Terminator, Scarface, les Gremlins, les Goonies, E.T. L’extraterrestre… Une tripotée de films de qualité sont sortis à cette époque et il faut bien l’admettre, Fourattic a incontestablement trouvé son inspiration dans cette époque florissante, afin d’y développer son jeu d’aventure aux graphismes rétros, Crossing Souls. En s’inspirant justement de pas mal de films, la mayonnaise prend-t-elle avec ce tout premier titre du studio espagnol ? Réponse dans notre test.
Sommaire
ToggleCinq gamins partent à l’aventure !
Avant de faire la connaissance de nos valeureux héros, Crossing Souls nous plonge en premier lieu dans une courte cinématique, tout en dessin animé. On y apprend qu’un violent orage pas comme les autres a fait énormément de dégâts sur Tajunga, une petite ville de Californie. Suite à cet événement, nous faisons la connaissance au fur et à mesure de nos cinq héros à savoir Chris, Charlie, Big Joe, Matt et Kevin, en pleine année 1986. Ces derniers vont découvrir bien plus tard un cadavre détenant un mystérieux artefact aux pouvoirs immenses. Et malheureusement pour eux, il semblerait que le mystérieux Major Oh Rus veuille le récupérer coûte que coûte pour mettre son plan machiavélique à exécution, qui est de dominer le monde.
Bien qu’un peu poussive au début, la trame de Crossing Souls parvient à décoller, et à nous faire connaitre un peu mieux nos cinq héros par la suite, qui auront fort à faire face au Major Oh Rus, et son armée grandissante. On retrouve d’ailleurs dans cette narration un petit côté surnaturel pas déplaisant, avec en sus des clins d’œil à perte de vue, et rendant un fervent hommage aux années 80. De plus, les huit chapitres du titre entrecoupés à chaque fois de petites cinématiques à la manière d’un dessin animé des années 80 sont tout bonnement une pure réussite, dans les animations comme dans l’esthétique.
L’ambiance années 80 est littéralement à son paroxysme dans Crossing Souls, et ça fait du bien !
Outre ces cinématiques en dessin animé réussies, Crossing Souls arrive étonnamment à nous faire éprouver de l’empathie et de l’attachement envers nos cinq personnages. En effet, et même si dans un premier temps, les bougres nous laissent totalement indifférents sur la première heure, on finit finalement par adorer la personnalité de chacun des protagonistes, finalement extrêmement attachants. Et également on ne va pas se mentir, le chara design de chaque personnage a du sens, avec un look complètement années 80 qui passe affreusement bien.
En fait, la seule chose que l’on pourra peut-être reprocher à l’histoire en elle-même finalement, c’est son aspect cliché, et quelques passages un peu what the f*ck qui n’auraient peut-être pas dû apparaître dans le titre. A contrario, Crossing Souls n’en reste pas moins soigné dans sa narration, avec des passages mine de rien assez forts et surtout tristes, comme la fin qui aura le don de nous retourner l’estomac. Concrètement, on est pratiquement sur un sans faute hormis quelques rebondissements prévisibles mais cela dit, son atmosphère années 80 rendra pas mal de joueurs nostalgiques, tout en donnant un petit air de fraîcheur au jeu vidéo.
Cinq personnages à contrôler, un gameplay assez varié… what else ?
Dans Crossing Souls, et comme vous avez pu en témoigner en lisant notre aperçu du soft à la gamescom, le bébé de Fourattic nous donne le droit de prendre le contrôle de cinq personnages. On peut déjà switcher assez aisément entre ces derniers, et il faut bien avouer que le gameplay de chacun est d’ores et déjà complémentaire. Pour vous donner un exemple, Chris sera le seul à escalader des échelles ou des lierres pour progresser, tandis que Matt pourra planer quelques secondes pour aller d’une plateforme à une autre, ou encore utiliser son pistolet à énergie pour déverrouiller des mécanismes. Quant à Charlie et Big Joe, ces derniers pourront respectivement se balancer d’un point à un autre armée de son fouet, tandis que le bougre pourra utiliser sa force colossale pour déplacer des objets lourds. On ne parlera pas de Kevin en revanche, qui n’a pas réellement de capacité, mais qui servira plus tard dans la jeu suite à un élément scénaristique que nous n’allons pas dévoiler.
Les personnages ont donc leur propre style de jeu et permettent de varier facilement les plaisirs, tout comme les phases de gameplay de Crossing Souls, qui disposent d’une variété plutôt intéressante. Effectivement, la production de Fourattic ne vous entraînera pas toujours à faire la même chose, et la répétitivité ne sera donc au final que très peu présente. Vous vous retrouverez tantôt à progresser de plateforme en plateforme, tantôt à devoir éviter des obstacles en pleine course poursuite, à résoudre quelques casse-têtes bien rodés, et évidemment à poutrer quelques ennemis de ci de là. En somme, Crossing Souls nous gratifie de phases de plateformes, d’action, d’énigmes, avec un petit soupçon d’exploration. Enfin, exploration est un bien grand mot, dans la mesure où le soft se révèle en définitive un peu linéaire dans son approche, ce qui est dommage car laisser un peu de liberté au joueur n’aurait pas été de refus.
