Il y a bientôt 20 ans, Crash Bandicoot et ses amis s’essayaient avec réussite au kart. Puisque le public est nostalgique, voici Crash Team Racing Nitro-Fueled, un remake proposé par Activision et Beenox pour surfer sur le succès de la N. Sane Trilogy. On va donc tenter de voir s’il s’agit d’un vibrant hommage à CTR, une tentative opportuniste ou un pétard mouillé à l’image des suites de l’époque.
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Pour ceux qui ont été marqués par le jeu PlayStation, le démarrage de Crash Team Racing Nitro-Fueled est presque injuste. Dès l’écran-titre, on constate que le héros a conservé ses mouvements et ses grimaces d’antan. Et cela ne suffisait pas à nous renvoyer en enfance, le thème musical et le doublage français bien cartoon se chargeront de nous achever. Autant aborder immédiatement l’aspect graphique du jeu. Visuellement rien de transcendant en dehors des lumières mais ici, c’est presque un compliment.
Ce remake a la tête de la version du jeu original embellie par notre mémoire. Il est facile de se dire « Ben ouais c’est CTR avec des graphismes d’aujourd’hui quoi ». Mais retomber sur des images d’époque fait comprendre toute l’attention apportée par l’équipe du jeu. On devine que l’objectif était principalement d’ajouter de très nombreux petits détails et autres animations pour apporter de la vie à ce monde sans jamais jurer avec les designs de base.
On aimerait presque une option pour passer du style 1999 au 2019 et admirer le travail. C’est d’ailleurs possible pour les musiques même s’il faut avouer que les réorchestrations font très bien le travail. Tout comme les petites animations, les phrases des pilotes pendant les courses font vivre l’ensemble sans tomber dans le mal de tête façon « CUBE » d’un récent concurrent.
Le style suffit à comprendre pourquoi on parle de remake et pas de simple remaster. Mais pour trouver quelque chose à redire, il faut aborder le framerate. Rien ne vient justifier la limitation aux 30 images par seconde. Surtout pas le fait que les courses se fassent à huit participants quand la norme est désormais à douze. C’est assez beau, coloré et surtout bien animé pour que cela ne soit pas un énorme défaut mais cela étonne forcément un peu.
C’était si compliqué que ça à l’époque ?
En 1999, ce qui faisait de CTR un concurrent sérieux à Mario Kart n’était pas simplement la popularité de son héros mais bien son gameplay. Et la bonne nouvelle, c’est qu’il était déjà assez complexe pour tenir la route 20 ans plus tard sans qu’il y ait besoin de le modifier. Sur le papier, Crash Team Racing Nitro-Fueled reste un jeu de course arcade avec des items plus ou moins aléatoires pour équilibrer les parties.
Mais simplement se contenter de ne pas sortir du circuit en attendant d’avoir un bon objet ne suffira pas pour finir sur le podium. Avoir un classement acceptable c’est maîtriser un minimum la Poussée turbo. Deux boutons permettent de sauter et pencher le stick pendant un saut permet de déraper. Là, le gameplay prend presque une tournure jeu de rythme. En effet, il faut appuyer sur l’autre bouton de saut avec un bon timing pour bénéficier d’un boost. Et en cas de réussite, on peut tenter de prolonger le tout encore deux fois pour avoir une accélération finale encore plus importante.
Pour gagner en vitesse, il faut aussi réussir le timing de ses sauts sur les tremplins et collecter les fruits Wumpa. En avoir 10 permet d’être plus rapide mais améliore aussi l’efficacité des items. Réussir à gérer toutes ces techniques ainsi que les tracés (et surtout les raccourcis) des circuits donnera d’assez bonnes sensations et demandera donc pas mal d’entraînement. Ce qui tombe bien vu la partie solo assez conséquente.
Sauver la planète en émettant un maximum de gaz d’échappement
Le mode Aventure du premier épisode revient tel quel dans Crash Team Racing Nitro-Fueled. Nitrous Oxide recherche le pilote le plus rapide de la Terre pour faire un duel. S’il gagne, la planète et ses habitants lui appartiendront. Et s’il perd, il repartira d’où il vient. Crash, ses amis et ses ennemis vont donc faire une série de courses pour désigner celui qui affrontera Oxide. Il faut avouer que les fameux hubs qui permettent d’aller d’une course à l’autre représentent l’aspect qui souffre le plus du passage du temps.
