Si vous êtes amateur ou amatrice des plus grandes licences du jeu vidéo, vous ne pouvez pas ne pas connaître Crash Bandicoot. Le célèbre marsupial orange a participé au succès de la PlayStation première du nom notamment de 1996 à 1998. Au terme d’une trilogie laissée en suspens par le studio Naughty Dog, les développeurs de Toys for Bob sortent aujourd’hui la suite spirituelle à ces trois jeux mythiques grâce à Crash Bandicoot 4 : It’s About Time faisant suite au remaster de la trilogie, orchestré par le même studio.
Conditions de test : Nous avons pu nous essayer à l’ensemble des niveaux proposés pour environ 15h de jeu effectif. Les modes multijoueurs en local ont également été testés, le tout sur PlayStation 4 Pro.
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ToggleLa nostalgie au rendez-vous
Votre aventure commence là où la précédente s’était arrêtée. Crash profite d’un repos bien mérité après avoir affronté le Dr. Neo Cortex pour la troisième fois, mais c’était sans compter sur les plans machiavéliques du vil ennemi et de son partenaire N. Tropy. Et vous voilà donc accompagné de votre sœur Coco à la recherche de 4 masques quantiques égarés pour pouvoir rétablir l’ordre dans l’espace-temps totalement désorganisé.
Au cours de cette aventure, vous devrez donc retrouver 4 masques quantiques aux pouvoirs très spéciaux qui agiront pendant de courts instants au sein des niveaux. Le masque Ika Ika permet d’inverser la gravité, Lani-Loli permettra de faire apparaître ou disparaître des plates-formes, Akano permet de tournoyer afin de sauter plus loin et de détruire les caisses, et enfin le masque Kupuna-Wa de ralentir le temps pendant un court laps de temps. Et parfois même tout cela dans le même niveau, à votre guise, dans des segments bien précis des niveaux décidés à l’avance par les développeurs.
Cette nouveauté est l’argument des développeurs pour vendre ce nouvel opus. Il faut avouer que l’ensemble reste agréable et l’activation ou la désactivation d’un masque se fait de manière instantanée, et le tout est très réactif, notamment lors de séquences où la moindre milliseconde peut être fatale. On regrettera cependant que ces passages soient trop imposés et que l’on ne puisse pas plus user de ces masques quand bon nous semble, les rendant finalement sous-exploités.
Si l’on veut s’attarder sur le scénario, soyons honnête, ce n’est pas le point fort du jeu. Quoi que. Bien que l’histoire soit courue d’avance pour nos héros, de multiples ajouts et chemins parallèles viennent densifier une histoire déjà suffisante. Prenez par exemple les lignes temporelles de Dingodile, de Tawna Bandicoot ou encore du Dr. Néo Cortex qui vous permettent d’en apprendre plus sur l’histoire ou sur des événements inattendus arrivant aux héros pendant les niveaux.
Ces niveaux, parallèles aux niveaux principaux, se jouent souvent avec le personnage perturbateur en question, au gameplay qui lui est propre (aspirateur à caisses, grappin et autre pistolet-laser), souvent en deux parties : le début du niveau en jouant ce personnage, puis une fois l’événement inattendu arrivé, le niveau reprend son déroulé normal avec Crash ou Coco. Car vous pourrez choisir avant chaque niveau si vous préférez incarner Crash ou sa soeur, sans aucune incidence par ailleurs, ce qui apporte un bon point à un jeu déjà étoffé.
On regrettera cependant le peu d’impact que proposent ces niveaux personnalisés et l’on ne peut s’empêcher de penser qu’étoffer la présence de ces personnages (voire des spin-off dédiés) serait profitable. Comptez finalement une dizaine d’heures de jeu en ligne droite pour arriver au bout de l’histoire principale, sans compter le 100% pour obtenir toutes les gemmes et fruits à récolter, ce qui pousserait le total à plus de 30h de jeu, soit une durée de vie très honnête pour ce genre de titre.
Rider sur la ligne du temps
Le gameplay d’un Crash Bandicoot n’a jamais vraiment évolué : sauter, tournoyer, glisser, on connait tous ce même refrain. Or avec ce nouveau l’opus, les développeurs ont tenté d’apporter de véritables nouveautés pour moderniser ce gameplay bien trop classique de nos jours. Et ils le font plutôt avec brio, par petites touches, jamais superflues bien que parfois trop discrètes (coucou les masques quantiques).
