Cult of the Lamb est sans doute l’un des jeux les plus attendus de l’été, notamment grâce à son synopsis. Vous n’êtes pas un être sans âme en quête de rédemption, un héros prêt à défendre la veuve et l’orphelin, mais un agneau, un tout petit agneau. Un agneau sauvé de la mort par une sombre entité qui a juré de se venger de celles qui l’ont enfermée, et qui offre à notre agneau une chance s’il accepte de créer un culte démoniaque, et de le développer. C’est signé Massive Monster et Devolver, ça sort le 11 août sur PC, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series et Nintendo Switch. On était déjà pas mal emballés par l’aperçu réalisé il y a quelques semaines, mais le test du jeu complet nous permet de le dire : l’idée de Cult of the Lamb est une très bonne idée.
Conditions de test : Nous avons joué à Cult of the Lamb pendant une quinzaine d’heures, qui sont venues s’ajouter aux 9 heures de notre preview. Le test a été réalisé à la manette à partir d’une version review, accessible sur Steam. Le jeu n’était pas encore en version 1.0, il est donc possible que certaines choses évoquées dans le test aient été modifiées.
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ToggleCult of the Lamb : un agneau pour les gouverner tous
Le tout début de Cult of the Lamb, c’est le couloir de la mort. On contrôle le dernier agneau, destiné à être sacrifié au nom d’un culte païen devant empêcher l’accomplissement d’une prophétie. Mais lorsque le couperet tombe, on se réveille dans un autre monde, en face de Celui qui Attend, une entité bannie prête à faire de notre agneau le Porte-Couronne, et à lui donner le pouvoir de revenir et de détruire les Prélats, des divinités qui ont condamné notre innocente créature. Ceci fait, il n’est plus question de douceur et d’innocence, mais d’un culte démoniaque, d’une éradication méthodique des monstres et des dieux, et d’adeptes totalement dévoués à notre cause. Mais la route est longue.
Après une petite introduction qui nous permet de prendre le jeu en main, on découvre la clairière dans laquelle on construira notre culte. On commence donc par créer un autel, une chapelle, une petite cuisine, puis les premiers adeptes font leur arrivée. Il est possible de les nommer et de les personnaliser, en sachant qu’on débloque des apparences et des options de personnalisation tout au long du jeu, qui se boucle en une grosse quinzaine d’heures. Mais on est encore loin d’être en mesure de renverser la table. Le culte va devoir prospérer, et pour ce faire, il faut des ressources, accomplir des rituels, mettre en place des doctrines, et construire tout un tas de bâtiments permettant de croître. Cult of The Lamb repose sur le principe de la foi, et le joueur incarne le gourou, le guide. Il ne faudrait donc pas qu’une de ses ouailles ne commence à monter les adeptes contre leur maître, n’est-ce pas ?
Construire, cultiver, haranguer, bénir, punir et sacrifier… Plongez dans le quotidien d’un agneau-gourou
Pour empêcher cela, les joueurs doivent répondre aux besoins de leurs adeptes afin de garder la principale jauge bien remplie (les deux autres étant la faim et l’hygiène). Et ces besoins sont très variés. Chaque jour, on peut prononcer un sermon qui fait remonter la jauge, mais il faut également accomplir ces fameux rituels, choisir des doctrines, disposer des décorations, améliorer les logements, préparer à manger, offrir des cadeaux, réaliser les quêtes proposées par les adeptes, ou encore veiller à la propreté du camp. On peut s’en charger en partie, mais l’intérêt est aussi de faire travailler les adeptes et d’utiliser des infrastructures qui facilitent les choses. Il y a mille choses à faire dans Cult of The Lamb, et les choses peuvent vite partir en cacahuète.
Une demande insatisfaite, un mort qu’on a pas enterré ou découpé sur place (car oui, les adeptes vieillissent), un manque de nourriture de qualité ou un échec dans un donjon ébranlera la foi de certains personnages, qui commenceront à se rebeller et à convaincre les autres que le guide est un incapable. Heureusement, on peut ramener tout le monde dans le droit chemin en mettant les dissidents au pilori, en leur passant un savon, ou en accomplissant un sacrifice, pour le bien commun, bien entendu. C’est d’ailleurs un petit défaut du jeu, car en normal, la difficulté recommandée par les développeurs, la menace que représente la dissidence est quasi-nulle.
En récoltant assez de foi, les joueurs de Cult of the Lamb peuvent donc améliorer les bâtiments, qui nécessitent des ressources variées pour sortir de terre, cultiver des aliments variés, mais également débloquer de nouveaux rituels et des doctrines, des bonus passifs qui sont établis définitivement et qui orientent un peu la manière dont on dirige.
