Ces derniers mois, voire même ces dernières années, on ne peut pas vraiment dire que Konami soit en très grande forme. Que cela soit à cause de plusieurs mauvais jeux sur cette génération ou suite au départ de Kojima, créateur de MGS, le studio a rencontré plusieurs difficultés. Mais, en ce mois de septembre, le studio nippon a cherché à se racheter en sortant Contra: Rogue Corps.
Si vous ne connaissez pas, c’est probablement que vous êtes un jeune gamer. Si pas, vous êtes sans doute passé à côté de l’une des séries de shoot’m up les plus appréciées des années 80-90. Pour les plus jeunes, ne pas connaître cette série est peut-être aussi lié au fait qu’elle est absente depuis près d’une décennie chez nous. Malgré tout, la réputation de la franchise est toujours présente et ce nouveau titre a, sur le papier, de quoi ravir les nostalgiques.
Dans les faits, Rogue Corps prend place quelques années après les événements survenus dans Contra III: The Alien Wars. Bien que l’humanité ait repoussé l’invasion alien, les choses se compliquent. En effet, une zone dangereuse nommée « Damned City » est apparue et menace à nouveau l’espèce humaine. Votre rôle ? Rejoindre une équipe d’élite pour sauver le monde. Bien que cette équipe soit composée de personnages excentriques dont personne ne voudrait comme baby-sitter, ils sont le dernier espoir du genre humain.
Conditions de test : nous avons joué à Contra: Rogue Corps durant une dizaine d’heures. Le test a été effectué sur PlayStation 4 Pro.
Contra: Rogue Corps, ou l’aggloméra des choses à ne pas faire
Comme toujours, ce nouveau Contra a pour vocation de ne pas être sérieux. Des blagues, de la surenchère, voilà tout ce à quoi vous aurez droit en parcourant ce Contra: Rogue Corps. De plus, on ressent fortement que Konami est resté dans son ambiance vieux film d’action des années 80.
Est-ce que ça fonctionne ? Pas vraiment ! L’humour est mauvais, les blagues tombent à l’eau environ 95 % du temps et l’ensemble est tellement abusif et désespéré que l’on en est lassé au bout de deux vannes. Si certaines blagounettes parviennent à arracher un sourire, cela se fait bien trop rarement. Un comble quand l’humour semble aussi central…
En outre, les développeurs ont laissé de côté leur habituel « side-scrolling » et ont opté pour un shooter plus traditionnel de notre temps. C’est dommage mais il faut bien faire avec. Pour plonger dans le jeu, il vous faudra choisir un personnage de l’équipe et vous serez ensuite lâché dans la fameuse « Damned City ». Pleine d’aliens, il vous faudra dézinguer ces derniers et récupérer les trésors qui s’y cachent.
Ainsi, et s’il peut exister des objectifs un peu différents à des rares moments, vous passerez le plus clair de votre temps à simplement démolir les forces ennemies. Vous pourrez également faire face à moult boss. Si ces affrontements ont le potentiel pour faire passer un agréable moment, les nombreux problèmes de caméra et les latences intempestives rendront vite l’ensemble bien moins plaisant.
De plus, Contra: Rogue Corps souffre de mouvements lourds et de mécaniques de gameplay plutôt louches. C’est lent, inintéressant et la variété des personnages jouables ne rend pas l’affaire plus belle. Sans parler de la précision lors des combats qui est catastrophique. Pour bourriner dans le lard, c’est parfait. Pour des combats en un contre un, c’est tout autre chose…
Enfin, Rogue Corps peine dans un autre domaine. Les armes ont un cool-down, chose exceptionnelle pour shoot’m up. Pour une série nerveuse, où les armes tirent à un rythme soutenu pour détruire des hordes d’aliens, c’est tout de même bien ironique de devoir perdre du temps et ne pas pouvoir faire feu à volonté comme sur les anciens titres.
Vous en reprendrez bien un peu ?
Pour rattraper ces défauts, on peut supposer que les développeurs se sont donnés à fond sur les différentes missions. Malheureusement, il n’en n’est rien. En effet, la plupart des missions sont des bis repetita les unes des autres. Mêmes objectifs, même level design. Rien grand-chose à se mettre sous la dent. Cela rend la campagne lourde et on sent fort que le tout n’est que du remplissage.
Mais le pire reste encore à venir. Oui oui, il y a pire. Vous conviendrez qu’il est normal de ne pas pouvoir mettre pause à un jeu lorsque l’on y jouer en ligne. Par contre, cela devient bien plus irritant lorsqu’il s’agit d’un jeu solo et que l’on ne nous permet pas non plus de souffler. Le temps va continuer de s’écouler et si l’horloge atteint zéro, c’est l’échec et vous devez alors recommencer le stage dans son entièreté.
En plus, cette idée de jeu en coopération est ridicule. Il est impossible de faire la trame principale avec un ami. Vous ne pouvez réaliser que les missions secondaires, ces missions sans saveur et dénuées de toute construction. Le pire, c’est qu’il faut encore le débloquer. C’est peut-être ça le pire dans l’histoire…
En revanche, Contra: Rogue Corps fait une chose correctement. En effet, le système d’amélioration des armes n’est pas si mauvais. En tuant des monstres, vous obtiendrez des objets et de l’argent pour créer de nouveaux équipements, améliorer ceux que vous possédez déjà. Bon, tout n’est donc pas à jeter dans ce jeu, c’est déjà pas mal quand on voit le reste.
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