On remarquera notamment la possibilité de rider sur des barres de fer où chaque saut raté vous sera fatal. Ces séquences, assez fréquentes, permettent de faire le lien entre différentes zones d’un niveau. A vous d’utiliser votre capacité à vous balancer, mais aussi à vous suspendre, ou encore à utiliser les pouvoirs des masques au bon moment, pour vous en sortir indemne. Ajoutez à cela des chevauchées de bêtes étranges que vous recommencerez maintes et maintes fois au point de frôler la crise de nerfs.
Si vous êtes avides de courses-poursuites, celles-ci reviennent de temps en temps, avec une caméra en contre-plongée, pour fuir un danger. Le tout, très fluide, vous pousse dans vos derniers retranchements où vous ragerez souvent sur un saut hasardeux vous ayant fait tomber dans la lave (bonjour Charge Dino). Car, il faut l’avouer, bien que ces moments soient particulièrement réussis avec une réalisation au top, la multiplication des sauts hasardeux dus à une gestion de la perspective parfois piètre entache parfois l’ensemble, surtout lorsque la chute intervient quelques mètres avant un nouveau check-point.
Et ce ne sont malheureusement pas seulement ces moments qui sont concernés par ces sauts aux réceptions douteuses, puisque cela arrive également dans des niveaux « classiques », tels que le faisaient les jeux originaux… il y a 20 ans. La faute également à une caméra parfois hésitante, trop obnubilée par l’assurance d’un parcours fluide, et ce, même dans les passages en 2D. Le gameplay global reste finalement délicieux, car sachant se renouveler continuellement et laissant une certaine liberté au joueur, notamment dans la façon d’aborder certaines zones ou adversaires.
On ne va pas se mentir, la difficulté est toujours de mise et c’est ce qui fait l’essence d’un bon jeu Crash Bandicoot : un gameplay exigeant et millimétrique, des paysages colorés et un ton loufoque collant parfaitement à l’atmosphère. Parfois même un peu trop ! Vous allez accumuler les morts, parfois injustes, de votre personnage, le tout s’intensifiant encore plus dans les derniers niveaux de jeu, totalement démoniaques.
T’as le look Coco
Si vous vous attendiez à un jeu un peu chiche en contenus, vous serez agréablement surpris ou surprise. Bien que l’ensemble puisse frôler la redite, le jeu se compose au total de pas moins de 107 niveaux. Attention, petite précision cependant : 43 niveaux inédits sont à découvrir, tandis que 43 autres seront les mêmes niveaux joués à l’envers (entendez par cela avec inversion des directions prises), et enfin 21 d’entre eux sont en fait des niveaux nostalgie sous forme de cassettes « flashback » tentant de narrer les premiers tests effectués par le Dr. Neo Cortex sur Crash ou Coco lors de leur création.
Pour obtenir le droit d’effectuer ces niveaux flashback, vous devrez ramasser des cassettes, disséminées dans certains niveaux, sans jamais être mort ou morte avant de les atteindre (ce qui parfois vous fera pousser des cheveux blancs). On pourra néanmoins reprocher aux développeurs d’avoir voulu gonfler artificiellement la durée de vie d’un jeu déjà généreux et épuisant pour les nerfs et la patience.
Ajoutez à cela la récolte de gemmes cachées, de gemmes que vous pourrez obtenir en ramassant le plus de fruits possibles, de gemmes de couleurs à obtenir en réalisant des actions précises, tout en veillant à réussir les niveaux à 100% pour avoir l’opportunité de débloquer des skins inédits pour Crash ou Coco, sans débourser un centime supplémentaire, parole des développeurs. Et si malgré tout vous ne frôlez toujours pas l’overdose, sachez qu’un mode multijoueur en local est disponible selon plusieurs modes de jeu : chacun son tour pour effectuer le meilleur temps, ou le meilleur score. Bien que ce mode ait été testé, nous n’en n’avons pas gardé un souvenir impérissable du fait qu’il faille jouer à tour de rôle, enlevant un peu de l’esprit course à la Mario Kart. Le mode solo du jeu se suffit amplement selon nous et devrait faire l’unanimité auprès des joueurs.
Enfin, sachez que de très rares bugs de collisions ont été rencontrés (certes le jeu étant constitué de couloirs, le contraire aurait été surprenant), saluant tout de même le travail de peaufinage des équipes de Toys for Bob. Côté bande-son, nous avons droit à quelques réjouissances. Les connaisseurs reconnaîtront certains thèmes des premiers jeux, rendant le tout encore plus fidèle à la trilogie originale. Attention à ne pas tomber dans la musique en boucle tout de même pour ne pas agacer le joueur. De plus, les voix françaises sont plutôt réussies et parfaitement dans le ton de ce jeu loufoque à l’humour qui fait très souvent mouche.
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