Incroyables pour les jeunes esprits de l’époque, en 2019 ce sont surtout des cagibis où circuler est une galère. En parlant de galère, il faut d’ailleurs évoquer l’IA qui ne fait pas de cadeau en course. Rien d’insurmontable mais il faudra commencer à se servir des différentes techniques évoquées dès la deuxième course. Pour le reste, rien n’a changé, on a toujours les combats de boss, la possibilité de refaire les courses en Défi CTR pour chercher les lettres C, T et R sur le circuit et en Course à la relique, un contre-la-montre avec des caisses qui stoppent temporairement le chronomètre.
Notez qu’avant de lancer l’aventure, il faut tout de même choisir un mode. En Classique, on conserve le même pilote et le même véhicule jusqu’à la fin. En Nitro Fueled, on peut tout changer entre les courses et il y a même trois niveaux de difficulté qui font leur apparition. Une fois de plus, on se sent à la maison, même si on aurait bien aimé que l’aventure intègre aussi le contenu supplémentaire tiré des épisodes suivants.
Il y en a plus, je vous le mets quand même
Si Crash Team Racing Nitro-Fueled est bien un remake du premier jeu de course avec le marsupial, il gonfle son contenu en intégrant les pilotes et circuits de Crash Nitro Kart. Cela lui permet d’atteindre les 26 personnages jouables et les 31 pistes. Niveau modes de jeu, là aussi, on ressent la générosité du projet. En local, on peut faire des courses simples, des Coupes, des combats d’Arènes (avec 5 modes et 12 terrains mais tous trop brouillons pour être amusants), tout cela de un à quatre joueurs en écran partagé.
En solo pur, on retrouve également du Contre-la-montre classique mais aussi les Courses à la relique, les Défis CTR et les Défis Cristaux. Pour les circuits de CTR, cela semble forcément un peu redondant de refaire ces épreuves en dehors du mode Aventure mais pour les autres, pouvoir avoir les épreuves dessus quand même ne se refuse pas. Le challenge sera au rendez-vous pour qui veut le 100 %.
Pour compléter la durée de vie, il y a également la boutique Arrêt au Stand. Ce remake ajoute de la personnalisation et si une partie des éléments s’obtient lors du mode Aventure, il faudra faire de son mieux pour obtenir des Pièces Wumpa pour débloquer le reste (personnages de Nitro Kart compris). La customisation n’est d’ailleurs que cosmétique puisqu’en dehors du pilote rien ne vient modifier les statistiques en course. Même pas le véhicule lui-même.
Et là c’est l’accident
Si vous voulez des Pièces Wumpa, il faudra jouer en ligne. Déjà parce que la connexion à Internet est obligatoire pour récupérer des pièces et accéder à la boutique. Mais aussi parce qu’en local, vous pouvez espérer récupérer entre 20 et 60 pièces après une victoire. Alors qu’en réseau, la moindre défaite permet d’en obtenir minimum 150 et cela peut aller jusqu’à 600 pour une victoire. Vu les prix élevés, cela n’a rien de négligeable. Malheureusement, le online est le point faible de ce Crash Team Racing Nitro-Fueled. Si une mise à jour est rapidement apparue pour corriger la catastrophe vue sur les réseaux sociaux, le résultat n’est toujours pas irréprochable.
Sans parler du lag et autres bizarreries, il semble très limité. On peut créer un salon privé pour jouer avec ses contacts, ou faire une recherche aléatoire de salon public en ayant pour seul paramètre le fait de vouloir faire des courses ou des combats. Le tout manque donc cruellement d’options pour satisfaire tout le monde. On mettra pour l’instant le manque de joueurs sur le dos de la mauvaise réputation des serveurs mais on est loin d’être rassurés sur ce point.
Il faut tout de même saluer le système de Grand Prix qui arrivera bientôt. C’est l’équivalent des saisons sur d’autres jeux. De nouveaux circuits, pilotes et personnalisations seront régulièrement ajoutés gratuitement à l’occasion de ces événements. Le premier d’entre eux arrive dès le 3 juillet pour faire revenir les Bandicoots féminines qui remettaient les trophées dans le CTR d’origine (mais pas dans celui-là). La deuxième permettra notamment de récupérer des versions bébés de Crash et Coco (Mais où est-ce qu’ils sont allés trouver cette idée ?) mais les joueurs attendent principalement la saison 3 avec l’arrivée de Spyro.
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