genie nous plonge dans la ville meurtrie de Denska. Le joueur y incarne Ash, jeune adolescent un peu trop perdu dans ses dessins, qui va devoir trouver les raisons du mal-être de la bourgade portuaire et tenter de vaincre le mal qui l’endigue. Mais cela ne va pas être si simple. Le jeune garçon est souvent malmené par de affreux garnements et l’introduction nous montrera l’artiste en herbe se faire arracher toutes les pages de son cahier de croquis par cette vilaine bande.
Notre première quête sera alors de parcourir un phare pour retrouver quelques esquisses avant de tomber sur un pinceau magique. Très vite, Ash va se rendre compte que celui-ci lui permettra de donner vie à ses créations. Il suffira ainsi de peindre sur les murs pour illuminer les alentours et créer des génies qui pourront vous épauler dans votre épopée. A partir de là, notre protagoniste va partir en quête de retrouver toutes ces pages arrachées. Un objectif étroitement lié au dessin puisque à chaque page récupérée, cela lui permettra de gribouiller de nouveaux éléments.
S’ensuit alors une aventure chatoyante et bon enfant où l’on ira parcourir les différents quartiers de Denska aux environnements variés à la recherche de nos créations. Cela sera aussi l’occasion d’en savoir plus sur la marée noire qui a ravagé la ville fantôme. L’histoire est très classique, sans véritable rebondissement et propose quelques caricatures un peu faciles. Malgré un léger twist au deuxième tiers (qui apporte quelques changements de gameplay sur lesquels on s’attardera plus tard), on reste sur quelque chose de très convenu. La narration, légère, laisse cependant place à une VF de très bonne facture qui donne du sens aux quelques saynètes avec les personnages.
Des génies à croquer
Rapidement, Ash sera déterminé à redonner à Denska sa gloire d’antan. Avec son pinceau magique, il pourra ainsi rendre des couleurs les alentours. C’est là que les premières mécaniques de gameplay se présentent à nouveau : avec un coup de pinceau, il est possible de colorier les murs. On choisit alors un motif réparti en quatre catégories et l’on peint directement sur les bâtiments. Le premier objectif ici sera de rallumer des ampoules pour illuminer la ville portuaire. Mais ce sera aussi l’occasion de satisfaire nos meilleurs amis : les Génies.
Les Génies seront de drôles de créatures que l’on pourra dessiner. A certains spots de la ville, on pourra alors choisir un corps et plusieurs motifs pour imaginer le Génie que l’on souhaite avant de lui donner vie. Ces derniers iront alors parcourir les murs pour vous accompagner et pourront vous aider de différentes manières selon leur nature. On aura par exemple le Génie du Feu, qui pourra embraser des bâches et vous créer un passage ou encore un Génie électrique qui pourra allumer un tableau électrique et déverrouiller une porte.
Cette relation héros/génie est sans aucun doute l’une des plus belles choses que nous offre le jeu. En plus de servir le gameplay et de contribuer à la progression de l’histoire, la relation qu’entretient Ash avec ces petites boules de peinture est particulièrement touchante. Tout cela crée une certaine dose de légèreté, mais développe surtout un attachement certain pour nos personnages. On se prête à sourire lors des moments de taquinerie entre eux et à vraiment les apprécier au fil du temps.
De la plume à la réalité
Rapidement, il sera nécessaire de jouer avec plusieurs Génies. Chacun ayant ses attributs, vous devrez parfois utiliser un Génie du vent puis un Génie électrique pour arriver à vos fins. La boucle de gameplay se réitère cependant très vite : on entre dans une zone, on allume les ampoules à l’aide de notre peinture, on trouve le moyen d’amener le ou les génie(s) où on a besoin d’eux pour avancer, et on continue. Chaque zone se solde par un chef d’oeuvre, énorme dessin où l’on devra enchaîner les croquis souhaités par les créatures, histoire de sublimer complètement le quartier. Parfois, il sera nécessaire d’activer notre pouvoir, la Super-Peinture, qui permet de recouvrir et de faire disparaître des sortes de ronces maléfiques qui bloquent notre passage.
Détachée de sa patte artistique, la production de PixelOpus est finalement très classique dans ses mécaniques. Néanmoins, sa durée de vie relativement faiblarde ne laisse pas le temps au joueur de s’ennuyer ou de trouver cela redondant. Juste avant que la répétitivité nous gagne, le titre gagne en intérêt et se renouveler au deuxième tiers avec l’arrivée de combats. Jusqu’à ici, nous ne faisons que peindre et résoudre des énigmes simplistes. Désormais, il faudra combattre successivement plusieurs méchants dans toutes les zones traversées. L’approche est classique et sans véritable profondeur, mais c’est un changement de rythme plaisant.
Vendu à petit prix, la durée de vie estimée à plus ou moins 5 heures peut paraître un peu légère. Si l’on considère le dépaysement visuel que l’on nous offre, cela peut cependant être une belle aventure à celui qui s’y prête. Ce que l’on regrette surtout, c’est au bout de l’aventure, les mécaniques n’ont tout de même pas eu le temps d’être pleinement exploitées et l’on reste un peu sur notre faim : le jeu se termine avant de donner cette impression d’avoir pleinement exploré toutes les subtilités.
Même constat pour la créativité puisque même si l’on est libre sur la quantité de peinture utilisée ou la forme de nos dessins, force est de constater qu’il n’y a aucune exigence. Que l’on fasse le plus beau croquis possible ou un vieux brouillon, le résultat est le même tant que l’on respecte les quelques motifs parfois imposés. Les puzzles sont finalement incroyablement simples et l’on ne ressent que très peu de satisfaction à les faire.
Une VR anecdotique pour une DA magnifique
Avec une telle ébauche, le titre propose des plans magnifiques. Concrete Genie est véritablement un petit bijou visuel. Certes, même s’il tourne correctement sur nos PlayStation 4, ce n’est pas une merveille technique. Mais la direction artistique nous dépayse complètement et rend service à l’histoire. La ville de Denska retrouve peu à peu sa beauté au fur et à mesure que l’on peint, on est face à un véritable spectacle. Malgré une bande-son relativement discrète malgré quelques passages convaincants, on ne peut que saluer cette réalisation pleine de couleurs. Chapeau l’artiste.
Petit plus, Concrete Genie dispose d’un mode dédié à la VR. Cette fonctionnalité permet au joueur de se plonger en réalité virtuelle, le casque PlayStation VR sur la tête. Ceci dit, l’étiquette VR est trompeuse, ce mode est particulièrement anecdotique : ne l’achetez surtout pas uniquement pour ça. L’expérience ne propose finalement que deux composantes, où il faudra simplement peindre les murs ou répondre aux besoins de l’un de vos génies. Il n’est question que de poser des motifs et c’est tout. Sympathique cinq minutes, on délaissera rapidement cette fonctionnalité qui apparaît ici comme simple gadget.
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