On peut ainsi décider de donner +5 de foi à tout le groupe lorsqu’un membre du culte devient âgé, débloquer un rituel de résurrection pour faire revenir un adepte adoré, épouser les autres adeptes, les forcer à travailler plus longtemps ou à accepter la nourriture médiocre, mais également réaliser un sacrifice, festoyer, et les soudoyer ce qui remplit diversement la jauge de foi. Quoi qu’il en soit, et malgré l’amélioration des infrastructures ou du nombre d’adeptes, il n’y a pas d’automatisation à proprement parler. Les joueurs sont toujours actifs, même si quelques options permettent de se faciliter la tâche. Et cela, c’est une très bonne chose.
Certains adeptes demanderont même à être sacrifiés, ce qu’on peut refuser de faire, mais tout le monde n’en sera pas heureux. D’ailleurs, petite couche de gestion supplémentaire, ces adeptes ont des traits de caractère et gagnent des niveaux si on parvient à conserver leur confiance assez longtemps. Ils peuvent travailler plus ou moins vite, être plus ou moins sensibles à la propreté ou à l’exécution de rituels sanglants, tomber malade ou errer dans le camp, totalement épuisés au retour d’une expédition qu’on leur a ordonné de mener.
Au joueur de composer avec tout cela, et de faire en sorte que le groupe devienne plus imposant, une condition à l’ouverture de nouveaux donjons. Notez d’ailleurs que, dans Cult of the Lamb, on peut totalement devenir un tyran démoniaque qui force les adeptes à manger des excréments, ou choisir des doctrines plus sympathiques et préparer de bons petits plats.
Cette fois-ci, ce n’est pas l’agneau qui passe à la broche
Pour accomplir tout cela, que ce soit offrir des cadeaux, accomplir des rituels, construire des bâtiments ou les améliorer, débloquer de nouveaux plans ou des apparences inédites, il faut partir explorer, et se battre. Car si on a tendance à l’oublier lorsqu’on gère sa petite troupe, l’objectif premier reste de détruire les divinités qui ont tenté de nous tuer.
On part donc explorer quatre donjons générés aléatoirement, et composés de différentes salles. Plusieurs chemins s’offrent aux joueurs, qui peuvent donc planifier leur chemin jusqu’au boss tout en récoltant des ressources. Des symboles indiquent ce qu’on trouvera dans le prochain enchaînement de salles, que ce soit des combats, des ressources, des adeptes à sauver ou des soins. Cult of the Lamb fait dans le classique, ce qui n’est pas un défaut en soi, mais qui pourrait décevoir.
Dans chaque enchaînement de salles, on trouvera des PNJ, qui fournissent des armes, des pouvoirs, mais également des cartes de tarot. Ces cartes sont des améliorations temporaires, qu’on débloque au fil des explorations ou qu’on peut acheter, valables le temps de l’exploration. Ils peuvent donner un peu plus de vie, accélérer la vitesse d’attaque, multiplier les dégâts ou permettre d’obtenir plus de ferveur. Cette ferveur, très concrètement, c’est la jauge de mana, celle qui permet d’utiliser le pouvoir dont on dispose. Les combats, à la hache, la dague, la griffe ou l’épée, demandent de bons réflexes et manquent parfois d’un peu de lisibilité, mais les sensations, quelque part entre Hadès et The Binding of Isaac sont bonnes et, lorsqu’on parvient à gérer les ennemis, il faut dire que c’est assez satisfaisant.
Le bestiaire, comme les environnements, ne sont pas extrêmement variés, mais le sont suffisamment par rapport à la proposition qui est faite. La direction artistique du jeu, une réussite totale, renforce également grandement le plaisir que l’on prend à le parcourir, jouant constamment sur son aspect mignon et sanglant. Globalement, la partie combats de Cult of The Lamb ne transpire pas l’originalité, mais Massive Monster ne cherche jamais à en faire trop, et propose un gameplay bien calibré, avec notamment des boss classiques, mais bien pensés. En tuant les principaux boss de Cult of the Lamb, on obtient leur cœur, qu’on utilise pour débloquer un bonus permanent fort utile, mais on vous laisse le soin de les découvrir et de les choisir dans l’ordre que vous voulez.
En parallèle de tout cela, les joueurs peuvent visiter d’autres lieux, qui sont liés à un PNJ spécial et à de petites activités secondaires ou des mini-jeux. Contre certaines ressources, ou en complétant un défi (au hasard, la pêche), on peut obtenir des cartes de tarot inédites, des décorations spéciales et des fragments. Lorsqu’on obtient 5 de ces fragments, on peut débloquer une nouvelle cape, appelée Pelisse, qui modifie le gameplay en permettant par exemple de faire plus de dégâts si on accepte d’en prendre plus.
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