La narration est soignée, le gameplay est varié et sa direction artistique bourrée de clins d’œil est sublime. Crossing Souls a tout pour plaire, mais Fourattic commet quand même des erreurs de jeunesse sur certains aspects du gameplay, et c’est un peu dommage.
Hormis le gameplay franchement bien foutu et surtout dynamique dans ses combats, nous avons également un système d’inventaire. En appuyant sur la touche select si vous jouez à la manette – ce qui est plus que conseillé car le gameplay au clavier/souris n’est pas adapté du tout à ce style de jeu -, vous arrivez sur votre inventaire. Cela vous servira entre autres à voir vos objets de collection que vous avez ramassés – qui sont très souvent des clins d’œil bien sentis aux films et jeux des années 80 -, votre journal, ou bien encore les objets que l’on vous a donné au cours de votre périple. En somme, s’il est plutôt intéressant à avoir un système d’inventaire, cela ne servira finalement à rien car vous ne pourrez jamais utiliser ces objets qu’à des moments précis du soft. Mais cela dit, vous aurez un mini-inventaire en bas à gauche de l’écran en cours de jeu, qui vous permettra de stocker des sucettes pour regagner de la vie, des bombes artisanales pour faire des dégâts sur les ennemis ou dégager un passage ainsi que des flashs aveuglants, qui étourdissent les ennemis pendant un court instant.
Dommage pour le système d’inventaire qui n’est là que pour faire joli, et parlons maintenant de sa difficulté en jeu, qui reste un peu déséquilibrée. Fourattic semble commettre quelques erreurs de jeunesse car Crossing Souls oscille beaucoup trop souvent entre des phases de jeu relativement faciles, comme des passages assez tarabiscotés qui auront le don de faire rager. C’est regrettable, tout comme les sauts qui restent totalement imprécis lors des phases de plateformes, preuve encore une fois que Fourattic n’a peut-être pas peaufiné cet aspect-là, ce qui fait que le gameplay en lui même n’est pas forcément adapté aux phases de plateformes. Cela ne reste pas injouable pour autant, mais les imprécisions au niveau des sauts risquent assurément de faire criser le joueur.
Il y aura néanmoins deux choses plus que satisfaisantes dans Crossing Souls, qui sont les boss à affronter et la durée de vie du soft. Les boss, en premier lieu, sont littéralement géniaux à combattre. Même si la plupart seront à battre dans un schéma des plus traditionnels, d’autres sortent un peu du lot dans la façon des les terrasser, et on ne tombe du coup jamais sur une monotonie certaine. D’ailleurs, certains boss à terrasser seront aussi de gros clins d’œil, dont un en particulier qui fait diablement penser à Ghostbusters. Outre les boss sympathiques à combattre, Crossing Souls s’offre étonnamment une durée de vie vraiment convenable. Comptez entre 6 et 7 heures de jeu pour venir à bout des huit chapitres du soft, en sachant que vous pouvez recommencer par exemple l’aventure en tentant de récupérer tous les objets de collection et documents secrets que vous auriez pu louper.
Une patte graphique et une ambiance sonore totalement années 80 !
Avant même d’y jouer, on pouvait se douter que Crossing Souls allait être charmeur dans sa patte graphique. Et ça n’a pas loupé, dans la mesure où son style graphique tout en pixel art est juste sublime. Les divers effets employés forcent le respect et pour une première production, le studio espagnol Fourattic nous en met plein la vue visuellement avec le soucis du détail au pixel près qui impressionneront toujours. Les animations sont d’assez bonne facture qui plus est, et le titre profite d’une optimisation aux petits oignons sur PC, avec des chargements entre chaque zone plutôt courts. Alors bien entendu, il est toujours difficile de donner son avis sur un titre avec des graphismes rétro surtout au jour d’aujourd’hui, mais comme un certain Iconoclasts, le titre est tout simplement vivant et coloré. D’ailleurs, le mix entre les cinématiques en dessin animé façon années 80 et les graphismes en pixel art font indéniablement le café tout le long.
Comme toujours, on clôture avec la bande son, qui est ma foi tout bonnement géniale du début à la fin. Les thèmes musicaux sont au passage composés par Timecop1983, un producteur basé aux Pays-Bas et faisant principalement des musiques en synthé. On retrouve donc la plupart des mélodies en synthé qui transpirent incontestablement les années 80, et est pour le coup en totale symbiose avec l’univers proposé. Pour le reste de la bande son que ce soit les bruitages ou les rares doublages, c’est également de haute volée.
Cet article peut contenir des liens affiliés